Dissonances

By Josieway

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¨J'attends, l'âme à l'affût. Je. ne. suis. plus. seule. dans. la. pièce. noire. qu'est. mon. esprit. Il n'e... More

Note de l'auteur
Prologue - Ce n'était pas censé arriver...
1. Respire Haydn !
2. De trop dans ma propre tête
3. Exorcisme
4. Mon frère, ce tuteur si attentionné
5. Les conditions idéales pour mal commencer une journée
6. Stratégies inutiles
7. Priorités prioritaires
8. Sur la liste des sujets que je n'avais pas envie d'aborder
9. After-party : le pouvoir
10. Tout est question de timing !
11. Tergiversations d'une newbie des relations amoureuses
12. After-party : la démesure
13. Fleurs fanées et excuses d'usage
14. Dans l'oeil du cyclone
15. Certainement pas l'idée du siècle !
16. After-party : la luxure
17. Trop tard pour reculer !
18. Return of the Jedi
19. Échos d'un autre monde
20. F-o-l-i-e
21. Off beat
22. Mascarade
23. Douche froide
24. Maelström
25. Mais enfin, quelqu'un va me dire ce qui se passe ???
26. Conscience ̶t̶r̶a̶n̶q̶u̶i̶l̶l̶e̶ ̶
27. Je veux le voir, c'est tout ce qui compte !
28. Ça n'en valait pas le coup
29. La pagaille dans mon coeur
30. Ça y'était presque...
31.On dit toujours que c'est l'intention qui compte !
32. Contre nature
33. Ce qu'il y avait entre eux
34. Mauvais feeling... !
35. Lorsque le rideau tombe
36. Parce que c'était comme ça maintenant
37. The light behind your eyes
38. L'espoir fait vivre
39. Retour à la maison
40. New York cheesecake
41. Au Bliss-Coffee
42. Ctrl+Alt+Del : Reset my memory
43. Over the edge
44. Un million de voix, un brasier et des cendres
45. Tout est lié
46. As-tu pris ta médoc ?
47. Interférences
48. Dans les étoiles de tes yeux, là où se trouvent toutes les réponses
49. À travers le voile de ton indifférence
50. Un remake d'Orgueil et préjugés
51. Tout ces non-dits, vers où nous mènent-ils ?
52. Destins contrariés
53. Ces images que tu peins dans ma tête
55. L'ironie dans cette histoire...
56.La vérité fait un si beau paravent
57. Tout ce que j'aurais dû te dire lorsqu'il était encore temps
58. Plus diaphane qu'un songe
59. Ce qui se dresse entre nos lèvres
60. La Caste
61. Donne-moi une raison pour te laisser partir
62. Laughing after danger
63. Carry on
64. Coupable
65. De l'Autre-côté
66. Dites-moi pourquoi ?
Bonus 10K personnages partie I
Bonus personnages partie II

54. Kissing the sky

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By Josieway

Il va refuser. Il va se mettre à rire. Il va... je ne sais pas...

J'attends.

Mais parle ! Dis quelque chose, merde ! Si tu lis dans mes pensées à ce moment précis, c'est le bon timing pour mettre fin à ce malaise, Haziel !

J'attends.

...

Rien.

Il s'avance. En plus de la trace olfactive de cette neige piquante qui tombe, je perçois son odeur entêtante, qui se complexifie petit à petit, comme si elle était l'appât d'un prédateur qui l'adapterait à mesure qu'il apprend à connaître sa proie pour mieux l'attirer dans son piège. Elle mêle désormais des notes de café, de cuir et de terre mouillée par l'orage à celles de la menthe et du feu de bois. J'ai le réflexe de m'en protéger en reculant.

Et le sol plonge à la rencontre de mon visage !

Mon nez s'arrête à deux pouces du trottoir recouvert de glace. Haze m'a rattrapée de justesse. Il me remet debout comme si je ne pesais rien tandis que la peur desserre les crocs qu'elle a plantés dans mon ventre. Je peine à reprendre mon souffle.

