20 ans et quelques | Terminée...

By baskin12

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Emma a 25 ans et traverse les méandres de la crise du quart de siècle. Obstinée à ne pas voir l'éléphant dans... More

Paris
Vingt cinq !
Le Bon Jovi
Le Bon Jovi - II
Le noir absolu,
Il y a comme un air,
Il y a comme un air - II
Milo,
Milo - II
Mon Amérique à moi,
Le Bleu,
Le tohu-bohu,
Avis de tempête,
La tête baissée laisse le cœur sur l'estomac,
Mes rêves sont dans le formol,
Mercredi, jour des gosses,
Tout en finesse,
Peine et Whisky,
La vieille ville,
Le prince des villageois,
Le combo des gagnantes,
Renoir, qui ?
J'étais Honoré(e),
Le cygne vole la nuit et le jour,
Conseil nocturne,
Petit ninja,
Fugitive beauté,
Appréhender la bête,
Romantisme au caramel,
Flashback sur fond de triptyque,
On blâme l'orgueil,
Douce punchline,
La vérité rougit les yeux mais ne les crève pas,
Marin d'eau trouble,
Tous à table pour une partie d'échec,
Fumée comme un saumon,
Viens on sort,
On observe l'autre intensément,
Sonate, numéro 14,
Dis-moi tout,
Psaume fatal,
Si imparfaite et si affreuse,
La ' To Don't' list
Meursault, 1995,
Hier, je manquais d'air,
De l'autre côté de la baie vitrée,
Filature ratée,
S'attendre au tournant,
La somme de ses choix,
La vie est un orage,
Le bélier qui va foncer commence par reculer,
Où ça un livreur ?
Même la nuit la plus sombre prend fin,
Bon voyage,
Un certain sourire,
Un hibou dans la tourelle,
Sarcasme à l'horizon,
Un résumé de texte,
L'été qui batifole,
Ticket pour la vraie vie,
Les malins sourires,
Vingt-six,
Ben,
Épiloguer longtemps encore,
20 ans et quelques,
Making off !
Soisek,
Confession 2020

Les loges de la colère,

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By baskin12


La soirée touchait sensiblement à sa fin, en tout cas me concernant. Je baillais aux corneilles face aux propos d'un Rémi encore plus inintéressant que dans tous mes merveilleux songes. Une troupe s'était formée autour de moi, par l'heureux jeu de circonstances, j'avais fini par m'attabler en terrasse, ressassant les évènements de la soirée, tout en pianotant sur mon téléphone, de peur d'avoir à adresser la parole à quelqu'un.

Je sentais le regard inquisiteur de Louis braqué sur moi. Je décidais de ne pas y prêter une quelconque forme d'attention. Par nature, tous mes questionnements m'auraient envoyé dans les bas-fonds de ma dignité.

Quant à Salomé, et dieu merci, elle avait rangé sa langue profondément dans l'arrière de ses fesses, comme je lui avais suggéré quelques temps plus tôt. Un réel moment d'extase, qu'il m'était primordiale de savourer.

Les pieds posés sur la chaise en face de moi, je m'attelais à la difficile tâche de paraitre occupé tout en faisant défiler l'intégralité des articles de presses de mon téléphone, que je n'aurais jamais tenté de lire en temps normal.

Je trouvais mon comportement extrêmement enfantin. Quand mes yeux croisèrent une nouvelle fois ceux de Louis, je pris conscience qu'il fallait que j'arrête mon petit manège qui de toute façon ne faisait rire personne.

Embarquant ce que j'avais encore de courage, je me levais, attrapant au préalable une dernière coupe de mousseux et vint me poser sur la chaise vide à côté de Louis. Je croisais consciencieusement mes deux jambes entre elles, comme pour me parer à une éventualité que je n'avais pas vu venir. Ce banal geste en disait long sur la manière que j'avais de gérer mes interactions avec Louis. J'avais endossé instinctivement la position de défense, au cas où une réplique de quelque nature qu'elle soit ne m'envoie à terre. Je trouvais l'exercice délicat. Que racontait-on à quelqu'un qu'on avait éperdument aimé et qui aujourd'hui ne portait que le fardeau de l'échec ?

Louis allongea son bras le long de ma chaise, frôlant ainsi l'arrière de mes épaules. Je trouvais notre soudaine contiguïté étrange, comme deux pièces qui ne s'emboitaient plus vraiment ensemble causée par l'usure du temps. Il en fut lui-même surpris, à en croire son spasme soudain, comme si il venait de toucher un objet précieux mais inaccessible.

