Tu m'as sauvé

CHAPITRE 37

Point de vue de Rose

Il faisait nuit noir, seule la réverbération des lampadaires contre les murs des maisons se distinguait dans la pénombre. Zaïr tenait fermement le volant de sa voiture, les yeux rivés sur la route. Pour une raison qui m'était encore étrangère il était devenu complètement distant. Si j'avais su qu'en le suivant jusqu'à chez lui pour m'assurer que son père ne lui fasse pas de mal j'allais voir tout ce que j'ai vu ce soir. Je n'ai jamais vu de toute ma vie, quelqu'un remplit d'autant de perversion et de violence que le géniteur de Zaïr. Ce soir j'avais vu Zaïr dans un état qui m'a brisé le coeur, on aurait dit un enfant, un enfant maltraité par un père tyrannique. J'ai vraiment cru que Zaïr allait le tuer quand il a posé ces sales mains sur moi. C'est allait tellement vite, que j'ai à peine eu le temps de réaliser que j'étais en train de me prendre une multitude de coup de poing dans la tête. J'avais mal, j'avais l'impression que le coté de ma joue et le dessous de mon œil était gonflé, ça me lançait et la douleur était de plus en plus forte. Après plusieurs minutes de route, nous arrivions devant les urgences de l'hôpital Garderoze, l'hôpital où je travaillais. Par chance les urgences, tout le temps pleins habituellement n'était pas bondée ce soir. Zaïr toujours silencieux, était devant moi et se retournait toutes les 2 minutes pour voir si j'allais bien. Assis ensemble dans la salle des urgences, on attendait patiemment mon tour quand mon nom fit appeler :

« MADEMOISELLE DAVIS ! »

Ce n'était pas n'importe qu'elle voix, mais bien celle d'Adam, mon supérieur. C'est vrai que Davis, étant un nom assez répandu La boule au ventre je me leva doucement accompagnée de Zaïr. Quand le Docteur Carter me vit il resta la bouche ouverte. Il se rapprocha d'un pas assuré de moi :

« Rose ? Qu'est-ce qui t'arrive, qu'est-ce que tu fais là ? Je n'aurais jamais pensé que c'était.. »

Il s'arrêta en pleine phrase et je vis qu'il fixait avec insistance mon visage tuméfié. Les muscles saillant de sa mâchoire se contractèrent et il leva ses yeux habituellement bleus mais qui avait viré au noir vers Zaïr. Il se rapprocha à quelques centimètres de lui et le regarda dans les yeux :
« Je te promets que si j'apprends que c'est toi qui lui as posé tes sales mains dessus, je te tue »

Zaïr le dévisagea et lui lança un regard noir :

« Jamais de toute ma vie, jamais je n'ai touché de femme. Jamais je la toucherais. »

Adam le regarda de bas en haut et je m'interposa entre les deux.

« C'est bon c'est ni le lieu ni le moment.. Adam ce n'est pas Zaïr qui l'a fait ça, jamais il me ferait du mal »

Adam m'observa attentivement :

« Bon suis-moi Rose je vais t'examiner »

J'adressa un dernier regard à Zaïr qui me répondit un signe de tête et je rentra dans les urgences. Adam me mît dans un box prêt de la porte d'entrée, il me demanda de m'allonger sur le lit d'hôpital, alluma en plus de la lumière éblouissante du plafonnier, une lumière encore plus forte pour m'examiner. Il posa ses mains délicatement sur mon visage, il examina mon nez, mon œil, ma joue, me dit faire quelques exercices neurologiques et enleva enfin ses gants pour s'asseoir près de moi.

« Ça va aller. Aucun problème neuro, tu as juste un bel hématome qui est en train d'éclore sous ton œil et qui va rester à mon avis quelques jours. Tu ne veux pas m'en parler je suppose.. » Dit-il en analysant la réaction.

« Ce serait trop compliqué Docteur Carter.. Ce n'est pas contre vous .. »

« Je suis inquiet pour toi Rose, réellement. Voir ton visage tuméfié comme ça, je ne le supporte pas.. » Il posa sa main sur mon bras en signe d'affection.