- Là... Je te tiens !

La honte me submerge. J'ai perdu pied comme une idiote. Un divertissement toujours apprécié... peu coûteux en plus ! Mais Haze ne rit pas.

Je suis mortifiée ̶e̶t̶ ̶r̶a̶v̶i̶e̶ ̶d̶e̶ ̶s̶e̶n̶t̶i̶r̶ ̶c̶e̶t̶t̶e̶ ̶v̶o̶i̶x̶ ̶f̶a̶n̶t̶a̶s̶m̶a̶g̶o̶r̶i̶q̶u̶e̶ ̶f̶a̶i̶r̶e̶ ̶v̶i̶b̶r̶e̶r̶ ̶l̶e̶ ̶f̶i̶n̶ ̶d̶u̶v̶e̶t̶ ̶d̶e̶ ̶m̶o̶n̶ ̶c̶o̶u̶.̶ ̶D̶e̶ ̶c̶o̶n̶s̶t̶a̶t̶e̶r̶ ̶q̶u̶'̶i̶l̶ ̶r̶a̶f̶f̶e̶r̶m̶i̶t̶ ̶s̶a̶ ̶p̶r̶i̶s̶e̶ ̶s̶u̶r̶ ̶m̶a̶ ̶t̶a̶i̶l̶l̶e̶ ̶a̶u̶ ̶l̶i̶e̶u̶ ̶d̶e̶ ̶m̶e̶ ̶l̶i̶b̶é̶r̶e̶r̶.̶ ̶O̶h̶ ̶!̶ ̶D̶i̶e̶u̶ ̶c̶o̶m̶m̶e̶n̶t̶ ̶v̶a̶i̶s̶-̶j̶e̶ ̶f̶a̶i̶r̶e̶ ̶p̶o̶u̶r̶ ̶é̶t̶e̶i̶n̶d̶r̶e̶ ̶c̶e̶ ̶b̶r̶a̶s̶i̶e̶r̶ ̶q̶u̶i̶ ̶c̶r̶o̶î̶t̶ ̶e̶n̶t̶r̶e̶ ̶m̶e̶s̶ ̶c̶u̶i̶s̶s̶e̶s̶ ̶?̶

Je monte les marches coulantes, la main d'Haziel calée dans le bas de mon dos, les sens en émoi, l'esprit en exergue.

Et si toute cette histoire se jouait dans une réalité alternative ? Si je n'étais pas à New York mais à Montréal ? Si je n'étais pas vêtue d'une parka vert militaire mais d'une chemise d'hôpital bleu clair ? Si ce n'était pas les lumières de la ville crépitant sur un ciel urbain gold rose que je contemplais mais un mur blanc et nu ? Si les bulles d'euphorie qui éclatent dans mon cerveau n'étaient pas dues à cette main dans mon dos mais à un état psychotique irréversible ?

Qui sait ?

Lawrence a laissé une lampe allumée pour Satie, qui vient à notre rencontre et émet un bref jappement en branlant la queue lorsque j'arrive enfin à déverrouiller cette satanée serrure ultramoderne.

Mon compagnon s'accroupit et appelle à lui ma chienne qui cale sa tête contre son genou. Awww ! Le fait-il exprès ? Y'a-t-il quelque chose de plus attendrissant qu'un homme qui craque devant un toutou ?

Je m'applique à admirer le séduisant visage de l'Archange que j'ai invité chez moi. La lumière caresse l'arête parfaite de son nez, se réfléchit sur son front lisse et creuse un pli dans son menton carré, juste en dessous de sa lèvre inférieure aussi charnue qu'une fraise mûre. À quel point être sexy devient-il absurde ?

Si je suis en clinique psychiatrique, il y a pire comme divagation...

