Chapitre 54

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PDV Marie

1er samedi de juin,

Ça fait plus de dix jours que j'envoie des messages à Dany et tente de l'appeler, mais je n'ai eu aucune nouvelle de lui jusque-là et je m'inquiète autant qu'il me manque. Le pire pour moi, c'est que Samy le réclame tous les jours.

Le week-end dernier c'était l'anniversaire de Samy et j'avais beaucoup à faire, alors j'ai préféré me concentrer sur mon fils pour que sa fête soit réussie.

D'ailleurs aucun des mecs ne s'est excusé, alors qu'ils avaient tous dit qu'ils seraient là. Je ne comprends pas, un simple message pour m'annoncer qu'ils avaient une urgence ou... Franchement, n'importe quel mensonge m'aurait fait moins mal que leur indifférence. Mais pour mon bébé, j'ai fait face et j'ai tenu bon pour qu'il soit heureux.

Bien sûr, depuis, je suis allée voir Mika plusieurs fois pour savoir si Dany allait bien, mais à chaque fois il me répond « ouais, il va t'appeler, t'inquiète ! »... J'ai arrêté de le croire au bout de la troisième fois. Aussi, Samy et moi sommes passés devant chez Dany quelques soirs en sortant du travail, mais il n'était ni chez lui, ni au bar... alors pour le bien de Samy, j'ai renoncé à lui courir après.

Malgré l'éloquence de son absence, tout comme celle de son silence, qui me crie, « c'est terminé... fini ! », je garde l'espoir qu'il a une putain-de-sacré-bonne-raison de m'ignorer, or plus le temps passe, plus je sais que je me berce d'illusions.

13h56, j'ai déposé Samy chez mes parents, je leur ai dit que je n'en aurais pas pour longtemps, mais en réalité j'ignore combien de temps ça va me prendre pour parler avec Dany et comprendre ce qui se passe.

15h13, j'attends dans ma voiture depuis presque une heure, parce que Dany n'est pas chez lui et le bar est tenu par Cédric. En repartant déçue, je ne sais pas ce qui m'a pris, parce que j'ai fait demi-tour et je me suis garée à bonne distance de son appart, mais je peux quand même voir s'il y a du mouvement devant chez lui. Au bout de vingt minutes, j'ai prévenu mes parents que j'en aurais pour plus longtemps que prévu et qu'ils ne devaient pas s'inquiéter.

16h28, je suis toujours en planque devant chez lui et c'est pathétique, mais j'en ai marre qu'il m'ignore. Malheureusement, j'ai le pressentiment que cette confrontation sera douloureuse, mais je dois le faire et il me doit bien ça.

16h45, une décharge électrique me traverse tout le corps quand Dany déboule à moto depuis une rue perpendiculaire à la voie principale. Bizarrement et même s'il ne peut pas me voir, j'ai le réflexe de me cacher, alors je me redresse légèrement pour l'épier et le voir entrer dans son bar.

C'est bien ma veine, les trois couillons qui passent dans la rue me jettent un regard qui dit « regardez-moi cette conne ! », et ils ont sûrement raison.

16h53, je prends mon courage à deux mains et sors de ma voiture, je traverse la rue et cours jusqu'à l'entrée du bar. Cédric discute avec les quelques habitués, il semble surpris de me revoir, « il est en haut ! » me déclare-t-il.

17h03, je frappe à la porte de chez Dany. Rien, putain c'est quoi ce bordel ! Ok. Je cogne à la porte et m'acharne sur la sonnette, je vais jouer à ça jusqu'à ce qu'il m'ouvre.

17H27, mon cœur se serre quand il m'ouvre en crachant « putain ! ». Ok, visiblement je l'ai saoulé, parce qu'il était sous la douche à en juger par ses cheveux mouillés et le fait qu'il soit torse nu et en short de sport. Dany a le regard froid et il contracte les mâchoires, mais surtout il garde la porte entrebâillée, puisqu'il n'a pas l'intention de me faire entrer :

— Ravie de voir que tu vas bien, soufflè-je en éprouvant malgré tout l'envie de l'étreindre de soulagement.

— Qu'est-ce tu fous là ? me demande-t-il d'un ton sec.

Boomerang  (terminé)Where stories live. Discover now