𝐋𝐀 𝐋𝐔𝐌𝐈𝐄̀𝐑𝐄 𝐃𝐀𝐍𝐒 𝐓𝐄𝐒 𝐘𝐄𝐔𝐗 : ᶠᴱᴸᴵˣ ˣ ᴼᶜ

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Jin était assise sur un banc du hall de l'aéroport. Elle venait de confier ses deux grosses valises à l'hôtesse d'accueil, et patientait maintenant que son vol soit annoncé.

Elle n'avait pas envie de partir, pas le moins du monde. Mais Demond avait été clair, et l'agence avait déjà dû stopper le contrat qu'elle avait signé avec le magazine. Malgré tout, la noiraude s'inquiétait plus pour la réputation de ses employeurs que la sienne, et elle espérait que cette histoire ne s'ébruiterait pas.

Une larme roula le long de sa joue alors qu'elle pensait une nouvelle fois à lui. Lui qui avait su lui remonter le moral, qui l'avait soutenu, qui l'avait fait rire. Lui qui l'avait fait tomber amoureuse, et qui l'avait aimé en retour.

Mais tout ça était pour le mieux, et elle ne reviendrait pas en arrière. Elle ne le pouvait plus de toute manière.

Elle regarda sa montre et se leva avant de se diriger vers les portails de sécurité. Plus personne ne pourrait la suivre désormais, et c'était les jambes tremblantes qu'elle traversa le portique.

Après s'être faite fouiller une énièmes fois, Jin enfonça sa paire d'écouteurs dans ses oreilles pour se couper du monde extérieur. Elle ne n'excusa même pas lorsqu'elle bouscula quelqu'un, et continua de marcher sans y prêter attention. Elle détestait cette attitude, mais elle détestait aussi avoir l'esprit aussi embrouillé qu'il l'était à ce moment.

Trente minutes avant l'embarquement, son téléphone vibra dans sa poche et le numéro de Felix s'afficha. Elle regroupa toutes les forces qui lui restaient pour appuyer sur la touche rouge et ignorer l'appel. Elle reçu aussitôt un message « répond moi, je t'en prie ». Mais elle ne pouvait pas répondre, elle ne le voulait pas. Elle l'avait déjà assez brisé, pourquoi s'enfoncer un peu plus ?

La veille, elle avait demandé à Chan de ne rien dire aux autres membres, de simplement leur faire croire qu'elle serait absente une journée de plus car elle ne se sentait pas mieux. Après tout, elle pourrait toujours leur expliquer lorsqu'elle serait de retour à New York. Elle avait pensé que c'était la solution la plus simple, cependant, elle se rendit rapidement compte qu'elle aurait aimé les serrer dans ses bras une dernière fois avant de quitter le sol sud-coréen définitivement.

Cependant, tous lui avaient envoyé un message, surtout Chan qui, d'après ce qu'il écrivait, devait se tenir à l'écart des autres pour souhaiter à la jeune fille un bon vol. Son coeur se serra une nouvelle fois en repensant à tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, et au fait qu'elle ne pourra jamais les remercier.

Elle éteignit finalement son téléphone, elle allait bientôt embarquer de toute manière. Son vol fut annoncé dans les secondes qui suivirent et elle se leva rapidement, pensant qu'elle réussirait à tout oublier plus vite si elle entrait dans ce fichu avion. Devant l'hôtesse à qui elle tendait son billet, elle tentait tant bien que mal de retenir les larmes qui ne cessaient de vouloir quitter ses yeux. Depuis plus d'une heure maintenant, elles s'écrasaient sur le sol, sans que la noiraude ne puisse faire quelque chose. Les personnes autour d'elle la regardaient avec pitié ou essayaient de l'ignorer, mais elle n'en n'avait rien à faire, elle voulait juste extérioriser toute sa peine, même si elle ne le faisait jamais en public.

- Mademoiselle ? l'appela l'hôtesse. Vous pouvez embarquer.

Elle sortit la noiraude de ses pensées qui s'exclama :

- Oh ! Désolée... merci.

La jeune femme lui adressa un sourire compatissant et la laissa passer de l'autre côté du comptoir où le tube en plastique la menait tout droit vers l'avion. Cependant, au moment où elle avait mis un pied à l'intérieur, une voix qu'elle ne connaissait que trop bien cria derrière elle, et elle ne put que se retourner.