Je laisse Satie faire connaissance avec Haziel en chair et en os et constate l'état du loft en enlevant ma parka. God ...! Une trace fluorescente détaille mes tergiversations vestimentaires, mon régime alimentaire et la peine que j'ai éprouvée avec mes cheveux quelque douze heures plus tôt.

- Donne-moi ton manteau, je lance en priant pour qu'Haziel ne relève pas les yeux.

Il s'en défait et me le tend. Je dépose son paletot de laine foncée sur le bras du sofa à quelques pieds de l'entrée, attrape le vieux sweater en peluche violet que je traîne partout depuis mes onze ans parce que c'est papa qui me l'a offert et le planque sous les coussins.

Puis je lâche prise.

De toute façon, c'est mon Custos ! Il a pu admirer des milliers de fois l'expertise avec laquelle je transforme n'importe quel endroit en bazar. ̶I̶l̶ ̶a̶ ̶d̶û̶ ̶m̶e̶ ̶v̶o̶i̶r̶ ̶m̶o̶i̶,̶ ̶d̶a̶n̶s̶ ̶d̶e̶s̶ ̶é̶t̶a̶t̶s̶ ̶l̶a̶m̶e̶n̶t̶a̶b̶l̶e̶s̶ ̶o̶u̶ ̶i̶n̶c̶r̶o̶y̶a̶b̶l̶e̶m̶e̶n̶t̶ ̶g̶ê̶n̶a̶n̶t̶s̶ ̶a̶u̶x̶q̶u̶e̶l̶s̶ ̶j̶e̶ ̶n̶e̶ ̶v̶e̶u̶x̶ ̶p̶a̶s̶ ̶n̶e̶ ̶v̶e̶u̶x̶ ̶p̶a̶s̶ ̶n̶e̶ ̶v̶e̶u̶x̶ ̶p̶a̶s̶ ̶p̶e̶n̶s̶e̶r̶.̶.̶.̶.̶

Haze délace ses Docs noirs et mes lèvres s'incurvent malgré moi lorsqu'il enlève sa première botte : il porte des chaussettes rayées rouges et rose.

- Quoi ? Tu n'aimes pas ? s'informe-t-il avec un sourire en coin beaucoup trop attirant dans un contexte où je ne devrais voir que des enjeux altruistes et désintéressés.

- Si... Le contraste est très joli. C'est une projection très réussie !

- Merci !

Mon Gardien détaille mes pieds chaussés de ces bas de laine gris à rayures pourpres sur fond blanc que tout le monde arbore.

- Je ne suis pas très funky côté bas !

Je me dirige vers l'aire cuisine en ramassant quelques traîneries au passage, signe que je me suis menti à moi-même et n'ai pas vraiment abdiqué : la boîte de céréales, le New York Times, ma brosse à cheveux, mon fer plat et un jogging usé que j'espère qu'il n'a pas remarqués. Je balance les deux derniers items dans le coin le plus reculé de la banquette construite sous la lucarne avant d'ouvrir le réfrigérateur.

- Qu'est-ce qui te plairait ? Un thé, un café, un jus... un verre de vin ? j'énumère tandis qu'il me dévisage, impassible.

Cette manie qu'il a de ne rien laisser transparaître de ses pensées... franchement, je déteste !

- Hmmm, seulement si c'est du rouge ! Je ne bois que le sang du Christ, tu sais !

Mes lèvres s'arquent en O et mes joues se colorent d'une nuance sans doute proche de celle d'une borne d'incendie. Bien sûr qu'il ne veut rien  idiote !

Haydn ! Rappelle-toi qu'il est impossible de mourir de honte. Dis à ton ego de retourner dormir...

- Hey, je blaguais ! C'est très gentil de ta part, mais je n'ai besoin de rien.

Oui, mais ce n'est pas parce que tu blaguais que j'ai envie de rire...

- Désolée... je marmonne.

Le temps de me servir un verre de smoothie à la framboise, j'ai repris contenance. Haziel paraît d'excellente humeur, autant en profiter. Je me perche sur un des deux tabourets de bar cloutés recouverts de peau de vache synthétique brune et blanche, tandis qu'il s'installe sur le deuxième, en souhaitant que cet îlot de quartz soit à la fois beaucoup plus large et tellement plus étroit.

- Sérieusement, pourquoi t'es là ? j'attaque sans préambule, si effrontément que je me fais penser à Jane dans ses moments de gloire.

Ma Jane, à qui je ne raconte presque plus rien depuis des semaines, faute de pouvoir être honnête...

- Parce que tu m'as invité, répond mon séduisant compagnon, son visage d'ange innocent au possible.

Non mais, il le fait exprès pour me pousser à bout ou quoi ?

- Allez ! Tu sais très bien ce que je veux dire...

Une lueur d'amusement scintille au fond de ses pupilles d'obsidienne. Il croise ses longs doigts en se penchant à peine vers moi.

Je ne peux détacher mon regard de ses mains, fascinée par leur taille impressionnante et la délicatesse de chaque phalange. Elles sont en tout point identiques au moulage de celle de Chopin, que j'ai contemplée au Musée de Paris... « Ce poignet d'une rare finesse, ces doigts effilés aux ongles larges, presque carrés. » Cette douceur virile qui s'en dégageait...

- Est-ce que par hasard, le sens profond de ta question serait : comment suis-je entré dans ta vie ?

- Oh, exactement ! je m'exclame d'un ton faussement enjoué destiné à faire ressortir une ironie sans nuance. Comment as-tu su ?

- Je vais te montrer, énonce-t-il d'une voix rauque.

Me prenant totalement par surprise, il tourne son siège vers moi, s'empare de mon visage et plonge ses iris dans les miens.

Les étincelles argentées et émeraude fusent et entament leur lent ballet moiré d'une beauté féérique tandis que j'essaye d'étouffer les éclairs de désir qui zèbrent l'intérieur de mon ventre.

                                                                                      ***

Montréal, sept ans plus tôt

Il remarque les premières Expectantes Animarum lorsqu'il est encore loin de l'église. Elles se découpent, incandescentes, sur le fond gris de ce lourd ciel d'automne, comme des comètes dorées.

Intrigué, il les suit.

Il ne met pas longtemps à constater l'ampleur de l'inhabituel rassemblement. Il place sa main en visière devant ses yeux pour atténuer l'éclat presque violent qui s'en dégage.

La concentration d'Expectantes Animarum est si importante qu'elles masquent les nuages par endroits. Celles qui viennent d'arriver tournoient au-dessus des clochers, peinant à intégrer le siphon qui s'est formé et dont l'épicentre est certainement à l'intérieur du lieu Saint. Se mêlent à elles plusieurs Tenebraes à l'état d'émanations putrides.

L'église abrite les funérailles d'un couple dans la quarantaine, comme l'indiquent les portraits à l'entrée. Il traverse le vaisseau central de la nef les yeux rivés au plafond, lequel est transpercé par la colonne mouvante d'Âmes en exil.

Lorsque les premières notes d'une Sonate éclatent dans le silence, une sensation inconnue l'oppresse. Il remonte l'allée au pas de course et se fige dans le chœur, siège de l'émoi des Consciences de toutes allégeances.

Une jeune fille, dans les dix-douze ans, peut-être un peu plus. Assise derrière un piano à queue. Autour d'elle, Tenebraes et Expectantes Animarum tournoient tels des vautours.

Un coup d'œil lui a suffi pour comprendre ce qui les a attirées.

Sensible à leur présence, l'enfant joue toujours. Il le sent aux accents subtils qui émaillent son interprétation. Ses sourcils se rejoignent presque sur son front chiffonné par l'effort qu'elle fait pour retenir ses larmes. Sa lèvre inférieure est emprisonnée sous ses dents, comme pour l'empêcher de trembler.

Si forte, si fragile. Brisée par la mort à l'aube de son adolescence... Et si ce n'était que ça!

