Chapitre 21

333 35 19
                                    

Une fois repus, ils se levèrent tous de table et repartirent d'un pas léger en direction de leur salle commune. Une fois de retour, ils s'installèrent à leurs places initiales, sur les fauteuils près de la cheminée. Tous, sauf Leena qui avait sauté sur l'occasion pour s'éclipser discrètement en direction du dortoir des filles :

- Tu vas te coucher ? demanda soudain Iris.

- Je tombe de sommeil, répondit Leena après un faux bâillement.

- Mais il est à peine 20 heures, ajouta Julian.

- La journée a été longue... Ne vous inquiétez pas pour moi, assura Leena. Bonne nuit !

Elle partit ensuite en direction du dortoir des filles, tout en serrant prudemment son sac près du corps. Lorsqu'elle arriva, la pièce était complètement déserte. Elle se changea alors et enfila un pyjama qui était plié dans le tiroir de sa commode. Il s'agissait d'un deux pièce à rayures de couleur bleu marine sur lequel était cousu l'insigne de Serdaigle.

Elle rangea le reste de ses affaires dans sa valise et alla s'asseoir sur le rebord de son lit. Alors qu'elle était sur le point de sortir les parchemins de son sac, quelqu'un arriva. Il s'agissait d'une jeune fille aux cheveux blonds foncés qui lui retombaient jusqu'à la taille et dont les yeux protubérants lui donnaient constamment l'air d'être surprise. Ses sourcils étaient très clairs et elle portait des boucles d'oreille en forme de radis ainsi qu'un long collier au bout duquel était attaché un bouchon. La jeune fille se dirigea sans un mot vers un des lits pour y récupérer un magazine sur lequel était marqué en gros titre « LE CHICANEUR ».

- Luna ?! s'écria Leena.

- Oui ? répondit la jeune fille, le plus calmement du monde.

« Je t'admire tellement, tu es l'un de mes personnages préférés ! Le tien est pour le moins particulièrement excentrique et vraiment curieux mais c'est ce qui fait son charme. Tu m'as tellement émue tout au long de l'histoire et jamais je n'aurais imaginé pouvoir te rencontrer ni même te parler, car après tout tu n'es qu'un personnage de roman... Mais saches que tu es comme une sœur pour moi et que, quoiqu'on en dise, les mots de JK Rowling ont réussi à te faire exister ! » aurait été les premiers mots qui lui seraient sortis de la bouche si elle n'avait pas eu la présence d'esprit de se rappeler le contexte dans lequel elle se trouvait.

- J-je m'appelle Leena Gray...

- Je crois savoir qui tu es... Mais, j'aime bien ton idée de faire à nouveau les présentations !

Sur ces mots, Luna se racla la gorge et reprit à nouveau la parole de sa voix flûtée :

- Bonsoir, Leena Gray. Je m'appelle Luna Lovegood, enchantée de faire ta connaissance.

Luna lui tendit la main.

- Enchantée, moi aussi ! répondit Leena, toute heureuse de pouvoir serrer la main d'un de ses personnages préférés.

Luna sortit alors une grande paire de lunettes colorées qu'elle posa sur son nez avant de se diriger hors du dortoir en sautillant joyeusement. Mais alors qu'elle n'était qu'à un pas de la sortie, la jeune fille s'arrêta soudain et se tourna en direction de Leena :

- C'est drôle, je crois bien que tu es la première personne que je rencontre qui soit autant infestée de Nargoles.

Sur ces mots, elle quitta la pièce tout en continuant de sautiller comme une sauterelle.

Leena eut l'impression de flotter sur un petit nuage.
Elle profita alors de sa solitude pour sortir les parchemins de son sac après avoir tiré l'édredon qui entourait son lit. Elle se mit à relire ses notes dans l'espoir de les mémoriser du mieux qu'elle le pouvait. Au bout d'une demi-heure, elle entendit du bruit dans les escaliers. Certains élèves commençaient à avoir sommeil et regagnaient leur dortoir en quête du confort qu'allait leur prodiguer leur lit. Parmi eux se trouvait justement Iris qui retrouva son amie endormie, cachée derrière son édredon. Mais en réalité, Leena ne dormait pas encore. Elle avait rangé les parchemins dans son sac et s'était glissée juste à temps sous les couvertures pour faire croire qu'elle était endormie. A peine s'était-elle couchée que la pièce s'était plongée toute seule dans l'obscurité. Les étoiles incrustées au plafond constituèrent alors la seule source de lumière des derniers veilleurs sur leur chemin.

