34. Christian

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11/02/23

Max n'a pas très bien dormi cette nuit, elle a beaucoup gigoté. Je caresse son dos du bout des doigts en essayant de sortir petit à petit de mon sommeil, elle est brûlante. Elle avait mal à la tête hier soir, elle sentait qu'elle couvait quelque chose, ça se confirme ce matin.

Le tentative calme de nous réveiller est rapidement interrompu par mon père qui entre dans la chambre.

Mark – Chris debout, on va courir.

Ce n'est clairement pas une question, plutôt un ordre, et il ne fait même pas l'effort de chuchoter pour ne pas réveiller Maxine.

Christian – Max n'est pas bien...

Contrairement à lui je fais l'effort pour ne pas la réveiller, elle a mal dormi, elle a de la fièvre, je crois que je détesterais l'idée qu'on me hurle dans les oreilles si j'étais dans son état.

Mark – Max sera encore là en fin de matinée, le soccer n'attend pas. Aller debout.

Il sort de la chambre sans même refermer la porte et comme un automatisme je souffle en passant mes mains sur mon visage. J'embrasse l'épaule de Max avant de sortir du lit pour enfiler une tenue d'entraînement et rejoins mon père au rez-de-chaussée.

Christian – Elle a de la fièvre, j'ai pas envie de la laisser toute seule.

Mark – Ta mère est là, et si elle n'est pas bien il ne vaut mieux pas que tu sois trop en contact, il ne manquerait plus que tu sois malade après ton genou.

Il dit tout cela en enfilant ses baskets puis me tend les miennes. Je les mets sans un mot et le suis en dehors de la maison à travers les rues de Cobham.

Pendant plus de deux heures, le long du parcours de santé, il me fait courir lentement, puis accélérer sur 100 mètres, puis faire des pas chassés en arrière pour ensuite accélérer à nouveau. Le tout en me demandant toutes les cinq minutes si je sentais une gêne au niveau du genou.

On rentre à la maison en marchant, un temps de récupération est nécessaire après plus d'un mois immobilisé.

Mark – J'ai-j'ai discuté avec ta mère l'autre soir et je vais sûrement rester avec toi jusqu'à la fin de la saison.

Pardon ?

Christian – Quoi ?

Mark – Comme avant, enfin, avant le virus, sauf qu'au lieu de faire un mois avec toi, un mois avec ta mère et ta sœur, je vais rester les six prochains mois et je pourrais gérer ta reprise et le mercato d'été comme ça.

Christian – Eum, papa, je-je vais avoir 25 ans, je crois ne plus avoir besoin de toi pour t'occuper de moi.

Mark – Tu t'es déconcentré du football ces derniers mois, tu as besoin d'être remotivé.

Vraiment ? C'est ça son argumentation ?

Je ne renchéris pas, à vrai dire je n'ai pas envie qu'il reste et je crois qu'il aurait surtout dû m'en parler avant. Et je ne vis plus vraiment seul à présent, Maxine a aussi son mot à dire là-dessus, les appeler pour qu'ils viennent me secouer est une chose, accepter que mon père reste avec nous les six prochains mois en est une autre. Je sais que si je lui en parle maintenant je ne trouverais pas les bons mots pour lui dire calmement et poliment, il faut que j'en parle à Max, elle a toujours les mots justes.

Je retire mes chaussures dans l'entrée et vais chercher une bouteille d'eau dans la cuisine.

Kelley – Alors cet entraînement ?

180 DEGREES • CHRISTIAN PULISICWhere stories live. Discover now