Je brisais la glace, pour étouffer les ressentiments mutuels. L'heure tardive ne me donnait guère envie de surfer sur le danger.

- Alors, ça valait le coup de te déplacer jusqu'à Paris pour l'exposition de Milo ? Osais-je articuler, dans un souffle monotone.

- Tu sais très bien que je n'en ai un peu rien à foutre des expos, mais pour répondre à ta question, j'ai vu des choses... intéressantes. Me susurrait-il à l'oreille.

Je me redressais non sans mal, tentant d'échapper à cette mitoyenneté peu propice.

- J'ai fait quelques kilomètres pour constater que même quand tu fais la gueule, tu es toujours aussi charmante. Me murmurait-il, se recalant dans le fond de son siège, bien déterminé à faire passer un message que je ne comptais point saisir.

Le problème de Louis, et ce n'était pas des moindres, c'est qu'il avait la drague dans le sang quand d'autres ont le rythme dans la peau.

Il reprit, sans me laisser le temps de répondre à sa missive.

- Je te sens, ailleurs, Em. Comme si tu volais dans d'autres stratosphères et que le reste du monde n'avait qu'à s'en contenter. Je te connaissais lunaire mais pas à cran. J'ai l'impression qu'à tout moment tu vas planter tes griffes dans le visage du premier venu. Et j'ai le pressentiment que c'est moi le prochain. Me glissait-il, gentiment.

Je ne percevais aucune once de jugement dans son propos, mais de la considération et de la bienveillance que je n'étais pas certaine d'accepter.

Je le savais prévenant, surtout quand les choses lui échappaient. Je comprenais que je n'étais plus malléable comme il l'aurait souhaité, parce que six long mois s'étaient écoulés et qu'au fond de moi beaucoup d'éléments ne faisaient plus sens.

Cela ne changeait en rien le regard que je pouvais porter sur lui, mais il avait raison, je n'étais plus là. L'ignorance des autres m'avait foudroyé, je ne portais plus d'intérêt aux choses parce que je ne n'étais pas en mesure de me considérer moi-même.

Il ne me fallut que quelques secondes de réflexion, pour me lever. Reflexe classique. La discussion prenait une tournure que je n'appréciais pas. La fatigue envahissait ma tête et plus rien de consistant n'allait aboutir à une échange constructif. Surtout, je n'aimais pas la façon dont il avait de me scanner comme si il pouvait préméditer chacune de mes ripostes.

La fuite, toujours la même, semblait alors le meilleur épilogue à envisager.

- Je te souhaite une bonne soirée Louis. J'étais ravie de te revoir. Dis-je d'un ton fatalement condescendant.

Il se mit à observer tous mes gestes, un rictus au bord des lèvres. Il me connaissait beaucoup trop bien. Son sourire s'élargit au moment où je plongeais une dernière fois mon regard dans le sien. Il savait que je partais parce qu'il avait mis la flèche au cœur de la cible. Mais Louis avait toujours eu l'intelligence de me laisser faire. C'était probablement ce qui avait entrainé notre chute.

Au moment de faire demi-tour, je l'entendis me dire ces quelques mots :

- Je reviens bientôt Emma.

Comme une sentence. Le sablier venait de reprendre du service. Rien n'était mort, tout se décalait dans le temps. Je stoppais net ma progression vers la sortie. Je n'arrivais pas à enterrer la colère et l'amour dans la même tombe. Surtout, j'étais dubitative quant à laquelle des deux guerres, j'allais remporter. 


Note de l'auteur : 

La soirée de Milo touche à sa fin. Et fût sportive pour Emma. Je ne sais pas très bien si j'arrive à jauger la pertinence de ce chapitre, mais il faut se dire que c'est une entrée en matière. A présent, l'histoire va s'accélérer. 

Je ne vais évidemment pas laisser une Emma en plein cataclysme. Il va falloir procéder étape par étape. En attendant, elle a encore quelques petits trucs à régler. Une idée sur la teneur de ses problèmes (qui je l'avoue n'en sont pas vraiment) ? :) 

Au fait, je n'ai pas demandé, mais ça m'intéresse (au cas où je n'avais pas encore réussi à trancher, ce qui n'est pas vraiment le cas, mais la question mérite d'être posée) : 

BEN ou LOUIS ? 

See u :) 

Em.

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