29. Cauchemar sous la cuisine

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— Professeur, mes muscles ont bien travaillé : tout est propre, mais j'ai faim !

— Il reste des bonbons ?

— J'ai besoin d'un stimulant.

— Moi c'est plutôt d'un somnifère.

— Ça, ça peut se régler avec bon coup de pelle derrière la tête.

Byleth jeta un coup d'œil au ciel, par-delà la porte d'entrée. Une faible lueur pointait-elle sur l'horizon, ou n'était-ce qu'un faux espoir ? Les derniers sauts de crapauds avaient été portés à l'étang. Elle n'avait toujours aucune idée de ce qui de passait dans le reste du monastère.

— Je vais faire un tour aux cuisines, annonça-t-elle au garde.

— Je viens avec vous professeur ! clamèrent aussitôt une dizaine de voix.

Elle se pinça l'arête du nez. Une migraine commençait à poindre et cette fois, Sothis n'y était pour rien.

— Les cuisines ne sont pas accessibles, professeur, bredouilla le garde. Un problème de crapauds...

— Bien, je me contenterai de quelques réchauds et de provisions.

— Et de bonbons, professeur, n'oubliez pas !

— Et de bonbons.

— Professeur, Seteth a dit...

— Il ne voudrait certainement pas que Flayn ait faim, coupa Byleth.

Elle entendit Claude applaudir discrètement dans son dos. En d'autres circonstances, elle aurait peut-être eu des scrupules à employer ce genre d'arguments, mais elle en avait vraiment assez de se trouver confinée sans informations. Le garde blanchit puis se dirigea vers l'un de ses collègues pour lui glisser quelques mots.

— On va vous apporter le nécessaire, professeur.

— Bien. Et envoyez-moi Seteth si vous le croisez. Ou n'importe qui capable de m'informer sur le déroulé des opérations extérieures.

Elle se retint de justesse de claquer la porte derrière elle. Elle avait un besoin urgent d'infusion à la camomille.

— Linhardt, nous allons avoir besoin d'utiliser les installations de votre laboratoire.

— Pour faire du thé !?

Pour une fois, l'expression de l'étudiant trahissait autre chose que de la lassitude. Une authentique indignation.

— Nous faisons ce que nous pouvons avec ce que nous avons.

— Sommes-nous vraiment tenus de rester confinés ? s'enquit Claude qui tournait en rond comme un cerf en cage. Aucun bruit extérieur ne laisse supposer l'existence d'un danger.

— Et ce n'est pas comme si nous n'étions pas capables de nous défendre ! ajouta Edelgard.

— Nous en reparlerons après le thé.

L'eau chantait au-dessus des réchauds lorsque le sol se mit à trembler. Byleth s'empressa d'ôter la casserole du feu. Sans succès. Elle percevait la vibration de coups sourds sous ses pieds.

— Tout le monde, reculez ! ordonna-t-elle.

Les étudiants obtempérèrent à une vitesse variable selon leur degré de fatigue. Du coin de l'œil, elle vit que Ferdinand et Lorenz avaient pensé à sauver l'essentiel : l'eau chaude et les sachets de thé.

— Professeur, vous ne devriez pas rester... commença Dimitri.

Il n'eut pas le temps d'achever « là ». Le sol se déroba sous les pieds de Byleth.

Les fantômes de Garreg Mach (Fire Emblem Halloween Fanfiction)Where stories live. Discover now