Chapitre Quarante Sept.

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Ellipse de trois mois.
Point de vue Chloé.

Plus qu'une ou deux semaines à tenir, et je devrais accoucher. Ma grossesse arrive à son terme. J'ai vraiment hâte, parce que je ressemble bel et bien à un cachalot. Mon ventre s'est encore plus arrondi, et mes seins ont doublé de volume, je ne me supporte plus. La transformation de mon corps est tout de même spectaculaire, et malheureusement, les hommes de cette maison n'osent plus m'approcher par peur de me blesser. Notre bébé donne souvent des coups le matin au réveil, comme pour me dire " Maman j'ai faim ! ". Je rêve chaque nuit du moment où je pourrais le prendre dans mes bras pour la toute première fois. Tout allait parfaitement bien pour lui lors de ma dernière échographie, Tom et moi avons décidé de ne pas connaitre le sexe du bébé pour le moment, nous voulons le découvrir lorsqu'il sortira enfin de mon énorme bide. Tom, quant à lui, commence à montrer quelques signes d'anxiété, il est constamment dans mes pattes pour s'assurer que je vais bien, que je ne me coupe pas un doigt, que je mange correctement sans doser en matière de sucre, et ce n'est pas tout. La bonne nouvelle dans cette histoire, c'est qu'il a arrêté de fumer depuis quelques temps, je suis si fière de lui. C'était quand même un gros fumeur...Il est le mari parfait pour moi, et je sais qu'il sera un père digne de ce nom et merveilleux.

Ayant passée une agréable journée, je termine les pancakes que j'ai préparé pour tout le monde, mais surtout pour moi en réalité. Je prends soin de les asperger de sirop d'érable, et me dirige vers le salon. Sans me poser de questions, je me mets à côté de Tom avec beaucoup de difficulté.

- J'en ai marre d'être handicapée.

- En tout cas, tu ne te prives pas de manger ! me fait remarquer Kevin.

- Je mange pour deux crâne d'œuf ! Les vôtres sont dans la cuisine, va les chercher.

- Tu ne devrais pas faire la cuisine, bébé, dit Tom sur un ton autoritaire en caressant mon ventre d'un geste affectueux.

- Je me fiche royalement de ce que tu penses mon bel amour. J'ai envie de pancakes, donc je mange des pancakes ! rétorquais-je, me léchant avidement les doigts.

- C'est plutôt du sirop d'érable, se moque Kate.

Kevin revient avec leur casse-croûte, et les dépose sur la table basse. Serviable comme il est, il passe des assiettes à chacun, ainsi que des couverts, et se remet à sa place près de Kate d'un pas pressé.

- Allez goûtons ! s'exclame Jason.

- Ne mange pas tout cette fois, rit Max. La dernière fois, je n'ai pas eu le temps d'en avaler une bouchée parce que l'ogre que tu es avait tout bouffé !

- Ce n'est pas mauvais Chloé, mais tu as fait mieux, dit Kevin après avoir mangé une part. Ils sont plus mous que d'habitude. 

En parfaite synchronisation, tout le monde cesse de manger pour regarder Kevin d'un air blasé, il vient de faire une grosse bêtise, une maladresse irréparable. Je suis extrêmement émotive depuis que je suis enceinte. Et voilà que je commence à pleurer par sa faute, je ne parviens pas à retenir cette sensation désagréable. Toute ma grossesse a été une succession de pleurs et de déceptions. Un soir, Max a seulement changé de chaîne pour supporter son équipe de foot préférée, et autant vous préciser qu'il a vite renoncé lorsqu'il s'est aperçue de mes yeux embués. Mais le plus à plaindre, c'est Tom. Je crois qu'il pourrait porter plainte pour maltraitance abusive, je n'encaisse plus aucune de ses remarques, positives ou négatives. Par exemple, il a juste à me remettre à ma place pour que je m'effondre. Ce n'est plus possible.  

- Ils ne sont pas bons ? demandais-je, attristée.

- Si, c'est délicieux ! se rattrape-t-il immédiatement, en vain.

Et si on s'aimait ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant