15 • Idée

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Pdv Eren

*Ellipse du week-end (lundi)*

*Sasageyo, Sasageyo ! Shinzou wo sasageyo !*

J'émerge lentement et commence à me déhancher dans mon lit. J'ai l'air con, mais j'adore cette musique, c'est mon petit moment de motivation matinal.

Je coupe mon réveille au bout de 30 secondes à contrecœur. J'ai étrangement bien dormi tout le week end, et j'ai l'impression d'être une autre personne par rapport à la rentrée. Je suis nettement moins pessimiste, entre autres.

Pourquoi ? C'est la question à un million !

Tout en me préparant comme chaque matin, je regarde dans le vide et me perds dans mes pensées.

En revenant du Nowera Night Club, tout s'est bien passé (pour une fois !). Quand je suis rentré il devait être un peu plus de 4 heures du matin, mes parents dormaient, mais comme j'étais là à leur réveil ils n'ont pas bronché. Ce week-end je suis allé chez Jean, il avait invité aussi notre petite bande du club, à savoir Mikasa, Armin et Marco. Les autres sont tous très sympas aussi, mais disons qu'on est moins proches donc on se contente de les voir au lycée.

Mais l'élément qui me reste le plus en tête, c'est sans aucun doute ce qui s'est passé avec Livaï. Le premier baiser, mais surtout le deuxième. Car je sais que celui-là, il n'y était absolument pas forcé et qu'il le voulait. Je ne sais pas exactement ce que ça signifie, mais j'appréhende déjà mes deux heures de math de ce matin car ça risque d'être extrêmement gênant. Quand on s'est retrouvés dans le pieu ce soir là, il s'est produit un truc vraiment bizarre. On était sur le point de faire des préliminaires, bordel c'est pas rien !

Encore quelques heures plus tôt, il refusait de m'adresser le moindre regard, et les antécédents de notre relation n'étaient clairement pas favorables à un quelconque rapprochement.

Quand on est revenus près du groupe après l'intervention de cette sonnerie de malheur, lui et moi on se parlait normalement devant les autres. Je pense que l'alcool qu'on avait dans le sang faisait disparaître le sentiment de gêne, et Jean n'arrêtait pas de nous regarder avec un air de psychopathe. Vu de l'extérieur, on aurait presque pu penser qu'on était amis et ça devait être marrant à voir.

Mais aujourd'hui, plus aucun de nous n'est saoul donc ça risque de se compliquer. Puis surtout, il a eu tout le week-end pour y penser. Et si jamais il en vient à regretter ? Il va me haïr encore plus qu'avant, ça c'est sûr.

J'aperçois le lycée par la fenêtre de ce bus pourri, ce qui me sort de mes pensées. Faut croire que je peux réfléchir moi aussi !

Je rejoins les autres et chacun se dirige vers sa salle de cours. Je sens le stress monter au fur et à mesure qu'on se rapproche de notre classe, mais je tente malgré tout de participer à la conversation entre Jean et Connie pour essayer de penser à autre chose.

Un élève toque à la porte pour demander l'autorisation.

??? : Entrez.

Entendre sa voix grave et profonde, même à travers une porte, me donne des frissons. Avoir le plaisir d'écouter parler ce mec pendant deux heures rend les heures de cours un peu plus appréciables, même si il adore distribuer des retenues et des insultes, ainsi que des mots doux comme : « le prochain abruti qui daigne l'ouvrir je lui fait nettoyer le couloir avec une putain de brosse à dents ». Enfin bon, c'est Livaï quoi.

On entre donc, et je le vois, assis à son bureau en train de lire je-ne-sais-quoi. Mais alors que je pensais être tiré d'affaire, il releva la tête dans ma direction et nos regards se croisèrent instantanément, ce qui me glaça le sang.

Old memoriesWhere stories live. Discover now