Chapitre Quarante.

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Point de vue Chloé.

Bien remontée contre lui, je claque la porte d'entrée derrière nous, et je sens qu'une violente tempête va s'abattre dans la pièce d'ici cinq secondes. Par chance, nous sommes seuls à la maison, je ne sais vraiment pas où sont les autres, et sincèrement, je m'en fiche à l'heure actuelle. Après sa déclaration débile et sans intérêt dans la voiture, j'ai simplement soufflé, et j'ai donc pu préparé mon discours une centaine de fois dans mon esprit. Tom part se poser sur le fauteuil tout en s'allumant une cigarette. Il ne se prive pas de me lancer des regards noirs, me prouvant qu'il ne laissera rien passer.

- Tu es fier de toi, franchement ? criais-je, étant dans l'impossibilité de me retenir. On peut aussi contacter la presse à scandale !

- Attends, tu ne manques pas d'air toi ! Je viens faire une surprise à ma copine en venant la chercher, et je la retrouve avec un mec à moitié à poil dans la rue.

- Je ne le connaissais pas, Tom.

- Tu as toujours des excuses à la con, dit-il en secouant la tête, recrachant brusquement de la fumée en même temps. Ce n'est jamais de ta faute.

- Je rêve, on dirait que des mecs me font des propositions tous les jours à t'entendre.

- Tu passes ton numéro à ton ex petit-ami qui t'a défloré et qui ne se gêne pas pour te faire du charme, tu te laisses ouvertement draguer par un homme que tu ne connais même pas. Et n'oublions pas ce petit con de jeune facteur qui t'a tapé la discussion comme si tu étais célibataire, alors excuse-moi d'en avoir ras le bol, s'exclame-t-il en se levant du canapé.

- Mais je me fiche complètement d'eux. Ils ne m'intéressent pas, et tu le sais.

- Pourquoi tu ne dis pas que tu es en couple, Chloé ? Je peux t'assurer qu'ils te laisseront tranquilles au bout d'un moment.

- Il me semble que je l'ai précisé à Mickael, ne l'oublie pas. Et je ne vais pas raconter toute ma vie à des gens que je viens de rencontrer, d'autant plus que le facteur m'a simplement informé pour les calendriers, c'est toi qui voit le mal partout. Tu n'as pas l'impression d'exagérer un tout petit peu, tes réactions sont disproportionnées ! m'écriais-je, déboussolée.

- Non, pas du tout. Depuis que nous sommes ensembles, je ne parle à aucune femme. L'as-tu remarqué ? La seule qui m'ait adressé la parole, c'est la voisine. Et je le fais pour te rassurer, pour te montrer que tu es la seule pour moi, essaie de me comprendre.

Comprendre quoi au juste ? Il est le seul pour moi aussi...C'est purement par hasard que je parle avec ces hommes, je ne vais pas les chercher à ce que je sache, et ils ne m'attirent absolument pas. Ils ne sont pas...lui. Pourquoi doute-t-il de moi à ce point-là ? Je l'aime à en mourir, et je croyais qu'il le savait. Comment lui prouver ? Je ne supporte pas qu'il fasse son cinéma devant tout le monde, il peut me faire part de ses doutes en tête à tête. Notre vie privée ne regarde personne. Qu'est-ce qu'il lui prend à la fin ? Je sais qu'il ne parle à aucune femme, cela m'énerve aussi à un point inimaginable lorsque la voisine lui parle afin de lui faire les yeux doux, mais je lui fais totalement confiance. Alors pourquoi, lui, n'a pas confiance en moi ?

- Tu es en train de me dire que tu doutes de moi ?

- Non, je ne doute pas. Mais rassure-moi de temps en temps.

- Et c'est difficile de me le dire ? Tu es obligé de taper un scandale en plein milieu de la rue ? lui demandais-je, me souvenant des regards outrés sur nous.

- Je te l'ai dit, je perds vraiment patience. Tu veux que je me contrôle, mais lorsque je vois tous ces connards autour de toi, je ne peux pas.

- Mais pourquoi ?

Et si on s'aimait ? Où les histoires vivent. Découvrez maintenant