43 • Dernière danse

974 76 28
                                    


*J'ai mis une chanson pour ce chapitre, mais comme l'autre fois, lancez-là quand je le dis et suivez les paroles :)*

Pdv Eren

En entrant dans le Nowera, je me rends compte que je suis anormalement tendu. Mais difficile de savoir si c'est à cause de mon altercation avec Frock ou bien à cause de Livaï et de ses sautes d'humeur cheloues. Je jure qu'à la première occasion, je le forcerai à me dire ce qui ne va pas pour qu'il m'ignore de la sorte.

En parlant du loup, je le vois justement assis sur son éternel fauteuil au beau milieu de la foule, près de la table que nous occupions maintenant à chaque fois que nous venions ici. C'est comme si elle nous était réservée, à ce stade.

Mais à l'évidence, quelque chose ne va pas. Jean, Mikasa, Armin, Marco et moi saluons le trio en prenant place dans le canapé, mais Livaï n'a pas une seule fois détourné le regard dans notre direction. Enfin, plus particulièrement dans ma direction.

Sans déconner, qu'est-ce qui lui prend ?

Moi, en revanche, je n'arrive pas à regarder autre chose que lui. Mon coeur se serre douloureusement à la vision de cette scène, mais je ne peux me résoudre à l'ignorer. Ses yeux vides d'émotion scrutent les gens autour de nous qui se déhanchent au rythme de la musique, tandis que sa main dirige son verre jusqu'à ses lèvres dans un geste machinal, comme par automatisme. Impossible pour moi de déceler un quelconque sentiment chez cet être imperturbable, mais ce qui est sûr, c'est qu'il n'est pas dans son état normal.

La soirée suit son cours, et mes amis discutent et rigolent tranquillement entre eux. Armin me lance quelques regards inquiets, mais j'en fais fi et me contente de siroter mon soda. Je ne suis pas d'humeur à boire de l'alcool, et encore moins à me marrer en présence du noiraud comme si de rien n'était.

Je n'aurais peut-être pas dû venir.

Mais tant qu'à faire, maintenant que je suis là, il faut que je trouve un moyen de l'aborder. Même un simple contact visuel me suffirait, j'ai juste besoin qu'il communique avec moi. Est-ce qu'il se rend compte qu'en se comportant comme ça, il me fait souffrir par la même occasion ?

Je décide finalement de boire quelques verres pour me donner du courage. Je suis tendu comme un ado qui s'apprête à faire sa déclaration à son crush alors que j'ai strictement rien fait de mal, c'est putain de pitoyable.

Comment entamer une discussion avec lui ? Je ne peux pas péter un scandale dans un lieu public, je passerais juste pour un con. Et si je suis trop brusque avec lui, il va se fermer encore plus et ne me laissera plus aucune ouverture. Je ne dois surtout pas me foirer.

Réfléchissons...

Je me creusais les méninges comme jamais, quand tous les spots de la salle s'éteignirent pour finalement laisser place à de faibles lueurs bleues. Quand ils font ça, c'est qu'ils s'apprêtent à lancer un slow.

Et si... Je l'invitais à danser...?

J'ai deux pieds gauche, mais ça devrait pas être trop compliqué et de toute façon je n'ai plus rien à perdre. Je n'ai plus qu'à prier pour qu'il accepte, sans quoi je n'aurai plus qu'à organiser les funérailles de ma fierté disparue.

Je prends une profonde inspiration en ignorant les battements incessants de mon coeur, et me lève avant de me diriger vers lui.

Bordel, j'ai peur.

Je me place devant son fauteuil. Sa tête est tournée sur le côté, et il semble ne pas m'avoir remarqué. Je me racle violemment la gorge, et par chance, cela suffit à le sortir de sa torpeur.

Old memoriesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant