Chapitre 1

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PDV Dany

Un an et demi plus tôt...


— Putain, les mecs, faudrait qu'on s'bouge ! grognè-je, en regardant ma montre.

— Bon, Dany, faut t'détendre, là ! s'agace Mika, qui s'installe dans son canap.

— Ouais, on en a chié pour monter ses meubles. Se poser cinq minutes, ça serait pas d'refus ! soupire Rolo (Roland pour l'état civil).

Assis sur le tabouret de bar dans le nouvel appart de Mika, j'regarde mes deux salauds s'vautrer dans le canapé et poser leurs pieds sur la table basse.

Avec quelques potes, on a aidé Mika à emménager. Sa gonzesse l'a foutu dehors y'a trois mois et il créchait chez moi depuis. Mais bon, c'est pas parce qu'on est comme des frères qu'on peut tout partager, du coup, quand ce trou-du-cul-d'chanceux-d'mes-deux s'est mis à la recherche d'un appart, il l'a trouvé en une semaine chrono.

Et nous voilà comme des cons, après trois heures d'allées et venues entre mon appart, le fourgon et sa nouvelle garçonnière, située au troisième étage sans ascenseur, merci bien !

Les autres sont déjà partis, parce qu'on est samedi et que le samedi, c'est sacré... Et moi, j'ai du taf qui m'attend au bar.

La télé crache un son déformé par l'exaspérante manie de Mika à zapper :

— Hé, c'est l'heure de McGiver, réalise le trentenaire, en changeant de chaîne.

— Cool, c'est l'ancienne version ! s'enthousiasme Rolo, tout aussi trentenaire.

— Dean Anderson est le meilleur, enchérit Mika en montant le son du générique.

— Bon, les ménagères de moins de cinquante piges, vous allez vous magner ! m'exaspérè-je, en me levant.

— Dany, il est encore tôt, alors prends une bière et détends-toi ! insiste Mika.

J'soupire et passe devant la télé :

— Ramène-moi une bière, me dit Rolo.

— Et une de ses sœurs pour moi, ajoute Mika.

— J'me casse avant qu'vous sortiez vos bigoudis chauffants, me moquè-je, en attrapant mon blouson.

— Va plutôt chercher ton pyjama en pilou pilou pour une soirée télé bien méritée, me lance Mika, un sourire en coin.

— Quand tu reviendras, les bigoudis seront prêts à l'emploi, ajoute Rolo, en levant le pouce d'approbation.

— Bande de gros tarés !

Mika donne un coup de coude à Rolo et me désigne du menton :

— Écoute-le, il fait comme si j'avais pas créché chez lui durant trois mois, lui dit-il. J'ai vu toute sa collection de pyj pilou pilou, celui avec les étoiles c'est son préféré !

— C'est sans doute pour ça qu'il ne ramène jamais aucune meuf chez lui, réplique Rolo. Il a peur que la donzelle se foute de sa gueule !

— Il serait cramé à vie ! enchérit Mika, l'air désespéré.

— Bon, les enfoirés, quand vous aurez fini d'vous épiler les jambes, vous pourrez me retrouver au bar !

J'abandonne ces deux blaireaux et m'retrouve sur le palier. Des gloussements se mêlent au son caractéristique de talons. J'lève les yeux sur de magnifiques paires de jambes...


Comme le dit la chanson « Je sens des boums et des bangs, agiter mon cœur. »

Cinq, non, six nanas (deux blondes, trois brunes et une rousse) descendent du dernier étage et putain, elles sont gaulées comme des déesses.

Bon, rectification, presque toutes sont gaulées comme des déesses.

Les deux blondes portent des robes moulantes, une brune a un short et un haut quasi inexistant, les deux autres sont en jeans moulants et croc top, et la rousse, binoclarde, la malchanceuse, porte un jean moulant et un haut échancré mais pas trop.

Toutes sont perchées sur des talons qui doivent à coup sûr accentuer leur cambrure et mettre leur cul en valeur. Je n'ai pas le temps de m'appesantir dans mon étude, parce qu'elles se figent dans les escaliers et me matent.

— Salut les filles, leur lancè-je, tout sourire.

« Salut ! » me répondent-elles presque en chœur, chacune ou presque faisant ressortir sa poitrine, se cambrant ou jouant avec ses cheveux.

J'ai tout de suite remarqué la plus bonne des deux blondes, celle aux yeux verts, elle m'a tapé dans l'œil et j'espère bien que je l'aurai au bout de la queue avant la fin de la nuit.

— Vous êtes toutes rayonnantes, leur déclarè-je, en fixant mon prochain vide couilles.

— T'es le nouveau locataire ? me demande-t-elle.

— Non, c'est mon pote. Moi, j'vis au-dessus d'mon bar, affirmè-je, en sortant une carte pro.

J'la lui tends en la regardant dans les yeux, puis j'passe aux autres sans trop les dévisager et j'reviens à ma blonde :

— Si vous voulez finir la soirée d'une manière sympa, venez à mon bar, les consos seront gratuites pour vous !

J'vais prendre l'escalier mais elle me récrie :

— J'espère que t'as pas la mémoire courte. Si on vient, on veut nos boissons gratuites !

— Oh, j'vais me souvenir de toi, y'a pas de soucis, conclus-je, en lui faisant un clin d'œil avant de descendre.

Boomerang  (terminé)Where stories live. Discover now