15. Fort Boyaux

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— Combien de temps sommes-nous obligés de rester, professeur ?

— Aussi longtemps que la sécurité du monastère ne sera pas assurée, Linhardt.

L'intéressé leva les yeux au ciel.

— On ne double pas !

Ferdinand, qui tentait de se faufiler derrière son camarade, soupira.

— Mais professeur, nous n'allons tout de même pas faire la queue !

Byleth considéra la longue file d'étudiants qui serpentait tel un boyau devant la salle de bal transformée en retranchement fortifié. La vérification des identités prenait davantage de temps qu'elle ne l'avait d'abord estimé. De plus, elle n'avait pas réussi à mettre la main sur d'autres intrus et les gardes, mobilisés par l'inondation de la partie basse du monastère, n'avaient pas fait mieux.

— Du calme, conseilla Claude, au pire nous manquerons le discours de l'archevêque voilà tout. Ne prononce-t-elle pas le même tous les ans ?

— Tant que c'est court, remarqua Hilda dont les yeux s'agrandirent à la vue de Byleth. Professeur, qu'est-il arrivé à votre costume ?

— C'est une longue histoire. Et la raison pour laquelle nous avons renforcé la sécurité.

— Je peux vous faire une retouche si vous voulez professeur. Et... vous ne voulez pas essayer ce parfum ? Le fond de lavande est délicieux !

— Plus tard, merci. Retirez votre masque s'il vous plaît !

— Professeur, souffla la voix de Manuela, vous ne me reconnaissez pas ?

— Je ne peux pas commencer à faire des exceptions. Vous pourrez le remettre à l'intérieur.

Manuela s'exécuta en soupirant. Un murmure courut la colonne derrière elle.

— Évitez la femme-araignée !

Byleth aurait préféré que la soirée se déroule à visage découvert, mais cela aurait paraît-il nuit à l'esprit de la fête. Avisant non loin de l'entrée un étudiant drapé dans un grand manteau noir, le visage dissimulé sous un masque rouge, elle fronça les sourcils. Elle ne se souvenait pas de l'avoir vu passer. Mais elle gardait la seule entrée. Personne n'avait pu entrer sans qu'elle le voit.

— Professeur, vous me réserverez une danse ? demanda Sylvain avec un clin d'œil alors qu'il passait devant elle. Aïe !

— Avance, tu empêches tout le monde d'avancer.

— Félix, les armes ne sont pas autorisées à l'intérieur.

— Mais professeur, vous avez dit vous-même qu'il pouvait y avoir du danger !

— On ne danse pas avec une arme. Ingrid, pareil.

— Ça fait partie de mon costume, tenta l'intéressée.

— Pas d'exception.

— Professeur, ne pouvons-nous pas vous assister en tant que gardes plutôt que de danser ?

Félix approuva du menton. Derrière eux, les étudiants bloqués commençaient à protester. Byleth secoua la tête.

— Je garde les armes avec moi. Venez me trouver si nécessaire.

Elle espérait sincèrement qu'ils n'auraient pas à s'en servir.

Lorsque les portes se refermèrent enfin derrière Ash et Annette, arrivés bons derniers, Byleth se sentait aussi fatiguée qu'après une bataille. D'ailleurs, elle aurait largement préféré mener une bataille en terrain ouvert, avec des ennemis bien identifiés.

— Venez, professeur, nous allons manquer le discours de Rhéa, l'encouragea Annette.

Jouant des coudes, elle s'approcha de l'estrade où se tenait déjà l'archevêque. La foule était compacte – et masquée. Elle s'efforça de se souvenir de tous les étudiants qu'elle avait vus défiler, mais il y en avait trop.

Personne n'a pu entrer sans être reconnu, se répéta-t-elle.

Mais était-ce bien vrai ? La salle de bal n'était pas un fort imprenable. Les failles existaient. Le plus doué des combattant pouvait toujours être pris en défaut. Edelgard se tenait tout près de l'estrade, raide comme un piquet. Elle avait l'air inquiète, mais qui ne l'était pas ce soir ?

... A part Caspar qui avait monté une compétition de bras de fer derrière une colonnade.

Byleth se dirigea vers Dimitri, qui n'avait pas pris la peine de remettre son masque. Dedue et Mercedes se tenaient juste derrière lui. Rhéa s'éclaircit la voix.

— Chers élèves, nous sommes réunis ce soir pour célébrer le Jour des Morts...

Au même instant, il se passa deux choses. Une explosion retentit à l'autre bout de la pièce, suivie de cris perçants. Une armure venait d'exploser, soufflant ses boyaux de paille à travers l'atmosphère. Et, profitant de la distraction, quelqu'un sauta sur l'estrade.

Les fantômes de Garreg Mach (Fire Emblem Halloween Fanfiction)Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora