Chapitre 12

462 46 3
                                    

La fille portait des boucles d'oreilles en argent, tandis que le garçon était un peu plus grand et mince. Tous deux avaient les yeux bleus et se ressemblaient énormément, à tel point que Leena se demanda s'ils n'étaient pas frères et sœurs. A défaut de ne pas connaître ces deux jeunes gens, elle reconnut tout de même le blason de Serdaigle qui se dessinait sur leurs écharpes. Il comportait, tel que décrit dans les livres, un corbeau de bronze cousu sur un tissu de fond bleu. En voyant leurs visages de plus près, Leena examina leurs traits plus en détails. La jeune fille avait un joli visage et un nez légèrement retroussé. Sa frange cachait une partie de son front et ses longs cheveux étaient tressés le long de son dos. Son compagnon avait une tignasse bouclée, et il dégageait un air sympathique. Ils semblaient tous deux de nature optimiste, comme s'ils personnifiaient l'idée même de lumière au bout du tunnel. Et lorsqu'ils souriaient, d'adorables petites focettes apparaissaient sur leurs joues.

- Pardon, mais... on se connaît ? demanda alors Leena, tout en regardant à tour de rôle le garçon et la fille.

- Haha, très drôle ! se moqua le garçon.

- Julian, arrête... dit la jeune fille d'un ton las. C'est encore ton somnambulisme, pas vrai ?

- C-comment savez-vous pour... ? balbutia Leena, interloquée.

- Jusqu'où t'es-tu aventurée, cette fois ? s'inquiéta la jeune fille.

Avant d'avoir eu le temps de répondre, quelqu'un les interpella au loin :

- Iris ! Julian ! Vous venez ?

Il lui fut incapable de distinguer clairement le visage de la personne qui venait d'interpeller ses interlocuteurs, mais à sa silhouette, Leena vit qu'il s'agissait d'un garçon blondinet de petite taille et bien en chair.

Iris et Julian.

Elle pouvait enfin mettre un nom sur leurs visages. Elle se demanda comment ils avaient pu évoquer son somnambulisme comme un fait établi, alors qu'elle l'avait seulement utilisé comme une excuse la veille face à Hagrid. Plus perturbant encore, le fait qu'ils connaissent son nom et cette familiarité avec laquelle ils l'avaient abordée, comme s'ils se connaissaient depuis toujours.

- On arrive Sam ! s'écria Iris en direction du blondinet.

- Où allez-vous ? demanda Leena, perplexe.

- A Pré-au-Lard, bien sûr ! s'exclama Julian, les yeux brillants d'excitation. C'est le privilège des troisième année, on peut enfin y aller plusieurs fois dans l'année !

- McGonagall est en train de récupérer les autorisations de sortie, il ne faut pas qu'on tarde trop, ajouta Iris. D'ailleurs, où sont tes affaires ?

- Euh, je... bredouilla Leena. J'ai dû les oublier à la salle commune !

En prétendant les avoir laissés là-bas, elle allait confirmer sa théorie, à savoir que tout ce qu'elle disait finissait par se réaliser.

- Allez-y, je vous rejoins ! leur lança-t-elle avant de repartir d'un pas précipité.

- D'accord, mais dépêche-toi ! s'impatienta le garçon.

Leena s'en alla au pas de course. Elle était en train de vivre l'expérience du siècle. C'était un rêve qu'elle n'aurait jamais pu espérer faire et dont elle souhaita ne jamais se réveiller. Tandis qu'elle accélérait le pas, elle se souvint que la salle commune de Serdaigle se situait dans une tour de l'aile ouest de Poudlard. Pour y accéder, il fallait répondre correctement à une énigme posée par un heurtoir en forme d'aigle. Bien qu'elle adorât les énigmes, Leena n'était pas très rassurée. Elle se calma finalement en se souvenant que, si elle échouait à résoudre l'énigme, elle pourrait toujours demander l'aide d'un autre élève de Serdaigle.

