XI - Le Franc-Guerrier (A)

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Un escalier escarpé les attendait au pied de la corniche. Les marches peu utilisées avaient été taillées dans la roche de manière approximative. L'ascension continua donc jusqu'au bout de la volée. Un plateau immense se trouvait à son sommet. Une allée de pierres, entourée d'un jardin parsemé de fleurs aux teintes voilées par la nuit, leur indiquait la route à prendre pour atteindre une série de bâtisses profilées en pointes de flèches. Une construction plus imposante que les autres et surmontée d'un dôme trônait au centre de celles-ci. Plus loin, d'autres plateaux accueillaient de nouvelles constructions, toujours plus belles et plus étonnantes les unes que les autres. Blanches et immaculées, elles avaient cependant une caractéristique commune : elles s'encraient avec harmonie dans le décor végétal et pointaient toutes vers les cieux, comme accrochées à un fil unique qui les reliait chacune à leur étoile gardienne.

Jarl avait l'impression d'avoir pénétré dans un lieu sacré. L'atmosphère apaisante permettait aux nouveaux venu de se sentir totalement à l'abri.

— Tu trouves que c'est une heure décente pour rentrer, petite ?

Jarl sursauta. Une voix grave avait émergé d'un rocher au milieu de l'herbe rase du jardin.

— Qu'est-ce que...

— Oncle Raunhi ! S'écria Eren en plongeant vers la forme allongée que le jeune homme avait d'abord pris pour un rocher.

— Ouille, ouille ! Ça pique ! Protesta l'homme qui dû souffrir une série de baiser de la part la jeune fille.

Chaque fois qu'un de ses baisés claquait la joue de l'homme à la voix caverneuse, un bruit de braise éclaboussée d'eau se faisait entendre, comme si le contact de la jeune fille brulait la peau de la personne.

Repoussant sa nièce qui riait librement. L'homme grommela.

— Je t'ai déjà dit que ma peau ne résiste pas au contact de ta magie !

— Ohhh, elle est pourtant aussi dure que la pierre, et c'est la seule que je peux embrasser sans laisser trop de marques, alors laisse-moi en profiter tonton !

Mais l'homme se fit ferme dans ses gestes autant que dans ses paroles. Se redressant sur ses pieds, il repoussa délicatement sa nièce. Ainsi debout, Jarl et Spiros se rendirent compte qu'ils faisaient face à un colosse. Un torse large et puissant, des bras comme des troncs d'arbres et des mains faites pour briser des noix. Jarl dégluti un coup, Spiros aussi.

— Moi aussi je suis content de te revoir, mais présente moi plutôt les personnes que tu as invité ici !

Je n'ose même pas imaginer la puissance de ses baffes ! Songea Jarl en observant les galoches de l'homme à l'aspect de guerrier.

— Voici Jarl et Spiros ! Ils sont de Féélies.

Elle les désigna tour à tour du menton.

— La fée de la nuit que Spiros tient dans ses bras s'appelle Jäscile je crois. Elle est souffrante... Elle a besoin de soins rapidement, et il y a un autre problème aussi, elle a contracté un lien avec lui !

Spiros se retrouva aussitôt sous le feu du regard scrutateur du géant. Il se sentit soudain vraiment petit. Inconsciemment, il resserra sa prise sur sa protégée et assura son assise comme tout combattant devait le faire dans l'expectative d'un combat. Son imperceptible mouvement ne passa pas inaperçu. Un sourire amusé naquit sur le visage de l'oncle Raunhi.

— Je suis Raunhiepel, Franc-Guerrier au service des fées. Les amis d'Eren n'ont rien à craindre de moi, même si votre fardeau est assez inhabituel. Les fées d'ici par contre risquent de vous réserver un tout autre accueil, mais ne paniquons pas, je vous soutiendrai au besoin...

Fées et bâtons de sorcierKde žijí příběhy. Začni objevovat