Trop jeune. Trop pure. Trop innocente pour subir le genre de vie qui se dessine pour elle.

Un éclair de douleur déchire sa poitrine.

C'est aussi subit qu'improbable.

C'est comme si... Non. Ça ne fait pas de sens !

La sensation pulse toujours. De la tristesse. Il est triste !

Non pas submergé par la compassion. Non. Il est juste infiniment, totalement triste. Comme les endeuillés des premiers rangs.

La musique meurt au milieu d'une phrase. De l'enfant, il ne voit plus qu'un rideau de boucles caramel animé des soubresauts imprimés par ses épaules secouées de sanglots.

Son cœur se liquéfie.

Sans réfléchir, il dérobe son prénom dans l'esprit d'une vieille femme dans les bancs réservés à la famille.

- Haydn !

Le murmure lui a échappé.

La jeune fille relève la tête. Ses yeux gris s'agrippent aux siens. Le temps se fige. Elle s'avance vers lui. Il bat en retraite.

La vieille femme qui vient à sa rencontre détourne l'attention de l'enfant. Il n'hésite pas et disperse les atomes qui ont habillé son Essence à son insu.

Elle l'a vu.

Elle l'a vu.

                                                                                           ***

Ses doigts quittent mes joues. Il pose ses mains sur ses cuisses. Les murs neutres de la cuisine remplacent ceux de cette église où mon âme s'est déchirée et que des pans se sont glissés aux côtés de mes parents, allongés dans leurs boîtes garnies de satin.

Je contemple mon cœur froissé au creux de mon poing.

Je peine à croiser de nouveau le regard de mon compagnon. J'essaye d'imprimer un rythme plus lent à ma respiration, espérant que mon pouls s'y calera. Je rassemble mes pensées qui tourbillonnent comme des papillons fous autour de ces images vues à travers la lumière trop vive de ces yeux qui ont abîmé leurs ailes.

- Qu'est-ce que tu faisais dans ce quartier de Montréal ? Qu'est-ce que tu faisais avant cette matinée ? Je veux dire... de quoi était faite ton existence avant ?

Toutes les émotions qui m'oppressent compliquent la tâche à mon cerveau qui peine à choisir et à réunir les mots nécessaires pour exprimer cette question qui orientera la conversation vers des idées moins douloureuses.

- J'ai toujours passé beaucoup de temps sur Terre...

- Ah oui ?

- Les Humains sont des êtres fascinants...

- Continue... ?

- La formation du système solaire m'a captivée. Et de voir la vie germer à partir de presque rien...

Oh gosh ! Celui qui se tient devant moi est plus vieux que les dinosaures...

Cinq mille points d'interrogation se pressent dans ma tête. ̶S̶i̶ ̶l̶e̶s̶ ̶D̶é̶m̶o̶n̶s̶,̶ ̶l̶e̶s̶ ̶A̶n̶g̶e̶s̶ ̶e̶t̶ ̶l̶e̶s̶ ̶A̶r̶c̶h̶a̶n̶g̶e̶s̶ ̶e̶x̶i̶s̶t̶e̶n̶t̶,̶ ̶q̶u̶'̶e̶n̶ ̶e̶s̶t̶-̶i̶l̶ ̶d̶e̶ ̶D̶i̶e̶u̶ ̶?̶ ̶L̶e̶s̶ ̶f̶a̶n̶t̶ô̶m̶e̶s̶ ̶c̶o̶r̶r̶e̶s̶p̶o̶n̶d̶e̶n̶t̶-̶i̶l̶s̶ ̶à̶ ̶l̶'̶i̶d̶é̶e̶ ̶d̶o̶n̶t̶ ̶o̶n̶ ̶s̶'̶e̶n̶ ̶f̶a̶i̶t̶ ̶?̶ ̶P̶a̶p̶a̶ ̶e̶t̶ ̶m̶a̶m̶a̶n̶ ̶p̶o̶u̶r̶s̶u̶i̶v̶e̶n̶t̶ ̶p̶e̶u̶t̶-̶ê̶t̶r̶e̶ ̶l̶e̶u̶r̶ ̶v̶i̶e̶ ̶q̶u̶e̶l̶q̶u̶e̶ ̶p̶a̶r̶t̶ ̶d̶a̶n̶s̶ ̶u̶n̶e̶ ̶a̶u̶t̶r̶e̶ ̶r̶é̶a̶l̶i̶t̶é̶.̶.̶.̶?̶ ̶Q̶u̶e̶l̶s̶ ̶d̶é̶m̶o̶n̶s̶ ̶p̶e̶u̶p̶l̶e̶n̶t̶ ̶n̶o̶s̶ ̶v̶i̶e̶s̶ ̶?̶ ̶ ̶Q̶̶̶u̶̶̶e̶̶̶l̶̶̶s̶ ̶̶̶m̶y̶t̶h̶e̶s̶ ̶̶̶s̶̶̶o̶̶̶n̶̶̶t̶̶̶ ̶̶̶v̶̶̶r̶̶̶a̶̶̶i̶̶̶s̶,̶̶̶ ̶̶̶l̶̶̶e̶̶̶s̶̶̶q̶̶̶u̶̶̶e̶̶̶l̶̶̶s̶ ̶̶̶s̶̶̶o̶̶̶n̶̶̶t̶̶̶ ̶̶̶f̶̶̶a̶̶̶u̶̶̶x̶ ̶̶̶?̶̶̶ ̶̶̶ Cinq mille questions que je tais, de peur d'avoir l'air ridicule et de le stopper dans son élan.

Au moins, si jamais j'en doutais, j'ai la confirmation qu'Adam n'a pas été façonné dans l'argile rouge !

- Donc, tu passais beaucoup de temps sur Terre...

- Oui, acquiesce-t-il en accompagnant cette affirmation d'un hochement du menton qui éclabousse ses mèches noires de lumière halogène liquide.

C'est si étrange de le voir ici, dans cette cuisine, sous cette crémaillère garnie de casseroles et cette plaque de cuisson high-tech en background, lui qui ne mange même pas !

Lui qui a l'air si peu humain malgré cette silhouette plus vraie que nature...

Le silence se prolonge et s'épaissit mais il reste de marbre. Je pourrais lui tenir tête et me taire aussi, mais à quoi bon ? Je suis presque certaine que je finirais par craquer la première et je suis lasse de ces luttes sans mots. Autant j'ai envie d'en savoir plus sur lui, autant j'ai compris depuis le début que ce serait lui qui mènerait nos échanges.

- Qu'est-ce que des Expectantes Animarum ?

- De futursCustos. C'est ainsi que l'on nomme les Angelis qui n'ont pas Fusionné.

Changer de sujet est en train de devenir une stratégie qui permet à presque tous les coups de le faire parler lorsqu'il s'y refuse, même si ça m'aide rarement à obtenir l'information que je souhaiterais.

- Ils étaient là à cause de ma condition d'Ostium?

- Oui... Ils étaient irrésistiblement attirés par toi, comme une plante recherche la lumière. Tu dégages une énergie particulière, tu sais... il est difficile de s'en détourner.

- Je... Je comprends pourquoi ce truc de Portail faisait saliver les Démons, j'énonce, troublée par ses dernières paroles, mais pour les futurs Custos... Leur but n'était certainement pas de s'incarner à travers moi ? Posséder quelqu'un ne peut être quelque chose de bien, n'est-ce pas ?

Je crains sa réponse.

- Non... Bien sûr que non ! Mais rappelle-toi ce que je t'ai déjà dit, tous les Angeli ne sont pas animés d'intentions pures et dénuées d'intérêts personnels, malgré que ce soit une caractéristique commune à la plupart. Mais même pour les plus bienveillants d'entre eux, tu représentais un monde de possibilités alléchantes pour faire le bien sur Terre d'une manière plus efficace que les Missions le leur permettent normalement, par ton statut antérieur d'Ostium,conjugué à ta Glossolalie.

