Chapitre 18

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Il s'approchait, doucement, sournoisement. Ses pas résonnaient dans la sombre chambre de la jeune fille éclairée faiblement par la lune. Cette dernière se réveilla brusquement, le souffle erratique. Balayant du regard sa chambre, ses yeux tombèrent dans les siens. Sombres, malicieux, méchants, horribles.

Elle voulait fuir, crier de toutes ses forces mais tout ce qu'elle pouvait faire était pleurer, pleurer et attendre. Son corps semblait collé au matelas, ses membres paralysés. Elle observait cette figure effrayante s'approcher d'elle. Une ombre noire, sans visage, juste deux yeux ronds, effrayant et blanc.

L'ombre s'avançait vers elle, pour être plus exacte elle rampait vers elle. Ses long bras s'accrochaient au rebord de sa commode, tandis que ses jambes suivaient le mouvement, elle rampait doucement et malicieusement vers la jeune fille effrayée.

Elle tenta misérablement de bouger ses membres paralysés, ses yeux quittèrent à peine une seconde l'ombre que celle-ci était déjà devant elle, les mains sur son cou. Un hoquet de stupeur sortit de sa bouche, les larmes coulaient à flot sur ses joues, créant de longs sillons humides.

La « main » de la créature se pressait douloureusement sur son cou, la jeune fille tentait de trouver un moyen d'échapper à ce sort qui semblait fatidique mais rien. Ses bras et ses jambes étaient bloqués. L'air manquait sournoisement et ses yeux se fermèrent.

Ils se fermèrent pour se rouvrir dans la réalité. Ce n'était rien d'autre qu'une terrifiante paralysie du sommeil, elle s'était retrouvée à la lisière entre éveil et sommeil.

L'air, comme dans son rêve lui manquait, elle inspirait bruyamment pour essayer d'attraper le gaz si précieux. Comme pour s'assurer qu'elle n'était plus dans ce vilain cauchemar, entre la réalité et le rêve, elle frôla du bout de ses doigts tremblant sa joue trempée par les larmes de peur et de panique.

N'ayant aucune source de réconfort, sa main se dirigea fébrilement vers son téléphone et ses écouteurs.

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2 ! 3 ! -BTS

Descendant doucement du lit, pour caler son dos contre le rebord du lit, elle se recroquevilla sur elle-même. Se concentrant sur sa respiration, la voix des jeunes hommes en arrière-plan, soufflait des mots rassurants.

« 괜찮아 자 하나 둘 셋 하면 잊어

슬픈 기억 모두 지워

내 손을 잡고 웃어

괜찮아 자 하나 둘 셋 하면 잊어

슬픈 기억 모두 지워

서로 손을 잡고 웃어

Tout va bien, au bout de trois, oublie tout ça

Efface tous les mauvais souvenirs

Prends ma main et souris

Tout va bien, au bout de trois, oublie tout ça

Efface tous les mauvais souvenirs

Prenons-nous la main et sourions »

Inspire, expire, inspire, expire.

Réussissant doucement à reprendre contrôle de sa respiration, les dernières larmes finissaient de couler sur ses joues. La jeune femme jeta un rapide coup d'œil dans sa chambre pour vérifier si cet affreux monstre n'était pas dans sa chambre. Cette peur et angoisse avait pris la forme de cet affreux monstre qui était venu l'étrangler et l'étouffer. Elle avait sombrement reconnu ceux de son père lorsqu'il s'énerve ou quand il est sous l'emprise de l'alcool.

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