Old memories

13 • Regrets

Pdv Eren

J'ai chaud, très chaud. Trop chaud même.

C'était... je sais pas... C'est trop compliqué à décrire.

J'ai toujours la tête qui tourne un peu et j'ai l'impression de faire le poids d'une plume, j'ai le coeur qui bat à mille à l'heure et les mains tremblantes. Ma respiration est rapide et je me retiens d'exploser intérieurement. Pourquoi ?

Parce que je viens d'embrasser Livaï et que c'était putain de féerique, au point que je me suis mis à bander.

J'ai essayé de ne rien laisser paraître et je me suis barré dès que j'ai pu. Encore heureux qu'il a interrompu ce qu'il se passait parce que je me sentais partir et j'ai finis par oublier qu'on était au milieu d'un club bondé.

Et que c'était juste un gage.

Et aussi que c'était mon prof et mon bourreau au collège, mais ça c'est qu'un détail.

Même si une partie de moi sait qu'il y était obligé, qu'il me déteste probablement et est très certainement hétéro, une autre partie de moi espère qu'il le voulait. Je l'ai senti dans sa manière de répondre au baiser. Ou alors, il joue très très bien la comédie !

Pendant que je me concentre pour penser à autre chose et chasser mon désir en pleine ascension, je suis là, assis sur les toilettes fermées avec la porte verrouillée et les mains dans les cheveux. On dirait un fou, mais vu ce qui se passe dans ma tête c'est pratiquement le cas au final.

Je soupire de façon excessive quand j'entends quelqu'un entrer. Mince, je priais pour que personne ne se pointe. J'ai besoin qu'on me laisse seul putain !

??? : ...Eren ? T'es là ?

Hep ! Je reconnais cette voix...

Je dois lui répondre ou pas ? Bordel je stresse, est-ce qu'il va m'engueuler ? Ou me gifler peut-être ?

Je plaque mes mains sur mes joues violemment. Faut que j'arrête d'angoisser et de trop réfléchir, je suis pas un pré-pubère, merde !

Mes mains qui s'abattent sur mon visage créent un bruit un peu trop sonore. Fait chier, je suis trahi.

Livaï : Eren ?

J'ai pas le choix, faut que je lui parle.

Moi : Euh... Ouais, deux secondes.

Je tire la chasse pour faire genre et ouvre la porte, je vois ses chaussures plantées juste devant moi mais je n'ose pas lever les yeux. J'avais réussi à me forger un vrai caractère ces derniers temps, mais j'ai l'impression que je me fragilise au fur et à mesure que je passe du temps avec lui, si on peut dire ça comme ça.

Je suis vraiment trop con ! J'aurais dû l'éviter quand il en était encore temps, au lieu de ça je viens de lui rouler la pelle du siècle.

D'un autre côté, je n'arrive pas à regretter ce qu'il s'est passé ces deux dernières semaines, parfois même je m'imagine ce que ça donnerait si on allait encore bien plus loin que ça... Non, déconne pas Eren !

Je finis enfin par relever la tête et nos regards se croisent pour la énième fois de la soirée. Je vois ses yeux descendre sur mes pectoraux et mes abdominaux, il me mate ouvertement là où je rêve ? Il a forcément bu pour faire ça, en temps normal il a bien trop de fierté pour me regarder ne serait-ce qu'une demi seconde. Au moins, ma gaule a disparu sous l'effet du stress.

Ah oui, et j'avais oublié que je suis toujours torse nu. Ça va devenir une habitude à force.

Il secoua nerveusement la tête comme pour se punir de m'avoir regardé comme ça et planta son regard dans le mien, ce qui me donna des frissons dans le dos.