Chapitre 4

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PDV Marie

Le réveil est douloureux.

Les rideaux épais filtrent la lumière vive du soleil de début juin, mais elle m'agresse quand même les yeux. Je grimace et jette un œil à mon réveil qui indique 13h43.

Putain de merde, Samy !

J'étais censée aller chez mes parents pour midi, nous devions manger ensemble et passer une partie de l'après-midi à la fête foraine.

Mon fils à tout juste deux ans, donc il est restreint à la pêche aux canards et aux tours de manège pour petits, mais j'adore l'idée.

J'attrape mon téléphone, envoie un SMS à ma mère et je fonce sous la douche.

Enroulée dans un grand drap de bain, j'essuie la buée du miroir et m'étudie : cette bonne douche n'a pas pu gommer la fatigue de mon visage, mes yeux bleu-vert sont encore un peu bouffis et légèrement cernés... Pas grave, de toute façon je n'ai pas le temps de me pomponner. Je me fais une queue-de-cheval pour maintenir mes cheveux (mi-longs, blond vénitien) mouillés, et je file m'habiller : jean, débardeur et chaussures compensées ouvertes.

Une demi-heure après mon réveil agité, je monte dans ma petite Fiat 500. Oui, avec un enfant en bas âge ce n'est franchement pas l'idéal. Mon père, garagiste de son métier, m'a trouvé un modèle cinq portes à un prix abordable selon mon banquier. Plus qu'une semaine et Samy et moi aurons plus de place, youpi !

En attendant ce jour béni, j'essaye de démarrer. Premier coup de clé et le moteur tique, merde. Je sais que la batterie est fatiguée et que je devrais la changer, mais la simple idée de faire des frais alors que je vais bientôt avoir une nouvelle voiture me saoule.

« Allez, s'il te plaît, s'il te plaît, s'il te plaît ! » la suppliè-je, en donnant un second coup de clé.

Et miracle, ma Fiat démarre, « merci, merci, merci ! »

Vingt minutes plus tard, je me gare devant la maison de mes parents. Je remarque tout de suite que la voiture de Maggie n'est pas là... Merde, j'espère qu'elle va bien !

Je sors de ma voiture, et tout en marchant vers la porte d'entrée j'envoie un message à ma sœur.

« Ne mets pas trois plombes à me répondre ! » marmonnè-je, en rangeant mon téléphone dans mon sac à main.

— C'est moi ! tonnè-je en entrant.

Thérèse, ma mère, une ravissante quinquagénaire blonde aux yeux verts, vient m'accueillir.

— Salut trésor, dit-elle enjouée.

Comme à son habitude, elle me prend par les épaules et m'embrasse sur les joues.

— Samuel est avec ton père dans le jardin, ajoute-t-elle en me caressant les cheveux.

— Tout s'est bien passé ?

— Bien sûr, c'est un ange ! affirme-t-elle en passant son bras autour du mien pour m'attirer à la cuisine. Nous vous attendions pour manger Magalie et toi, ajoute-t-elle sans y mettre trop de désapprobation.

— Désolée maman, la soirée s'est finie tard et le réveil a été dur !

— Je vois ça, sourit-elle en me faisant franchir la porte-fenêtre pour accéder au jardin.

Antonin, mon père, grand brun aux yeux bleu-vert, fait faire de la balançoire à Samy, et mon fils semble adorer.

Lorsque mon père lui montre que je suis là, le petit visage poupin de Samy s'illumine encore quand ses deux billes bleu-vert se posent sur moi, et il se met à se dandiner dans son siège tout en m'appelant.

« C'est moi ! » entend-on Maggie s'écrier depuis l'entrée.

— Notre tornade blonde vient d'arriver, se réjouit ma mère.

Je m'empresse d'aller embrasser mon fils alors que ma mère va accueillir Maggie.

— Coucou, mon amour ! m'enthousiasmè-je, en prenant Samy dans mes bras, puis j'inonde ses petites joues de bisous.

J'arrête d'être gaga de mon fils le temps de faire la bise à mon père, qui rayonne de fierté. Maggie et ma mère nous rejoignent et ça devient une joyeuse cacophonie...

Il est 22 heures. On a passé un super après-midi, Samy s'est endormi sur le chemin du retour, il était tellement rincé que j'ai pu le sortir de la voiture, le changer et le coucher sans qu'il ne se réveille.

Je ne vais pas tarder à aller me coucher, mais des « bam, bam, bam » montent depuis l'étage du dessous... mon blaireau de nouveau voisin, sans aucun doute.

J'entrouvre la porte de la chambre de Samy et constate qu'il dort encore à poings fermés, mais merde, pas question de laisser ce Mika gâcher le sommeil de mon fils !

J'enfile un sarouel sur mon shorty pyjama, prends le Babyphone et file à l'étage en dessous.

Je frappe à la porte et sonne, mais la musique couvre le son.

— Faut entrer, c'est ouvert !

Je sursaute et me retourne sur le plan cul de Maggie. J'ai la désagréable surprise de voir qu'il est sur le palier, accompagné de la blonde décolorée de la veille... merde, Maggie m'a pourtant dit qu'ils avaient bien accroché tous les deux et qu'elle comptait le revoir !

— Non, grognè-je. Dis juste à ton pote, qu'il n'est pas seul dans l'immeuble et que les gens normaux se lèvent tôt lundi matin !

— T'entends quoi par normaux ? me demande-t-il, en se renfrognant.

La blonde aux gros seins s'agite à côté de lui :

— Bon, on va pas coucher là, lui lance-t-elle en s'accrochant à son bras.

Je pointe un index accusateur sous le nez du gros dur :

— S'il ne baisse pas le son, j'appelle les flics !

— Faut t'détendre, me répond-il avant d'entrer chez son pote.

Boomerang  (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant