I - Première rencontre (C)

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Fatigués d'avoir couru toute la soirée, Ésope, Spiros et Jarl retournèrent auprès de leurs parents qui discutaient encore entre eux.

Ici, la fête battaient son plein. Une barde et quelques musiciens parvenaient encore à concentrer la majorité de l'attention. Accoutrés d'habits criards et juchés sur une estrade aménagée spécialement pour l'événement, ils mettaient du cœur à la chanson. Leur musique douce mais rythmée installait une ambiance chaleureuse sous un ciel étoilé.

Un buffet recouvert de victuailles ne tarda pas à aimanter les trois gaillards, qui se mirent à gouter à tous les plats qui s'y trouvaient. Les desserts, et surtout un beau gâteau à la crème, disparurent mystérieusement après leur passage. S'amusant à chaparder tout ce qui leur plaisait, ils se réfugièrent bientôt sous une longue table où ils partagèrent leurs trésors.

Assis ainsi à l'abri des regards, Jarl montra à ses amis les formes mystérieuses créées par les feux et le passage des villageois. Ces images grotesques s'agitaient en un ballet fantomatique sur la nappe blanche rabattu autour d'eux. Des histoires extravagantes naquirent aussitôt dans l'esprit fertile d'Ésope, qui ne manqua pas de les conter à ses amis.

L'esprit entièrement accaparé par leur passionnante discussion, ils ne remarquèrent pas immédiatement que les bruits aux alentours diminuaient d'intensité. Les gens, sans doute fatigués en cette heure avancée, rentraient chez eux les uns après les autres.

Jarl releva tout de même le pan de nappe qui les dissimulait lorsque la dernière note du luthiste, esseulé près des flammes du brasier, fut happée par le silence de la nuit.

— Regardez ! Dit-il pour prévenir ses amis. Il n'y a presque plus personne...

Ésope et Spiros rampèrent jusqu'à lui, et firent la même constatation.

— Où sont nos parents ? Voulu savoir Spiros, légèrement inquiet.

— Sûrement rentrés. Assura Ésope.

— Et nous, qu'est-ce qu'on fait ? On rentre aussi ?

— T'es fou Spiros ! Ce soir, on est libre de faire ce qu'on veut, profitons-en !

— Je suis d'accord avec Ésope ! Fit Jarl, restons ici, c'est beaucoup mieux.

— Allons près du feu. Proposa Spiros. On verra mieux, et maintenant qu'il est presque éteint, on n'aura pas trop chaud.

Jarl et Ésope se concertèrent du regard, puis accédèrent à la requête de leur ami. Tous trois étaient sur le point de se déplacer vers le brasier désormais plus raisonnable qu'en début de soirée, lorsqu'ils entendirent un bruit de pas. Ils stoppèrent net, totalement synchronisés, puis retournèrent sous leur planque du moment.

— Qui ça peut bien être ? Des fées de la nuit ? Murmura Spiros qui commençait à paniquer. L'atmosphère nocturne et silencieuse, peu apte à rassurer, commençait à jouer sur ses nerfs.

— Si c'étaient des fées de la nuit... Lâcha Ésope tout bas. Tu ne les entendrais même pas arriver, idiot !

— Alors qui ça peut être à cette heure-ci ?

Sa question quémandait une réponse rassurante et immédiate, mais ni Jarl ni Ésope ne purent la lui apporter.

— Attendons plutôt de voir qui vient. Proposa Jarl. Mais surtout, restons cachés, juste au cas où...

Les pas se rapprochèrent lentement. Observant par dessous la nappe qui descendait presque jusqu'au sol, Jarl vit apparaitre deux paires de bottes de pointures différentes. Près du foyer en cet instant, se trouvait un adulte et un enfant.

Fées et bâtons de sorcierOn viuen les histories. Descobreix ara