Le sens général qui se dégage de ces informations – à savoir que je suis un objet de convoitise – me dégoûte, mais je m'applique à ne pas le laisser paraître.

Ce n'est pas la faute de Haze si j'ai hérité de ces caractéristiques qu'il qualifie de don et non de malédiction.

- J'ai de la difficulté à me défaire des préjugés positifs que j'entretiens à leur égard...

- Je devrai probablement te le répéter à quelques reprises avant que l'idée fasse son chemin... Mais la généralisation ne provient pas de nulle part : par nature, un Angeli ne peut que Fusionner de manière conventionnelle avec un Mortel. C'est la dégradation de leur Essence qui empêche les Tenebraes de le faire. Toutefois, il existe des zones grises. Certaines Expectantes Animarum  peuvent se situer à la limite de l'état minimum de pureté nécessaire à la Fusion...

- Est-ce qu'une Âme qui a Fusionné peut se dégrader?

Haze me toise d'un oeil approbateur qui fait monter ma pression artérielle.

- Excellente question! La réponse est oui, malheureusement. C'est même assez fréquent depuis... depuis certains évènements. Nous pourrons en rediscuter plus tard, c'est un long sujet, me freine-t-il devant mon air intéressé en m'envoyant un rictus un peu tordu qui met le feu à mes entrailles.

Haziel est plus que beau et sexy. Il est magnétique, féérique... Comment lutter contre ça  ? Je devrais me jeter à ses pieds tout de suite et le supplier de m'embrasser. Ce serait réglé. #sefairehumilierparunArchange #bucketlist #lifegoal

Mon Gardien hoche la tête, en attente de mes réactions et je soutiens son regard une seconde de trop pour que la tension entre nous s'épaississe.

Je m'éclaircis la gorge :

- Qu'arrive-t-il à ces gens qui sont jumelés à ces Custos?

- Cela dépend... Lorsque l'Essence du Custos est trop dégradée et qu'elle se compare à celles des Tenebraes, le corps entame une dégénérescence plus ou moins rapide. Parfois, cela ne touche que l'esprit. Il arrive aussi que ce soit les deux à la fois.

Oh!

- Finalement, j'ai quand même eu de la chance...

- Si on veut... J'aime ton positivisme!

- N'exagérons rien. Je suis réaliste tout au plus, je consens en faisant tournoyer le liquide ambré au fond de ma tasse avant d'avaler ce qui en reste.

Comment se fait-il qu'il accepte soudainement de répondre à autant de mes questions? Est-ce en lien avec son incarnation? Peut-être a-t-il besoin de partager ce qu'il vit?

Je dois en profiter pendant que ça passe!

Depuis des semaines, une idée à laquelle je n'ai pas osé réfléchir galope à l'orée de ma conscience, en filigrane de mes pensées. Ce don... J'ai pigé que j'avais changé de statut. Que la possibilité se dessinait pour moi de devenir ... autre chose que ce que je suis présentement.

- Haziel, éclaire-moi sur quelque chose s'il te plaît... Cette histoire de Videns...

Un courant d'air que j'aurais pu prévenir enrobe mes derniers mots et chasse les inflexions chaleureuses des traits de mon Custos. La désapprobation suinte par tous les pores de sa peau.

- Ne peux-tu pas te contenter de profiter de cette chance que tu as enfin d'être débarrassée des Tenebraes sans chercher à attirer l'attention sur toi en contactant les morts et je ne sais quoi encore ?

En. contactant. les. morts.

Mon monde s'arrête.

Bascule.

Éclate.

- Attends... j'articule, tu veux dire que tu pourrais entrer en communication avec mes parents ?

