7. HÉLIOPOLIS : Arche de Lucifer, Maître de la foudre

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Previously Plus d'un an s'est écoulé depuis que Maximilien et Augustus ont quitté Totem. Max a su mettre à profit ces mois de voyages pour se remettre de son chagrin d'amour et faire son deuil, ainsi que pour réfléchir à ce qu'il pourrrait faire pour que personne n'ait plus jamais à se retrouver dans une situation semblable à celle d'Awa. Il s'est finalement mis en tête de retrouver Hildegarde - dont il n'a aucune nouvelle depuis qu'il a refusé de l'écouter sur Zéphyr - pour œuvrer à ses côtés pour un monde meilleur. Sans succès, pour le moment...  Max reste toujours aussi obstiné vis à vis de la bonne foi de l'oncle Augustus, et espère bien le convaincre de s'engager en même temps que lui.


Laville-lumière

Le Noétilus atterrit lourdement sur un ilot isolé, à peine assez grand pour accueillir le navire. Max tapota l'un des mâts d'une main satisfaite. Ils avaient bien travaillé. Il se plia ensuite en deux, peinant à reprendre son souffle suite à l'effort intense qu'il venait de fournir. L'oncle Augustus lui donna une claque appréciatrice dans le dos.

— ­Je suis fier de toi, fiston.

En dépit de son épuisement, Maximilien lui rendit son sourire : il n'avait jusqu'ici jamais réussi à mener une manœuvre d'atterrissage du début à la fin. Il leur avait donc fallu trois longues années de cohabitation pour leur permettre, à lui et au Noétilus, de s'apprivoiser totalement. Il acheva de reprendre son souffle en prêtant plus d'attention à la zone où l'oncle Augustus lui avait demandé d'atterrir. L'ilôt ne comportait qu'un austère bâtiment cubique. Un drapeau noir et turquoise y flottait au vent. On devinait à peine l'arche principale, dissimulée derrière un épais brouillard. Max fut pris d'un violent vertige en ce remettant. Cet atterrissage avait décidément puisé dans ses forces !

— Je peux aller m'allonger un peu ?

— Bien sûr. Je t'appellerai lorsqu'on viendra nous chercher.

Ce fut fait quelques dizaines de minutes plus tard. Max s'arracha du matelas sur lequel il était tombé comme une enclume. Ce petit somme lui avait fait beaucoup de bien, mais il lui faudra s'habituer aux grosses manœuvres à l'avenir... Lorsqu'il sortit de sa cabine, Max découvrit son oncle en compagnie de trois nouveaux venus, alignés devant la porte, et bâtis comme des armoires à glace. Leurs chevelures coupées court se déclinaient dans différentes nuances de bleu. Maximilien s'inclina maladroitement.

— Bonjour messieurs. Maximilien, fils d'Artémis.

Les trois hommes brandirent le poing en l'air avant de le ramener contre leur poitrine, dans un mouvement parfaitement chorégraphié.

— Que le Lumos éclaire votre chemin ! s'écrièrent-ils en même temps.

— Je m'appelle Lugder, se présenta le doyen d'une cinquantaine d'années.

— Boris, grommela sobrement un autre sans quitter sa mine patibulaire.

— Je suis Hannes, annonça le plus costaud du trio, l'air sympathique. Soyez les bienvenus sur notre belle Héliopolis, explorateurs interfamiliaux. Le Lumos en personne a planifié votre visite de A à Z ! Nous serons vos accompagnateurs officiels tout au long de votre séjour.

Maximilien observa ce dernier avec circonspection ; contrairement à ses deux collègues, la chevelure bleue d'Hannes ne semblait pas très naturelle. Ses sourcils étaient résolument blonds... Drôle de choix capillaire. Les deux animistes emboîtèrent le pas de leurs guides après un échange de banalités, Hannes et Lugder leur ouvrant le chemin à travers un petit fronton, et Boris ralentissant assez le pas pour fermer la marche... Max avait la désagréable impression d'être placé sous surveillance, ainsi encerclé. Cette pensée troublante se volatilisa à l'instant où il découvrit la cour intérieure de l'unique bâtiment de l'îlot : une petite cabine de métal surplombée par d'énormes hélices ! Un grand cercle turquoise était peint à même la carlingue : Deux éclairs, l'un blanc et l'autre noir, s'y entrecroisaient. Cette drôle de machine allait leur permettre de rejoindre l'arche principale. La cabine s'avéra emménagée comme une automobile, mais était parcourue de nervures remplies un étrange liquide bleu. Hannes et Boris passèrent sur le banc avant alors que Lugder s'installait avec les deux étrangers à l'arrière. Max sentit à travers ses doigts qu'il avait affaire à un appareil hautement sophistiqué, peut-être même plus que les productions de sa famille ! Il observa avec fascination la multitude de boutons brillants qui constellaient le tableau de bord. Impossible de deviner l'utilité du moindre d'entre eux. Les deux conducteurs pianotèrent une succession de commandes. La carlingue s'éveilla lentement, emplissant le véhicule de bips et de vibrations. Boris appuya enfin sur un gros bouton rouge.

Les voyages de Maximilien | LA PASSE-MIROIRWhere stories live. Discover now