Blue Fantasy - Partie 1

Chapitre 11 : Cordon bleu. partie 2

Cachés derrière des buissons, nos deux aventuriers portaient leur regard sur un énorme crapaud géant devant eu. Colossal, et que chaque rebond faisait vibrer un peu le sol autour de lui. Elle était trop occupée à tirer la langue pour attraper des insectes, et autres mini-créatures dans le coin afin de se nourrir.

'Foutues créatures, combien de fois sur le Val d'Aurum, nous avons pu mourir dans la première salle du donjon, à cause de son grappe de mort. Il me semble qu'un ami en jeu, qui joue beaucoup mage bleu, m'a dit que cette créature possède des compétences de mage bleu. J'espère que ce n'est pas la langue, mais son bond !'

- Tu as un plan ? Demanda Orchidéa

- Eh bien, celle-ci parait plutôt isolée, il me semble que ces créatures attaquent collectivement lorsque l'une d'elles se fait agresser, c'est notre chance. Prenons garde à ne pas nous faire voir, et l'abattre en vitesse.

- À nous deux, nous ferons ça de manière rapide. Le combat à court terme est la spécialité des mages après tout. Tu peux me dire que 'Tout va bien se passer'.

- Jamais de la vie ! Dit d'une façon sèche Azur qui se tourna vers elle de manière sérieuse. Ce qui la surprit.

- Aurais-je dit quelque chose qui ne fallait pas ?

- Je suis poissard, et dés que je prononce ceci, ça se transforme vite en malédiction, en général je compte jusqu'à trois, et un incident arrive. 

- Quoi ?! C'est ridicule ! Même impensable que ça arrive.

- Eh, pourtant, c'est vrai. Bref, attaquons-le, et finissons-en !

Elle lui agrippa le bras et lui soutint fermement le regard.

- Tu viens de me rendre encore plus curieuse ! Faisons donc l'expérience, nous verrons bien si c'est vrai ou que tu te moques de moi. Prononce-la. 

- Et ça changera qu...

- Satisfait ma curiosité et prononce-la !

Se préparant mentalement, et sachant clairement comment ça allait finir, Azur se prépara au pire, et se lança.

- Tout va bien se passer...

Et à peine eut-il le temps de terminer sa phrase, qu'une langue de crapaud surgit au travers du buisson, le reliant à la bête sur une dizaine de mètres, et l'enserrant au niveau de la taille. Et l'agrippant de force vers la créature qui ouvrait grand la bouche.

'Bordel de kupo ! Vite ! Un sort instantané, mais lequel... Je sais !'

Il prit une grande inspiration. Et lorsqu'il arriva pratiquement dans la gueule de la créature, béante et attendant son repas. Il relâcha un souffle ardent, qui s'engouffra entièrement le batracien, qui hurla de douleur en lâchant sa prise.

Il retomba lourdement dans une eau marécageuse, et s'en releva prestement. Avant d'entrer en transe, et retomba dans l'eau.

'C'était la langue... Plus jamais je ne dirais cette phrase de mort ! Plus jamais !'

Il vit les filaments de lumière tournoyer, pour créer une arborescence venant, comme à leurs habitudes, s'élever dans le ciel, créant une lumière et l'absorbant.

Lorsqu'il ouvrit les yeux, il était toujours dans l'eau, et ne tenant plus en respiration, il s'en extirpa prestement, recrachant l'eau.

Devant lui, la créature était couchée sur le côté, noir, carbonisé, et encore fumante. Lorsqu'il se retourna en entendant une voix féminine, il vit Orchidéa avachit sur le sol, qui hurlait d'un fou rire en se tenant les côtes.

Bien que sa voix et son rire étaient mélodieux, il ne put s'empêcher d'avoir de l'énervement qui lui monta en tête. Ainsi que l'odeur boueuse de l'eau croupie.

- Je... Je suis désolé... C'est juste... C'est vraiment une malchance... Incroyable... Essaya-t-elle d'articuler entre plusieurs spasmes de rire.

'Ah ouai ? Tu veux rire hein ? Eh bien, on va être deux à le faire, tu vas voir. Prépare-toi ma chère ! Je vais te montrer ce que maitre Yoshi m'a appris !' Se dit-il avec un sourire machiavélique.


Voyant cela, Orchidéa tenta de se calmer. Et rien au monde n'aurait pu préparer sa surprise. Quand son compagnon ouvrit la bouche, tirant une langue sur plusieurs mètres, et bien plus grosse que la taille habituelle. Elle vint s'enrouler autour du torse de l'intéressé, qui n'eut pas le temps de réagir, avant de se retrouver propulsé par son attrait.

L'instant d'après, elle fût projetée dans les eaux d'où était sortie Azur, dans un grand "Plouf !". Et satisfait de sa victoire, il croisa les bras en se mettant sur la bordure de la mare. Et la voyant sortir en haletant, le visage complètement trempé. Il se mit également à rire.

- Filet ! Dit-elle en tendant une main. Un filet rougeoyant sortie de sa main, englobant le jeune homme, qui sentit une force magique le propulser à nouveau vers le lac.

- Foutu magieeeee ! Hurla-t-il avant de retourner dans le bassin.

- C'est toi qui as commencé ! Je n'ai fait que suivre ta bêtise. Dit Orchidéa en essorant sa robe et ses cheveux.

- C'est quand même puéril de me suivre si tu trouvais cela stupide voyons ! Je ne savais pas les Del Magenta comme ça ! Nargua l'intéressé en tentant de découper les créatures avec un couteau.

Il se prit une éclaboussure dans le dos, et se tourna violemment en la foudroyant du regard.

- Je t'apprends le respect envers tes ainés. Je te rappelle que j'ai 500 ans de vie en plus. Le railla-t-elle d'un air faussement indigné.

- Mais diantre ! Vous dites vrai chère ainée ! Vous pourriez même être mon ancêtre ! Lui répondit-il en suivant sa mise en scène.

- Tu n'as pas une créature à dépecer ? Dit-elle sèchement.

- Oui madame ! Je m'y remets !

En repensant à cette situation auparavant, elle ne put s'empêcher de sourire.

'J'ai beau le connaître depuis peu, je suis néanmoins à l'aise en lui parlant, je ne saurais dire pourquoi. Pourtant, même autrefois, je n'aimais parler qu'à peu de personnes, j'étais réservé. Est-ce, car la situation a changé ? Ou parce que j'ai peur de me retrouver seule après cet incident ? 

En repensant à tout ça, elle ne put s'empêcher de se ressasser son enfance, les jours avec sa famille, ses parents, son frère et sa sœur, ainsi que les quelques amis qu'elle s'était faite au manoir. Ce souvenir lui serra le cœur, et elle se retint de ne pas succomber à un nouveau flot de larmes.

Elle fut extirpée de ces souvenirs par Azur qui maugréaient et ruminait. Lorsqu'elle le regarda, elle vit qu'il tentait avec toutes tes forces de couper une partie de l'animal. Au bout d'un moment, il réussit à trancher d'un coup sec. Mais ne fît pas attention au corps de la créature qui, prit par le mouvement, tomba sur lui.

Il eut à peine le temps d'esquiver, qu'une partie de son corps se retrouva immobilisé par le cadavre.

- Bordel de kupo ! J'en ai ras le cul de ces marécages ! Aide-moi !

Son ton attristé se dissipa, et elle se retint à nouveau de rire. Elle se leva et alla juste à côté de son compagnon, le toisant de haut et le regardant en ses yeux.

- Toi alors... Tu es vraiment quelqu'un. Lui dit-elle d'un sourire tendre.