♾ CHAPITRE 12 ♾

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- Bon, je pense que tu sais pourquoi tu es ici, commence Miss Rose.

- Pas vraiment... C'est en rapport avec ce qui s'est passé ce matin?

- En effet, mais il n'y a pas que cela, m'annonce-t-elle. Albane, je te laisse prendre la parole, lui dit-elle strictement.

Son teint porcelaine sans imperfection et son rouge à lèvre rouge très foncé et mat, sont hyper vibrants et hypnotisants. 

- Je t'explique. Si Haizea continue sur ce chemin, elle risque de se faire renvoyer. Miss Rose t'a déposé un courrier avec toutes les appréciations des ses professeurs à la maison, mais je crois qu'Azy a dû le réceptionner avant toi et le jeter ou le cacher, pour ne pas que tu sois au courant.

- Mais attends, tu le savais toi ? Demandé-je à mon amie.

- Je te jure que non, Miss Rose vient juste de me le dire avant que tu n'arrives.

- Comment est-ce possible que je n'ai rien vu ? Nous étudions dans la même école !

- Danie, il faut qu'on l'aide... Elle n'arrête pas de se faire virer de cours, de se prendre des heures de colles, de se battre. Bref, ça ne peut plus durer. Tu es sa tutrice, c'est à toi de gérer tout cette histoire, mais Iv et moi sommes là pour t'aider.

- Et je suis aussi présente, continue la Doyenne. Je te connais depuis longtemps et je sais que tu vas y arriver. Laisse-là s'ouvrir à toi, c'est important.

- Je n'arrête pas de l'entendre aujourd'hui, donc je vais faire mon maximum je vous le promets. Je suis désolée de tous les ennuis qu'elle vous cause, m'excusé-je auprès de la grande femme. Tu sais où elle est en ce moment ? Questionné-je notre muse de la terre.

- À cette heure-ci, cherche-t-elle en regardant le planning des cours de l'école sur l'énorme affichage tactile, présent sur le grand mur derrière la patronne. Elle doit être à son cours de langues avec Monsieur Gail. Tu verras ce soir, laisse-lui la journée pour se calmer et profite-en pour te calmer de ton côté, parce que toi aussi tu m'as fait peur.

- Fais attention à toi, finit la Doyenne en s'avançant près de moi. Ton don est celui qui demande le plus d'énergie, de puissance et qui a la plus grande part de destruction s'il est mal contrôlé, donc ne te mets pas en danger. Et puis, tu n'as pas à t'excuser de quoi que ce soit, toute cette pagaille finira par s'arranger, j'ai confiance en toi.  

Je remercie la directrice de l'école habillée d'une robe noire moulant à la perfection son corps merveilleusement sculpté, accompagnée de hauts talons aiguilles rouges comme ses lèvres. Je me lève du majestueux fauteuil dans lequel j'étais confortablement assise, pour sortir de la grande pièce. Je ne m'attendais pas à ce que l'on m'envoie des félicitations à propos d'Haizea, mais de là à ce qu'elle me cache ces choses, qu'elle fasse autant de conneries... Je suis perdue. Comment peut-elle agir de la sorte et pourquoi ne me parle-t-elle pas ? Je suis horrible à ce point ? Il faut que ce cauchemar cesse. Je veux retrouver ma petite sœur, celle qu'elle était au moment où je l'ai prise sous mon aile. Je me souviens encore de tous ces moments de rigolade et de bonheur que l'on passait ensemble, il n'y a pas si longtemps... Ça me manque.

Je pars du bureau de Miss Rose pour aller suivre mes cours de la matinée, puis je reviens chercher Albane pour aller déjeuner à la grande cafétéria du Sanctuaire. J'en profite pour me confier un peu à elle, car elle a une oreille très attentive.

- Ana... Comment ai-je pu louper autant de choses concernant Azy ?

- Personne n'a rien vu, tu n'es pas coupable.

