Chapitre 19

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Point de vue de Zaïr

Rose avançait rapidement en direction de sa voiture une mini-Cooper violette qui ne passait pas vraiment inaperçue, je trouvais que ça la représentait plutôt bien.
Mes poings étaient serrés et ma mâchoire contractées je repensais au regard de ce connard sur Ma Rose et ça me dégoutait. Il la regardait avec tellement d'envie, s'en était insupportable.
Mais pourquoi je réagis comme ça ? Elle a le droit de faire ce qu'elle veut après tout on ne s'est rien promis.

- Tu peux me déposer chez mon père s'il te plaît.

Elle se tourna vers moi tout en marchant puis nous rentrons dans la voiture.

- Pourquoi ?

- Je pense avoir abusé de ton hospitalité, il est temps que je me trouve un toit où dormir. Je vais aller chez un pote et j'essayerai de me louer un appartement ensuite.

Elle avait les yeux rivés sur la route.

- Tu peux rester chez moi jusqu'à Dimanche si tu veux, après ma mère revient avec mon beau-père du voyage scolaire et je sais que tu n'as pas vraiment envie de les croiser.

- Je préfère aller chez des amis pour l'instant Rose.

Elle me déposa devant mon appartement, enfin plutôt mon ancien appartement et arrêta la voiture.

- Je suis vraiment reconnaissant pour tout ce que tu as fais pour moi Rose, jamais personne n'a fait quelques chose d'aussi gentil pour moi. Je t'en remercie beaucoup, tu es une personne bien. Je pris mon porte-feuille qui était dans ma poche et lui sorti 100 euros. Je sais que ça ne vaut pas assez pour ton hospitalité mais je n'ai que ça.

Elle tourna les yeux vers moi ses mains toujours sur le guidon.

- Mais j'en veux pas de ton argent Zaïr il n'en est pas question ! Je t'offre un toit provisoire certes mais un toit quand même ! Mais non toi tu ne veux pas le prendre !

Je voyais ses mains se crisper et ses joues s'empourprer, mais je ne pouvais pas me reposer sur elle.
Elle avait déjà fais plus que personne n'avait jamais fait pour moi en quelques jours. Je l'avais déjà mise en danger plus d'une fois avec mes conneries, il n'était pas question qu'elle subisse cette vie. Tout est beau et clair autour d'elle, elle a une famille, un frère, elle fait des études qu'elle va réussir avec brio, elle a des amis sincères qui l'aime et qui la soutienne. Il n'est pas question que je vienne foutre ma vie de merde sur son  joli dos.

- J'espère vraiment qu'on se recroisera un jour Rose.

Je caressa doucement sa joue en mémorisant chaque parcelle de son visage.

- Zaïr.. Commença t-elle

Il fallait que je parte sinon j'allais craquer, j'embrassa son front longuement et sorti de la voiture.

Je marcha rapidement, sans réfléchir, sans me retourner, je sentais mes yeux me piquer. Merde je vais pas me mettre à chialer quand même ! Je fis mine de rentrer dans l'appartement et resta derrière la baie vitré du hall mais elle ne pouvait pas me voir de l'extérieur.
Elle resta dans sa voiture immobile quelques secondes puis démarra, je crus voir une larme s'échappait de son œil pour venir s'écraser sur le cuir de ses sièges mais la distance m'empêchait de le confirmer.

Je pris une grande respiration et monta les escaliers en direction de mon appartement, devant ma porte je vis que mon père n'était pas là. Il devait sûrement être au bar du coin. 
Depuis la mort de ma mère, il ne travaille plus et touche uniquement son assurance vie et son chômage.
Je pris les clés sous le paillasson et poussa la porte de mon appartement je fis précipitamment un sac en mettant toutes mes affaires dedans et m'assis sur le canapé.
Je repensais à moi enfant courant dans le salon avec ma mère derrière moi qui me criait de faire attention, à mes fêtes d'anniversaires où elle faisait toujours 4 ou 5 gâteaux histoire que personne n'en manque, et aux fois où je m'endormais sur ses genoux devant mon dessin animé préféré.
Au lieu de ça, un petit appartement noir et silencieux me faisait face balayant tous mes bons souvenirs ici.
Je saisis mon sac remplit et vola une photo de maman dans l'album familial, la plus belle photo qu'elle n'est jamais prise vêtue tout en blanche sur une plage les cheveux aux vents et le sourire au lèvre. Je donnerai n'importe quoi pour le revoir ce sourire. Alors, je ferma pour la dernière fois la porte de mon appartement où j'avais habité depuis ma naissance et parti.

Maman depuis que tu es partis, tu as pris une part de moi avec toi et malheureusement c'est la plus grande.
Je suis un fantôme, je ne me reconnais plus, j'ai besoin de toi, j'ai besoin de tes bras, j'ai besoin de ta voix qui me dit que tu es là.
Maman s'il te plaît écoute moi j'y arrive pas sans toi, j'y arrive pas.
J'arrive.


WHAOU ! On est déjà à 1000 vues ! Vous pouvez pas savoir à quel point ça me fait plaisir ! Merci de votre lecture et de tout votre amour ! 🙏🏼🥀

Tu m'as sauvé Where stories live. Discover now