Lorsqu'elle arriva devant le heurtoir en bronze, ce dernier s'exprima d'une voix douce et mélodieuse :

« Si le vent le pousse et l'excite

Il dévore tout ce qu'il voit

Son appétit est sans limite

Mais s'il boit trop il se noie »

Leena commença à réfléchir, mais la panique montait à mesure que le temps passait. Elle se mit à examiner les alentours, espérant trouver quelqu'un pour l'aider, mais il n'y avait personne en vue.

Ça ne peut pas être l'eau... L'eau ne peut pas se noyer, ça n'a aucun sens, songea-t-elle, démunie.

Après mûre réflexion, la solution lui vint d'elle-même :

- Oh ça y est, je crois que je sais ! s'écria-t-elle.

Le heurtoir resta silencieux.

- C'est le feu !

La porte s'ouvrit. Soulagée, Leena fit son entrée dans la salle commune de Serdaigle. C'était une vaste pièce circulaire, d'élégantes fenêtres en arcade agrémentaient les murs sur lesquels étaient tendues des étoffes de soie couleur bleu et bronze. Les montagnes environnantes étaient visibles derrière les grandes fenêtres. De ce point de vue, elles lui rappelaient les tableaux d'aquarelle que sa mère avait pour habitude de peindre. Leena leva les yeux sur le plafond en forme de dôme, parsemé d'étoiles peintes qui se reflétaient sur la moquette bleu nuit. La pièce était meublée de fauteuils confortables, de tables et d'une bibliothèque. Dans une alcôve face à la porte se dressait une haute statue de marbre blanc, sur laquelle Leena put lire l'inscription « Rowena Serdaigle ». Mais il n'y avait pas âme qui vive. Pas non plus la moindre trace d'affaires qui auraient pu lui appartenir. Le doute commençât alors à gagner Leena. Elle se demanda alors si elle ne devrait pas plutôt aller vérifier du côté des dortoirs. Elle se rappela qu'ils étaient situés dans des tourelles, autour de la tour principale. Ils étaient accessibles par une porte de la salle commune située vers la statue de Rowena Serdaigle. Leena emprunta donc les escaliers et monta jusque dans le dortoir des filles.

Une fois arrivée, elle put voir qu'il y avait des lits en baldaquins agencés en cercle, espacés les uns des autres, tous recouverts d'édredons de soie bleu azur. Elle pouvait entendre le bruit du vent sifflant autour des fenêtres. Le plafond était identique à celui de la salle commune, en forme de dôme étoilé. Elle balaya alors la pièce d'un regard à la recherche d'un signe quelconque et s'arrêta net en voyant que sur l'un des lits était posé un bout de papier qui ressemblait à l'une des autorisations de sortie dont parlait Iris. Elle s'approcha du document et constata que son nom était inscrit sur le coin gauche de la feuille. Il n'y avait aucune signature attestant qu'un parent ou tuteur l'autorisait à faire sa sortie à Pré-au-Lard. La jeune fille bougonna et se laissa retomber de tout son poids sur ce qui de toute évidence était son lit.

- Mon autorisation de sortie est signée. Elle est signée... répéta-t-elle en boucle, espérant naïvement que son vœu serait ainsi exaucé.

Elle jeta un nouveau coup d'œil au document, toujours inchangé. Elle grommela à nouveau et balança une jambe dans le vide. Son pied heurta soudain quelque chose. Leena se redressa, regarda sous le lit et trouva une valise. Elle la tira de toute ses forces, et malgré son poids important, elle réussit tant bien que mal à la faire sortir. Son nom y était également marqué, sur une petite étiquette en tissu attaché à la poignée. Intriguée, elle ouvrit la valise. Quel bonheur ! Il y avait des vêtements, dont plusieurs pulls parfaits pour la protéger du froid. Elle en profita pour retirer son imperméable humide et enfila un tricot en maille brun, chaud et confortable. Elle fouilla la valise plus en profondeur et tomba sur plusieurs paires de pantalons, dont une qu'elle enfila immédiatement après avoir retiré son mince bermuda en coton. Il était épais et le contact du tissu sur sa peau était très agréable. La valise contenait également des chaussures, des affaires de toilettes, et...

Une photographie mouvante ?

Une Potterhead à Poudlard [PARTIE 1]Where stories live. Discover now