Chapitre huit

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SEKHIR

Mon regard était posé sur toutes les personnes qui commençaient à s'agglutiner autour du carnage autour de nous. Renfri contre moi, je m'écartai de tout ce remue-ménage, le cœur dans la gorge, les mains légèrement tremblantes.

Une main se referma sur mon épaule et je frôlai un torse énorme avant de me rendre compte que Zebus me tirait en arrière dans une petite ruelle. Dans l'agitation du moment, personne n'avait remarqué notre disparition rapide et plutôt fortuite. Zebus me cala avec Renfri dans un coin et leva sa main pour me faire patienter. Je remontai la cape sur la tête de Renfri qui sanglotait doucement contre mon torse. Mon souffle était court.

Les images de ce vent qui se levait n'annonçaient qu'une seule chose. Une seule et unique chose.

Renfri était en train de se Réveiller.

Je déglutis et la serrai un peu plus contre moi quand des bruits de bottes retentirent tout près de nous. Le bras de Zebus était devant moi et j'étais enroulé autour de Renfri pour la protéger si jamais on nous attaquait. Ce n'était pas la meilleure défense, mais ma foi. Ça pouvait fonctionner assez pour qu'elle s'en sorte.

Zebus attendit qu'un autre attroupement passe pour nous pousser à nous enfoncer dans la ruelle qui se rétrécissait au fur et à mesure. Zebus dut se débattre un peu pour passer dans l'étroitesse de la ruelle et bientôt, nous débouchâmes sur une petite cour. Zebus pivota vers moi pour mettre ma cape sur ma tête et cacher mon visage. Ma lance était encore visible, mais je ne pouvais rien y faire. Il fallait avancer simplement.

De l'alcôve qui était faite des différents murs de maisons accolés, Zebus nous fit traverser une autre ruelle. Ces coins-là m'étaient inconnus pour la plupart, mais je reconnaissais vaguement l'endroit où nous étions. Zebus nous fit descendre d'un niveau avant de nous faire rejoindre sa forge. Cependant, il ne s'y arrêta pas. Il récupéra plusieurs paquets et nous fit signe d'avancer de nouveau.

Je finis par porter Renfri dans mes bras, car elle n'arrêtait pas de trébucher. Zebus continua de marcher jusqu'à être aux derniers niveaux de la Cité-Mère. L'un des niveaux les plus pauvres. Je ne m'aventurais que très rarement ici, car c'était là où il y avait beaucoup de trafics et des personnes très peu recommandables. Je ne savais que Zebus habitait ici. J'avais toujours pensé qu'il vivait à la Forge, dans un quartier bien plus fréquentable que celui-ci. Il passa une vieille arche qui tombait en ruine, salua de la tête plusieurs personnes que je m'efforçais de ne pas regarder pour qu'ils évitent de me reconnaître. Je crus entendre mon prénom, mais en pivotant sur ma droite, ne découvris personne. Je déglutis et continuai d'avancer, le forgeron me grognant dessus pour que je sois plus rapide. Mes bras étaient en feu quand nous arrivâmes dans sa demeure. C'était une habitation cachée derrière une autre et nous avions dû suivre une petite ruelle décrépie pour l'atteindre. Il y avait là un petit jardin, avec quelques aromates et des légumes qui poussaient sagement. Je remerciai Zebus quand il me fit entrer à l'intérieur de sa demeure. Une douce odeur de cuisine régnait ici et je vis une petite femme rondelette s'approcher de nous en courant.

— Qu'a donc cette petite ? souffla-t-elle d'une voix douce.

Je tentai de ne pas me reculer quand la femme de Zebus caressa le front moite de Renfri. Cette dernière frémit doucement et cacha son visage dans mon cou, enroulant ses bras autour de moi.

— Elle est exténuée, avouai-je.

— Viens donc la coucher ici, m'ordonna Zebus.

— Je suis Sekhir, soufflai-je en me présentant.

— Je te connais Foudre, répondit l'épouse de Zebus. Mon époux n'apprécie pas beaucoup de gens, mais toi, il te respecte. Soyez ici chez vous. Je suis Etna.

Les Echos de la Flamme - Tome 1 Le Réveil du Chagrin [Terminée]Where stories live. Discover now