Old memories

44 • Accident

Je regarde fixement mon plafond, essayant de me détendre pour faire disparaître la douleur qui habite ma poitrine depuis le vent monumental que je me suis pris hier. Franchement, j'ai pitié de moi-même. Mon ego a connu des jours meilleurs, et c'est peu de le dire.

Pourquoi partir comme ça, sans justification, sans un seul putain de message d'excuses ? Je l'ai littéralement bombardé de sms hier soir, et inutile de dire que je n'ai pas obtenu la moindre réponse. Je l'ai appelé je-ne-sais combien de fois, et le fait que je tombais sur sa boîte vocale après moins de deux secondes m'indique bien qu'il me raccrochait à la gueule. J'aimerais savoir ce que j'ai fait de mal, qu'est-ce qu'il y a de difficile à comprendre là-dedans ?

Et puis même, se faire rejeter de la sorte par quelqu'un dont on est amoureux, c'est bien pire que je ne l'imaginais. Ça me grignote le cerveau, inlassablement, et malgré que l'on soit désormais en vacances pour une semaine, je suis encore bien plus stressé qu'avant les examens.

Hier soir, j'ai tout de même hésité à aller chez lui, mais il était passé trois heures du matin alors j'ai renoncé. Je suis allé dormir chez Jean avec Armin et Marco, on a joué à la console pendant deux bonnes heures, puis on a dormi jusqu'en milieu d'après-midi. Ils ont plusieurs fois essayé de me tirer les vers du nez, mais je ne voulais pas prendre le risque de craquer devant eux alors j'ai préféré fuir le sujet.

Je prends mon téléphone sur ma table de nuit et ouvre la conversation avec le noiraud dans le but de lui envoyer un énième message, mais alors que mes doigts couraient sur le clavier, je reçus un appel d'un numéro inconnu.

J'hésite, n'ayant aucune idée de qui peut bien vouloir m'appeler, mais finis par céder à la curisosité.

Moi : Euh... Allô ?

??? : Allô, Eren ?

Moi : Oui ?

Hanji : Ouf, j'ai eu peur de m'être trompée de numéro... C'est Hanji.

Moi : Hanji ? Qu'est-ce qu'il y a pour que tu m'appelles ?

Hanji : Je sais que ce n'est pas dans mes habitudes, mais là, c'est plutôt urgent...

Moi : Tu commences à me faire peur, il se passe quoi ?

Hanji : Est-ce que Livaï est venu te parler, ces derniers temps ?

Je sens mon coeur se serrer un peu plus fort à l'entente de cette question.

Moi : Non... Il est bizarre, ces temps-ci. Et il répond plus à mes messages depuis hier... Pourquoi, il se passe un truc ?

Hanji : Écoute... Il faut vraiment que vous parliez tous les deux. T'habites près de chez lui, non ? Alors va le voir tout de suite, et dis-lui que c'est moi qui t'ai demandé d'aller le trouver. Je sais que ça ne se fait pas de te lâcher ça comme ça, mais il a un truc important à te dire et ce n'est pas à moi de le faire, crois-moi.

Moi : Attends... Comment ça ? C'est grave ?

Hanji : Eren, s'il te plaît... Fais ce que je te dis...

Moi : Euh... D'accord, je vais faire ça.

Hanji : N'hésite surtout pas à venir me parler si besoin, ça marche ?

Moi : Okai, merci.

Je raccroche.

J'ai la gorge incroyablement sèche. C'était quoi, cette conversation ?

Il y avait quelque chose dans la voix de la binoclarde qui me pousse à croire que c'était plus-que-sérieux, donc j'imagine que je n'ai pas le choix. Je me lève et enfile mes chaussures, puis revêts un sweat avant de sortir en prévenant mes parents que je vais faire un tour.