Les fantômes de Garreg Mach (Fire Emblem Halloween Fanfiction)

26. The Scream: La voix qui fait le plus peur

— Rien à signaler, professeur, dit le garde, revenant avec une pile de livres. Catherine est de retour avec ses chevaliers. S'il y a des affrontements, ils se déroulent en-dehors du monastère. Seteth vous recommande toutefois de garder les élèves à l'intérieur jusqu'à ce que tout soit fini.

Pour la première fois, Byleth se demanda s'il existait une autre raison à vouloir conserver les étudiants sous surveillance que leur simple sécurité. Seteth soupçonnait-il l'un d'entre eux ou même plusieurs d'être de mèche avec les agresseurs ? Elle répondait des Lions de Saphir, naturellement. Pour les autres... Claude irait-il jusqu'à trahir, s'il y voyait un intérêt ? Edelgard n'aimait pas l'Église, c'était visible, mais jusqu'à quel point ? A moins qu'il ne s'agisse d'un cas isolé. Elle se promit de redoubler de vigilance.

Deux groupes s'étaient formés à l'intérieur. L'un d'eux, assis sur des coussins, thé et gâteaux posés sur une table au milieu, attendait patiemment les livres en discutant des mérites respectifs de l'Histoire du Chevalier au Lion par rapport à la Dame du Val Perdu ou du Prince à la Rose. Dimitri lui jeta un regard de détresse lorsqu'elle déposa les livres près de lui.

— Professeur, que dois-je lire ?

— Le Prince à la Rose ! réclama aussitôt Ingrid.

L'expression de Dimitri disait clairement plutôt mourir. Byleth considéra les titres qu'elle avait en main. Certains relevaient clairement de la romance, comme le Prince à la Rose et elle pouvait comprendre que Dimitri ne soit pas très à l'aise pour les lire à voix haute. Elle lui tendit l'Histoire du Chevalier au Lion. Il s'agissait essentiellement de divers exploits de chevalerie qui se terminaient certes par la mort du héros mais sans éléments potentiellement embarrassants. Ingrid se rembrunit.

— Tu peux aller chanter, si tu préfères, lui rappela Félix.

Jetant un regard au groupe mené par Dorothea, elle croisa les bras sur sa poitrine et se résigna à son sort.

— Je ne lirai que la première aventure, promit Dimitri. Tu pourras lire celle que tu veux ensuite.

Il lisait mieux que ce à quoi Byleth s'était attendue, sa voix calme et posée, détachant les mots avec clarté. Bien sûr, ses futures fonctions l'amèneraient à prononcer de nombreux discours. C'était un talent qu'il se devait de maîtriser, et il le faisait plutôt bien. Pour sa part, elle avait toujours préféré écouter, sauf sur un champ de bataille.

Le groupe de lecture paraissant calme, elle s'éloigna en direction des chanteurs. Le principe était simple : l'un d'eux, à tour de rôle, proposait un mot et les autres devaient trouver une chanson contenant le mot en question – et chanter le passage correspondant (1). Une montagne de jetons devant Dorothea prouvait sans conteste qu'elle dominait la partie.

— Les airs d'opéra devraient être exclus, était en train de dire Lorenz. Les gens du peuple ne peuvent les connaître, ce qui leur donne un désavantage.

— Je suis quelqu'un du peuple, lui rappela Dorothea en jonglant avec ses jetons.

— Ne blâmez votre pauvre connaissance de l'opéra que sur l'indigence de l'Alliance, approuva Ferdinand.

— Eh ! Nous avons un opéra à Derdriu, protesta Claude. L'Empire n'a pas le monopole de la culture, vous savez ?

— Paix, ordonna Byleth en faisant un pas en avant. Je vais vous donner les thèmes, mais je ne veux entendre personne se disputer. Ici, nous sommes tous égaux. Si vous ne connaissez pas d'air d'opéra, une chanson de taverne est tout aussi acceptable.

Cette assertion lui valut un reniflement ostensible de la part de Lorenz, qu'elle préféra ignorer. De toute façon, elle n'avait jamais été à l'opéra. Aussi, les mots qu'elle proposeraient viendraient essentiellement de chansons de taverne ou de marches militaires.