Chapitre cinquante-huit

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KEZAR

Je ne cessai de l'observer. Sous toutes les coutures. C'était un homme qui avait déjà subi plusieurs batailles, à n'en pas douter. Nous n'avions clairement pas les mêmes compétences en matière de combat. Et la façon dont il maniait sa lance si lourde, ça ne pouvait pas être une coïncidence. Cet homme était un monstre de techniques et d'acharnements. Il n'avait pas dormi durant la première nuit que Renfri avait passée dans le palais d'Ar'jabra. Mon esprit tentait de ne pas se figurer tout ce qui avait pu se passer là-bas, loin de mes yeux et de mes oreilles.

Ergo avait-il violé Renfri ?

Cette pensée ne cessait de tourner et retourner dans ma tête. Comment allions-nous retrouver la Princesse Dragnir ? Et surtout dans quel état ? Tout était de ma faute et j'avais dû mal à me concentrer pour répondre à Sekhir qui me poser plusieurs questions avec une attente de réponse très... rapide.

Je posai de nouveau mon regard sur lui. Il enchaîna une série de mouvement précis et sembla satisfait. Il ne comprenait pas ce que Baba avait fait pour la maintenir en si bonne forme dans le coma sur un temps si long. Néanmoins, je percevais sa reconnaissance. Asome n'était pas revenu depuis son départ pour le palais avec Renfri. Je le soupçonnais de rester là-bas pour la protéger de loin, ou du moins de tout faire pour qu'Ergo ne la tue pas à la première entrevue.

Sai et Avani arrivèrent au moment où Sekhir arrêta de boire à la gourde. Il les observa plusieurs secondes, comme pour bien définir leur talent et leur niveau. Comme tout bon guerrier qui en rencontrait un autre.

— Il faut bouger le plus vite possible, grognai-je.

— Viraj rencontre quelques problèmes à la planque, admit Avani.

Son regard ne cessait de revenir sur la Foudre. Je pouvais la comprendre, après tout, il aurait pu nous tuer et partir chercher Renfri. Il aurait peut-être dû. Il s'approcha de nous et regarda Avani.

— Vous êtes les compagnons de Kezar ? s'enquit-il.

— Avani. Et Sai, les présentai-je. Je n'ai pas besoin de vous rappeler que la Foudre ici présente doit rester un de nos alliés.

Les deux femmes ricanèrent. Sai agita sa main et cligna des yeux pour amadouer Sekhir, mais ce dernier pivota vers moi.

— Des problèmes ? releva-t-il.

— Comme je te l'ai expliqué cette nuit, grognai-je, nous avons enfermé plusieurs assassins de la Guilde à cause d'une infection. Certains d'entre eux n'en avaient pas encore les pires symptômes, mais Renfri a senti qu'ils allaient devenir fous. Alors, nous les avons...

— Gentiment parqués, termina Sai.

— Et ils en ont marre, ajouta Avani avec un soupir. Ils essayent de s'échapper et ils vont bientôt y arriver si on n'agit pas.

— Renfri est au palais, grognai-je. C'est notre seule priorité.

J'avais vu ce qu'Ergo avait fait à ma sœur. S'il faisait ça à Renfri, je n'étais pas sûr qu'elle s'en remette un jour et cela briserait une partie de moi que je n'étais pas prêt à abandonner.

— D'après Viraj, il y a eu deux autres cas d'infectés dans la nuit, remarqua Sai. On dirait qu'Ergo a repris les affaires là-dessus.

— Ergo infecte ses assassins ? fit Sekhir surprit. Tu ne m'as pas expliqué ça comme ça.

Je grimaçai.

— Certes, admis-je. Je t'ai dit que quelque chose au Palais infectait les assassins qui se rendaient dans l'arène où nous nous faisons tuer la plupart du temps. Néanmoins, les assassins qui se rendent dans l'arène ne vont pas juste au palais avant l'arène, ils vont voir Ergo qui leur fait un discours sur Sotev et d'autres idioties.

Les Echos de la Flamme - Tome 1 Le Réveil du Chagrin [Terminée]Where stories live. Discover now