Chapitre 39

146 34 0
                                    

- Je suis désolé d'avoir douté de toi Fenyx... dit Gabriel en resserrant ses bras autour de son ami. Et je suis si désolé de ce qui est arrivé...

- Ne t'inquiète pas ! dit Fenyx en lui tapotant le dos. Mais dis-donc, ajoute-t-il de son habituelle voix sournoise, la pleine lune, l'ambiance nocturne romantique, le câlin... on dirait presque un vrai petit couple.


Gabriel rompt l'étreinte puis les deux amis éclatent de rire.

- Ça nous fait un bon entraînement pour ce qui va suivre, mon cher Gabriel...

- Qu'est-ce que tu veux dire ? demande brusquement l'adolescent.

- Tu le sauras bientôt... répond Fenyx d'un air mystérieux. Dis-moi plutôt comment tu as fini par te retrouver dans cette chambre au bar ?

- Tu m'as dit que tu irais faire ton discours et qu'on se parlerait après. J'étais en colère mais je voulais que tu m'expliques et puis Mia – la fille qui était avec moi – m'a convaincu d'y aller. Je t'ai vu entrer avec ma mère dans cette chambre. Il y avait mon père aussi, ivre mort à sa table. Je l'ai contourné, mais j'ai eu quelques problèmes avec le patron. Quand j'ai réussi à me dégager, j'ai foncé jusqu'à la chambre et... voilà.

Il baisse les yeux en jouant avec les graviers. Seul le bruit des petits cailloux rompt le silence nocturne. Fenyx imagine bien que Gabriel ait été choqué en découvrant le travail de sa mère. Il cherche à le consoler.

- Tu sais ce qu'elle m'a dit avant que tu viennes ? Qu'elle était fière que tu participes à mon plan.

- Mais elle a toujours été contre ! réplique Gabriel en relevant subitement la tête.

- Je lui ai tout expliqué et elle adhère à cent pour cent !

Pendant un instant, une lueur de bonheur brille dans les yeux de l'adolescent. Mais cette lueur s'éteint bien vite.

- Qu'est-ce que j'aimerais la sortir de là... dit-il.

Fenyx réfléchit un instant et répond :

- Je crois que j'ai une idée pour ça... Je vais écrire deux ou trois lettres à mes relations et je pense qu'on lui proposera rapidement un nouveau travail.

- Dans les quartiers aristocrates ? Mais si l'histoire se répète comme avec...

- Ne t'en fais pas, le coupe rapidement Fenyx, je lui en trouverai dans les quartiers bourgeois, quelque chose de légal.

Les yeux de Gabriel se mettent à pétiller.

- Oh Fenyx, ce serait formidable !

- J'aurais aimé faire plus, comme vous acheter une maison mais je n'aurais bientôt plus un sou et tous les biens que j'aurais achetés risquent d'être récupérés par le gouvernement.

- Tu comptes révéler que tu es l'Out Suprême ?

- Ça se saura bientôt...

Gabriel s'apprête à répliquer mais Fenyx ne lui en laisse pas l'occasion et enchaîne :

- Ta mère m'a dit qu'elle aimerait que tu reprennes le lycée.

Les yeux de l'adolescent s'assombrissent.

- C'est pas possible, dit-il d'un ton amer.

- Pourquoi cela ?

Grâce au clair de lune, Fenyx voit clairement son ami rougir. Il semble triste, partagé entre l'envie de se confesser et celle de garder un souvenir embarrassant secret. Finalement, il dit d'une petite voix :

- Des garçons ont appris que je viens des bas quartiers. Ils ont mis toute ma classe au courant, je ne peux plus remettre les pieds là-bas, ils m'humilieraient trop.

Fenyx réfléchit à toute allure puis s'exclame :

- Nous réglerons ça demain ! Rendez-vous au pied de ton immeuble une heure avant le début des cours.

- Hein, mais comment régler ça ?

Le jeune héritier enlève sa perruque noire, laissant apparaître ses cheveux blonds flamboyant.

- Voyons mon garçon, dit-il d'une voix hautaine typiquement aristocrate, n'oubliez point que je suis Le Grand Stanislas Dilor.

FenyxWhere stories live. Discover now