Chapitre 24

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Cette nuit-là, alors que tous les élèves étaient confortablement blottis dans leurs sacs de couchage, il lui fut presque impossible de trouver le sommeil. Tout le monde dormait déjà à poings fermés mais pour une raison inconnue, impossible pour elle de fermer l'œil.

C'est alors qu'en plein milieu de la nuit, alors qu'elle s'apprêtait enfin à s'endormir, Leena entendit des petits pas furtifs passer tout près de sa tête. Elle se redressa pour voir d'où provenaient ces bruits et remarqua alors dans la pénombre un petit animal de la taille d'une souris en train de courir le long du mur qui se trouvait derrière elle, s'arrêtant occasionnellement sur sa trajectoire, avançant de façon tantôt rapide, tantôt lente. Il se stoppa net à nouveau, sous les rayons de lumière que la lune projetait derrière les immenses fenêtres de la Grande Salle, à croire qu'il venait de réaliser qu'on l'observait. Il semblait maigre et assez mal en point. Mais soudain, Leena eut un déclic. Elle comprit qu'il s'agissait de Croûtard, le rat de Ron. Autrement dit, de Peter Pettigrew.

C'est le moment ou jamais ! pensa-t-elle, aussi réveillée que si on lui avait versé un seau d'eau sur la tête.

D'un pas rapide et discret, tout en évitant par-ci par-là d'écraser ses camarades endormis, elle se lança à la poursuite de l'animal. Mais avant d'avoir eu le temps de dire "Alohomora" ce dernier s'était déjà volatilisé dans les ténèbres. Il marqua un arrêt avant de continuer sa course et disparut dans l'angle du mur qui donnait sur la sortie.

On se retrouvera à la Cabane Hurlante, murmura-t-elle en grinçant des dents, pleine de frustration.

Les semaines qui suivirent à Poudlard, Leena focalisa son attention sur une tâche des plus importantes à ses yeux : sauver les parents de Neville.

Elle se mit alors à jongler entre les cours et la bibliothèque, consacrant tout son temps à faire des recherches sur un moyen de les guérir. L'hiver arrivait à grands pas et la jeune fille, qui voulait passer les vacances de Noël avec ses amis, commençait à perdre patience.

C'est alors qu'un samedi après-midi enneigé, alors que ses amis musardaient à Pré-au-Lard, Leena se rendit de nouveau à la bibliothèque et fit une découverte inattendue. Après avoir feuilleté une première fois les ouvrages sans grande conviction et tourné inlassablement chaque page des livres qui lui tombait sous la main à la recherche du moindre indice, quelque chose d'extraordinaire se produisit. La page d'un des livres qu'elle venait d'ouvrir se mis soudain à briller avec une force incroyable, quasi-aveuglante. Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle plaqua une main contre sa bouche.

Par une sorte de miracle totalement inexpliqué, elle venait de trouver le sortilège qu'elle avait mis des semaines à chercher. La page indiquait en gros titres 'SORTILEGE D'ESPRIT : Vigilia Corporis' et tout le reste semblait contenir l'essentiel de ce qu'elle recherchait.

Maintenant qu'elle venait de trouver un moyen de sauver les parents de Neville, elle était fin prête à mettre en place un plan assez judicieux mais qui –elle en avait bien conscience- frôlait l'impossible. Son idée consistait à transplaner à l'hôpital Sainte Mangouste en essayant de se faire passer pour Neville. Une fois là-bas, elle pourrait lancer le sortilège d'Esprit pour guérir ses parents. Or, elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il y avait un hic car après tout, pourquoi l'auteure aurait-elle décrété qu'il serait impossible de sauver Frank et Alice Londubat dans l'histoire, surtout si un tel anti-sort existait ?

Leena trouvait cela étrange et insensé, mais elle finit par se rendre à l'évidence qu'il ne pouvait s'agir là que du pouvoir de son imagination. Elle aurait très bien pu faire naître un remède pareil de son esprit, surtout s'il ne s'agissait que d'un rêve. Autrement dit, tout était possible.

En ce qui concernait ensuite l'apprentissage du sortilège d'Esprit, Leena demanda directement l'aide du professeur Flitwick. Il fut d'abord assez réticent à l'idée d'enseigner un tel sortilège à une élève de troisième année, mais à l'évidence la réputation d'enfant prodige n'avait pas été un hasard pour la jeune fille. Elle savait que gagner des points auprès de ses professeurs pourrait un jour lui être d'une grande aide. Le professeur Flitwick en particulier, qui la considérait comme l'une de ses meilleures élèves, s'était finalement laissé convaincre. Il lui répéta cependant à maintes reprises que ce sortilège était d'une extrême complexité, quasiment impossible à réussir, même pour un grand sorcier. Mais Leena n'en fut pas moins motivée et son envie de réussir grandissait de jour en jour. Elle avait conscience que son entêtement frôlait l'obsession, mais elle s'en fichait. Son seul et unique but était de les aider.

Après avoir envoyé de nombreuses lettres au ministère et à l'hôpital Sainte-Mangouste, elle et le professeur Flitwick avaient enfin réussi à obtenir une autorisation pour recevoir un vieil elfe de maison au château. Le professeur Flitwick proposa à Leena de s'entraîner sur ce dernier, et il n'y avait pas de véritable danger à ce qu'ils n'empirent son état, car le pauvre elfe était déjà devenu une cause perdue depuis longtemps. A son arrivée, la pauvre créature ne semblait plus posséder que les mots « ordre » et « ranger » dans son vocabulaire. Il les répétait sans cesse, parfois en hurlant, parfois en chuchotant, tandis qu'il se cognait constamment la tête contre les premiers objets qui lui tombaient sous la main. Leena eu énormément de peine la première fois qu'elle le vit. Mais ce qu'elle voyait n'était en réalité que le fruit d'une longue maltraitance par d'anciens maîtres qui, à force de sévices et de sortilèges, avait fini par lui faire complètement perdre la tête. La jeune fille rejoignait ainsi le professeur Flitwick en catimini à la fin de ses cours, bien déterminée à réussir l'apprentissage du sortilège d'Esprit sur la créature. Le professeur Flitwick admirait la ténacité de la jeune fille même s'il ne pouvait s'empêcher de penser que tout cela n'était qu'une perte de temps. Elle s'entraîna sans relâche tous les jours pendant deux semaines qui semblèrent presque aussi longues qu'un mois entier.

Une Potterhead à Poudlard [PARTIE 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant