Chapitre 6

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PDV Dany

Le réveil à 6h30 a été difficile et comme prévu j'suis de mauvais poil. Heureusement que Mika fait du bon café, l'enfoiré. Du coup, j'lui défoncerai pas trop la gueule à la salle de sport par pure gratitude.


7h30, on sort de l'immeuble et on se dirige vers le parking, d'où on entend un moteur qui refuse de démarrer, mais le conducteur insiste et insiste... et insiste.

Quand on arrive au parking, je ne vois qu'un joli pétard tendu, la meuf a ouvert le capot de sa Fiat rouge, cinq portes et est penchée sur le moteur. Comme si le regarder fixement allait le faire démarrer, tiens !

Comme à la vue de ce p'tit cul moulé dans son jean, c'est ma queue qui réfléchit pour moi, je lance :

— Un problème ?

La meuf se retourne et me foudroie du regard :

— Ben non, connard. Tout va bien, j'ai fait exprès d'acheter une voiture qui ne démarre pas !

Putain de merde, c'est la mégère rousse... mais quel con ! si j'avais su que c'était elle, j'aurais fermé ma gueule et poursuivi mon chemin.

— T'es aigrie de naissance ou t'as juste décrété que tu pouvais pas m'blairer ? crachè-je.

La meuf referme le capot de sa voiture de gonzesse, puis elle nous dévisage :

— Franchement les deux blaireaux, si vous ne pouvez pas m'aider, autant vous barrer !

— Oh du calme, j'ai rien dis, moi ! intervient Mika.

Je me frotte le visage des deux mains, « frapper une meuf ne fait pas de toi un homme, du calme, du calme, du calme » m'encouragè-je intérieurement.

D'un coup, je lui souris en me frottant le sourcil avec le pouce :

— Tu veux que je te dépose ? dis-je en désignant ma bécane du menton. Entre gens normaux on peut s'entraider ! ajoutè-je en affichant un sourire en coin.

La binoclarde croise les bras sur la poitrine en étudiant mon petit bijou :

— Et je fais quoi de mon fils, gros malin ? me demande-t-elle.

« Mon fils ? » c'est quoi ce bordel ?

Mika et moi, on se penche et on regarde à l'arrière du véhicule. Effectivement, y'a bien un nain d'jardin installé dans son siège auto. Le môme est accoudé et suit sa mère des yeux à travers le parebrise.

Vu le caractère de merde de la meuf, j'suis étonné qu'elle ait pu avoir des relations sexuelles... ça doit être un bébé-éprouvette ! Elle est allée se faire inséminer dans un pays étranger, ça peut être que ça.

Je me redresse et inspire profondément :

— De toute façon, on devait prendre la bagnole de Mika, affirmè-je.

Putain, mais pourquoi j'ferme pas ma gueule ? j'voulais juste me payer sa tronche.

Elle regarde Mika comme si c'était son sauveur :

— Ça ne te dérange pas de nous déposer ? lui demande-t-elle en joignant les mains comme pour prier.

Putain, c'est moi qui lui propose de la dépanner et c'est pour mon pote qu'elle s'illumine comme un sapin de noël. C'est con, mais ça m'énerve !

Mika hausse les épaules et me jette un rapide coup d'œil :

— Non, pas d'soucis ! répond l'enfoiré.

— Génial ! s'enthousiasme-t-elle.

Elle va ouvrir la portière, sort son môme, qui reste à côté d'elle le temps qu'elle sorte le siège auto puis son sac à main.

Encombrée, elle réussit à prendre la main de son fils. Elle nous sourit :

— Faut que j'installe le siège auto, mais ça ne prendra pas longtemps ! affirme-t-elle. Je monte devant, me dit-elle. ça sera plus facile pour lui donner les indications ! ajoute-t-elle en désignant Mika.

Bon, plus le choix ! On se dirige vers le 4x4 noir, que Mika déverrouille à distance. J'en profite pour lui prendre les clés. Pourquoi ?... j'en sais rien !

Je m'installe au volant, pendant qu'elle fait monter son gamin sur la banquette arrière à côté de Mika, puis elle installe le siège auto.

Une fois le môme harnaché, elle monte à côté de moi et boucle sa ceinture.

Je démarre et la sono pulse « The unforgiven » de Metallica, qui est franchement un classique et du très bon son !

— C'est trop fort ! s'insurge-t-elle en baissant le volume. Et roule doucement, t'es pas tout seul ! m'ordonne-t-elle.

Je plisse les yeux d'agacement... putain, cette meuf... raaahhhh !!!!

Je me tourne vers le môme qui semble plutôt bien s'entendre avec Mika, même âge mental sans aucun doute !

— Désolé de t'annoncer ça, gamin, mais ta mère est folle à lier !

Il me fixe de ses deux billes bleu-vert et me sourit tout en babillant des mots, exactement comme Mika quand il est trop bourré et qu'il a la bouche pâteuse... tu bites pas un mot !

Boomerang  (terminé)Where stories live. Discover now