Chapitre 68

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PDV Dany

Mardi 5 janvier, en milieu de matinée,

J'attends le kiné qui doit s'pointer pour ma première séance, et putain, j'suis grave motivé à récupérer pour sortir de ce lit et de cet hosto.

J'veux retrouver ma vie avec Marie et Samy et j'veux aller dire adieu à mon frangin, parce que j'étais pas à ses funérailles... j'peux pas croire qu'il soit mort, j'arrive pas à m'y faire.

J'soupire en posant les yeux sur le dos de mes mains tatouées. C'est lui qui m'a fait tous mes tatouages d'ailleurs, alors d'une certaine manière, Rolo est et sera toujours avec moi... putain, j'ai envie de chialer. Encore.

J'me frotte le visage pour m'empêcher d'pleurer et j'constate que ma barbe a bien poussé, putain j'suis pas sûr de pouvoir m'raser sans m'écorcher et j'ai pas envie de d'mander de l'aide pour ça... j'suis peut-être con, mais j'porterai une barbe bien fournie et mal taillée tant que j'serai pas apte, rien à foutre, je m'suis bien assez montré vulnérable devant Marie.

La porte de ma chambre s'ouvre et me sort de mon autoflagellation, en plus j'ai la surprise de voir Patrick franchir le seuil :

— Les visites sont pas autorisées le matin, comment t'as fait pour passer les cerbères ? lui demandè-je.

— L'un des médecins fait partie de mon staff, m'explique-t-il en prenant place dans le fauteuil. Alors comment tu vas ? ajoute-t-il.

— J'en sais rien, avouè-je. T'as des nouvelles de Gab ? demandè-je inquiet.

— J'suis là pour ça, soupire-t-il.

— J't'écoute ! répliquè-je en soutenant son regard.

— Il m'a appelé ce soir-là, parce qu'il avait besoin d'un médecin pour lui et ses potes, m'explique-t-il. Il était agité et anxieux et j'savais pas encore ce qui s'était passé. J'lui ai donné rendez-vous dans un des entrepôts qui nous servent de bureau pour les préparatifs... donc lui et ses potes se sont pointés dans un sale état, ajoute-t-il tout sourire. Ça a dû t'faire plaisir de lui décalquer la gueule ! s'amuse-t-il le regard brillant de fierté.

— J'avais trop la rage pour savourer, répliquè-je sans ciller.

— Ouais, donc pendant que mon équipe les soignait, Gab s'est vanté de vous avoir plantés, toi et Rolo, mais il était vraiment remonté contre toi pour lui avoir massacré la tronche, alors il parlait de traquer son ex, Caro et le bébé, mais il voulait aussi retrouver Marie et Samy...

— Putain, soufflè-je. Dis-moi que tu l'as buté ! l'implorè-je.

Patrick me sourit et hoche la tête :

— J'avais tendu quelques ficelles pour m'assurer que s'il décidait d'aller voir Marie, j'en sois informé, parce que j'pouvais pas lui donner l'ordre direct de la laisser tranquille et lui offrir, par là même, l'opportunité de trouver comment en faire un moyen de pression sur moi. Et j'pensais pas qu'il viendrait directement me demander de l'aide pour s'en prendre à elle...

— Il est mort, oui ou merde ? m'agacè-je.

— J'ai d'abord fait buter tous ses potes et j'lui ai logé moi-même une balle en pleine tête, avoue-t-il. Ses anciens redevables sont en train de s'écharper pour prendre le contrôle de son bizness, mais personne ne cherchera à le venger, ses plus fidèles alliés sont morts. On ne devrait pas tarder à retrouver leurs voitures calcinées dans le fond d'un ravin dans le Verdon, ajoute-t-il en se levant.

— Merci, déclarè-je sincère.

— C'est pas pour toi que je l'ai fait, réplique-t-il. Et garde en tête que j'pourrais te faire la même chose, si t'es pas correct avec elle et Samy.

Boomerang  (terminé)Where stories live. Discover now