Chapitre 19

2.4K 186 0
                                    

PDV Marie, 14h12.

Dany débarque sur la terrasse, comme à son habitude vêtu d'un boxer et me lance un «salut », il a le sourire aux lèvres, j'imagine qu'il a été comblé cette nuit.

— Salut, soufflè-je, en le regardant à peine.

Il prend place sur la banquette avec son café et s'enfonce dans le coussin en affichant un air satisfait.

— Ça te ferait mal de t'habiller, marmonnè-je en tournant ma page.

— Arrête de nier que t'aimes me mater, me déclare-t-il en me dévisageant.

— Même pas en rêve, m'indignè-je.

Il est hors de question que j'avoue qu'il est super bien bâti. Son corps est ferme et bien musclé, tout ce qui se trouve sous la ceinture a l'air aussi puissant que ce qu'il y a au-dessus... sans oublier que ses tatouages accentuent l'aspect animal qui émane de lui.

Il continue de me fixer :

— J'bois mon café, je m'habille et on y va ! me déclare-t-il.

— Où ça ? m'étonnè-je.

— Fais pas l'innocente, se moque-t-il. T'as voulu jouer contre moi et c'est l'heure de passer à la caisse, ma jolie !

— D'abord, m'appelle pas « ma jolie », ensuite t'as triché, donc je refuse catégoriquement de monter sur ton engin de mort !

Dany me sourit :

— T'as pourtant accepté d'ajouter un enjeu à la partie, et c'est toi qui voulais me faire conduire ta ridicule Fiat gonflée au Viagra si je perdais. T'as aussi accepté ma condition, à savoir conduire ma bécane !

Je m'indigne :

— Si tu n'avais pas triché, j'aurais remporté la partie, ensuite j'ai mis en gage le fait que tu conduises ma voiture pour aller la laver. La grosse différence avec ta condition, c'est que toi, tu sais conduire une voiture, alors que moi, je ne connais rien aux motos !

— J'ai pas triché, Marie, souffle-t-il. Ok, mauvaise perdante j'te demande pas de te taper une pointe à 200 mais de faire un aller-retour dans la rue. J'te donne les rudiments, t'accomplis ton gage et on n'en parle plus !

— Tu ne peux pas m'obliger, répliquè-je en tendant un index accusateur.

— Si tu refuses, j'te pourris la vie durant 24 heures, me lance-t-il en plissant les yeux de défi.

Merde, c'est qu'il en est capable, le con !

— Allez, Marie ! insiste-t-il.

Un quart d'heure plus tard, je suis plantée devant sa moto, ce n'est pas la même que l'autre fois. Il me regarde et me donne un petit coup d'épaule :

— Grimpe, m'ordonne-t-il.

Je soupire et enfourche l'engin, Dany s'installe derrière moi en me disant :

— Profite du moment, Marie. Autant de puissance entre les cuisses, ça doit pas t'arriver souvent !

Je me retourne et plisse les yeux de colère :

— T'es obligé de tout ramener au sexe ?

— Je plaisante, Marie ! se moque-t-il. Bon, allez, écoute bien surtout !

Dany me donne les instructions, il tapote ma cuisse gauche et m'explique comment passer les vitesses à l'aide de mon pied (je suis en tongs ça promet !). Ensuite, il se penche sur moi, me forçant à m'incliner contre le réservoir, parce qu'il saisit le guidon et me montre les freins, les gaz, les clignotants et bien évidemment comment démarrer le moteur.

Dany me demande de lui répéter tout ce qu'il vient de me dire. Comme je ne fais pas d'erreur, je sens qu'il redresse la moto à l'aide de ses cuisses et je ne peux plus reculer :

— Samy m'appelle, affirmè-je en tentant de fuir.

Dany me retient par la taille :

— Bien tenté, mais c'est moi qu'aie le Babyphone, se moque-t-il en le sortant de la poche de son bermuda.

— Merde, crachè-je.

— Allez, p'tite menteuse, mets le contact qu'on en finisse !

J'ai super peur, mais je démarre. Le moteur vrombit et les vibrations se répercutent dans mon corps.

Je me recule d'un coup :

— Non, Dany je ne peux pas faire ça, lui affirmè-je en me retournant légèrement sur lui.

— On fait un aller-retour tranquille et c'est fini, Marie ! insiste-t-il.

— J'ai peur et je n'ai aucune confiance en toi, je ne peux pas le faire, trouve un autre gage s'il te plaît !

Je vois ses yeux, qui sont rivés aux miens, glisser dans le décolleté de mon débardeur :

— Tu me reluques ou je rêve ? m'indignè-je.

— De ce point de vue, je comprends mieux pourquoi Samy a toujours le visage enfouit dans tes seins, sourit-il.

Je me recule encore pour essayer de partir, Dany grogne :

— C'est la deuxième fois que tu t'frottes contre ma queue, p'tite allumeuse ! se moque-t-il.

— T'es qu'un obsédé, grognè-je de colère.

Je veux partir, mais il me retient par la taille :

— Du calme, Marie, souffle-t-il contre mon oreille. Y'a deux choses auxquelles je fais hyper attention, mes bécanes et ma queue.

Dany se recule légèrement et ajoute :

— Je laisserai rien arriver à mon p'tit bijou, alors fais-moi confiance !

On se défie du regard. Je n'ai qu'une envie fuir ce type... par chance Samy pleure !

— Sauvée par le gong, me souffle-t-il en se reculant pour me laisser partir.

Boomerang  (terminé)Where stories live. Discover now