Leena entendit bientôt plusieurs murmures se confondre tout autour d'elle. Chacune des jeunes filles qui venait d'entrer s'affairait en silence à ses occupations. Certaines venaient de se changer à leur tour tandis que d'autres discutaient discrètement entre elles. Elle entendit une de ses voisines se déchausser, mais toutes ne tardèrent pas à faire silence, comme par un accord muet témoignant de leur considération à l'égard de leur camarade endormie.

Un sentiment étrange et nouveau naquit soudain en elle. C'était comme si toute sa vie, elle avait attendu d'être là, à cet endroit précis. Même s'il s'agissait de la seconde nuit qu'elle ne passerait pas seule, elle réalisa qu'elle dormirait maintenant entourée de toutes ces filles, toutes ces sœurs qu'elle aurait tant voulu avoir, d'une certaine façon. La solitude qui l'accompagnait jusqu'à sa chambre au manoir avait disparu, et le lit dans lequel elle se trouvait maintenant, en comparaison bien plus petit que celui qu'elle avait toujours connu jusqu'à présent, valait mille fois mieux que n'importe quel autre à ses yeux.

Elle s'efforça dans un premier temps de garder les yeux ouverts, avec en elle la ferme intention d'attendre que tout le monde dorme pour aller détruire ses parchemins pendant la nuit. Mais la fatigue finit par avoir raison d'elle et elle ne tarda pas à plonger dans un sommeil profond.

A défaut de n'avoir pas pu mettre de réveil, un cauchemar la réveilla en sursaut en plein milieu de la nuit. Incapable de se souvenir du rêve qu'elle venait de faire, son cœur palpitant, lui, semblait en garder des séquelles. Elle se redressa brusquement, faisant malencontreusement tomber le sac contenant les parchemins.

- Mince... ! murmura-t-elle en se mordant la lèvre, de peur de n'avoir réveillé ses camarades.

Mais tout le monde dormait à point fermé dans la pièce. Seule la respiration paisible des jeunes filles rompait le silence. Leena attrapa alors son sac en tâtonnant dans l'obscurité, enfila des pantoufles qui étaient commodément placés à ses pieds et sortit du dortoir sans un bruit.

Quelques braises rougeoyaient encore dans l'âtre de la salle commune, et elle en profita pour y déposer tous les parchemins. Elle resta assise à contempler les pages se consumer, doucement mais sûrement. Les flammes dansantes eurent un effet hypnotique, et Leena se sentit bercée par leurs mouvements. Malgré de nombreux bâillements, elle dut se faire violence pour ne pas s'endormir. Lorsqu'il n'en resta plus que des cendres, elle se releva en clopinant jusqu'aux escaliers. A peine les premières marches franchies, elle entendit soudain quelqu'un descendre. Elle eut alors le réflexe de redescendre à toute vitesse pour se réfugier dans le creux du mur qui se trouvait juste derrière elle. Ce n'était en réalité pas une très bonne cachette et n'importe qui dans cette situation l'aurait tout de suite repérée. Leena retint son souffle à mesure qu'elle entendait les pas se rapprocher. Une fois que l'individu fut arrivée à son niveau, Leena reconnut de longs cheveux blonds qui scintillaient presque dans la pénombre à la lueur des torches.

Qu'est-ce que... ?

Contre toute attente et par une chance incroyable, Luna Lovegood venait de passer devant elle sans la voir. En effet, ses yeux avaient beau rester grand ouverts, elle ne sembla pas remarquer la présence pourtant évidente de Leena. Ce qui était d'ailleurs assez curieux c'est qu'elle portait des chaussures à ses pieds, comme si elle s'était d'ores et déjà préparée à sortir de son lit en plein milieu de la nuit. Leena se rassura alors en comprenant que la jeune fille dormait debout. Elle remonta alors rapidement les escaliers, la frôlant de justesse sur son passage et put enfin regagner son lit.

Une Potterhead à Poudlard [PARTIE 1]Where stories live. Discover now