- Peut-être, mais on étudie dans la même école, j'aurai dû m'apercevoir qu'elle faisait des conneries !

- Bien-sûr que non, s'emporte-t-elle. Nous n'avons pas les mêmes horaires et nous lui faisions assez confiance pour ne pas la surveiller. Tu n'y es pour rien, je te le jure !

Ana, mon Ana. Je ne sais pas ce que je ferais sans elle, car elle trouve toujours les mots pour me remonter le moral. En empruntant le chemin de la cours d'entraînement où William forme les apprentis, je lui demande si on peut s'arrêter quelques instants pour s'installer dans les immenses gradins, afin d'observer mon mentor, que j'admire énormément dans son boulot. Très droit, très carré et très sévère, on peut dire que les futurs soldats ne chaument pas et qu'ils sont loin de rigoler sur le terrain militaire installé pour l'occasion. Entre les cours de combat avec les piques d'anges, les armes à feux (oui oui) ou à mains nues, les renforcements musculaires et autres enchaînements, c'est hyper complexe.

- C'est très mignon la façon dont tu le regardes, me lance-t-elle.

- Hein quoi ? Dis-je assez gênée. Je le regarde normalement...

- Non, loin de là. Il te plaît, m'annonce-t-elle. Je le ressens.

- Mais n'importe quoi, balancé-je en rougissant. De un, il a vingt-six ans, de deux c'est mon mentor et de trois, c'est en plus mon prof de classe, ce serait illégal que je ressente quoi que ce soit pour lui, tu le sais !

- Certes, mais les sentiments ne se contrôlent pas, affirme-t-elle en chatouillant mes joues.

- Arrête, enlevé-je ses mains de mon visage. Bon, t'as appris de nouveaux trucs à faire avec la terre et les plantes ?

- C'est cela, change de sujet. Dis, tu ne vois en mon don que de la végétation sans utilité ? Me rétorque-t-elle avec humour.

- Bah... C'est quand même ton élément donc en partie je vais dire, lancé-je en rigolant. Mais je ne trouve pas que ce soit inutile, enfin presque, rigolé-je de plus bel.

- Attention, je pourrai t'asphyxier et te transpercer la gorge en créant d'immenses ronces pleines d'épines aiguisées telles des lames de rasoirs, ou bien faire appel à des mygales pour t'injecter leurs venins et rentrer à l'intérieur de toi pour bouffer tes organes, continue-t-elle sur sa lancée.

- Oh la la j'ai peur, dis-je avec sarcasme. Quoi que... Évites les mygales s'il te plaît. Beurk !

- Comme c'est chou, flambarde observe son chéri imaginaire, balance Salomé qui est juste derrière nous accompagnée de ses « servantes ».

- Dégage, lui envoie Ana. Tu n'as rien à faire ici.

- Vous non plus, rigole-t-elle. Mais, je dois avouer que je ne dirai pas non pour un petit déjeuner exclusif avec le beau professeur Wang, hein les filles ?

- Oh oui, répondent-elles en choeurs et en ricanant bêtement.

- Allez viens Danie, elles n'en valent pas la peine, m'attrape-t-elle par le bras. En plus, j'ai hyper faim.

Je laisse s'échapper Ana en première. Je fixe une dernière fois Salomé qui s'en va aussi et je continue d'examiner durant quelques instants William, qui est effectivement l'un des plus beaux garçons que je n'ai jamais vu. Il finit son cours et il pose son regard sur ma personne. Je distingue un léger sourire en coin très rapide qui me fait plaisir, puis je remarque plus en profondeur que sa prestance et son charisme sont assez perturbants. Seulement, mes pensées sont vites saccadées par l'arrivée d'une personne que j'avais presque oublié et qui pourtant, se fait bien voir dans tout le Sanctuaire, tout comme Salomé.

La Malédiction d'une Créature (T1)Where stories live. Discover now