- Peut-être... Mais ne t'emballe pas, Carissima... chuchote-t-il en m'agrippant par le creux du coude pour me faire rasseoir. C'est compliqué. C'est incertain et c'est surtout... très dangereux pour toi ! Promets-moi que tu ne tenteras rien en ce sens!

Impossible de rester assise. Ou de conserver mon calme !

- Pourquoi ?

- Parce que ce Paradis où vont les gens après leur mort est un fantasme, malheureusement, m'explique-t-il d'un ton si doux que j'aurais peur de me briser sur le sens de ces paroles s'il ne les avaient pas enrobées de plumes. La vie qui commence suite au décès du corps terrestre n'est pas dénuée d'aléas.

Maman... Papa... Ils existent peut-être encore...

Je hoche lentement la tête, laissant ces mots infuser mon âme.

- Excuse-moi, j'ai besoin d'un petit moment seule.

- Bien sûr, Carissima, prends tout le temps nécessaire...

Je récupère un hoodie Adidas sur un des crochets en étain moulé en forme de crâne de loup et me dirige vers la sortie. Je referme derrière moi avec soulagement, buvant l'air froid de mars à grandes goulées salvatrices.

Ils sont peut-être toujours là, quelque part... Toujours là, quelque part. Que font-ils ? Pensent-ils à nous ? Sont-ils heureux ? ̶S̶o̶u̶f̶f̶r̶e̶n̶t̶-̶i̶l̶s̶ ̶?̶ ̶Sont-ils ensemble ? Ont-ils déjà été à mes côtés ? Je pourrai peut-être leur reparler...

Oh ! Que dirait Franz de tout ça ?

Mes pensées m'entraînent loin, très loin au fond des crevasses qui fissurent mon cœur depuis longtemps. Un alliage d'espoir et de fébrilité crée un amalgame qui se coule dans les parois ébréchées de mon organe vital. Cette douleur qui fait partie de moi tant d'années s'atténue.

Je me sens... apaisée.

Je ne sais pas combien de temps s'est écoulé lorsque j'entends des pas faire craquer la couche de neige glacée qui masque le bois du palier.

- Ça va mieux ?

- Oui...

Je range les pensées concernant mes parents dans un petit coffre noir ouvragé que je referme et dépose dans un coin de ma tête.

- Que s'est-il passé après ton apparition aux funérailles ?

- Au cours des heures suivantes, je suis retourné auprès de toi.

- Pourquoi ?

- Parce que je me souciais de ce qui allait t'arriver... Et parce que j'étais encore bouleversé par ces émotions que j'avais ressenties en ta présence, hésite-t-il. J'ai toujours été un spectateur plutôt curieux du genre humain. Il m'était déjà arrivé de m'attacher à une personne et de la suivre quelque temps. Sauf qu'avec toi... Ça ne s'est pas passé comme ça. J'ai été...

Il fait courir sa main dans ses cheveux, irrité.

- ... pris au piège par tes interprétations. Je ne m'explique pas ce qui s'est produit à ce moment-là. Sauf qu'ensuite, pour peu que je me trouve dans les parages, j'étais contraint de revenir vers toi, chaque fois que tu effleurais le clavier.

- Oh! Je suis vraiment désolée de t'avoir fait agir contre ton gré, Haze.

- Ne le sois pas... Je l'admets, il y a des moments où je maudissais ce phénomène. Mais, au final... je ne regrette pas où cela nous a menés, décrète-t-il, en dardant ses prunelles brûlantes dans les miennes.

Je suis une torche humaine. Je baisse les yeux et serre les poings très fort pour m'interdire de réagir de manière irraisonnée à l'évocation de ce nous. Je prends le temps de réguler mon souffle, focalisant toute mon attention à conduire un flux d'air régulier à travers mon appareil respiratoire.

Je trie les questions qui me restent, goûtant la brise nocturne glacée qui a contribué à abaisser ma température corporelle.

- Comment se fait-il que je sois restée seule si longtemps, alors qu'il y avait tant d'Expectantes autour de moi ? Pourquoi n'avais-je pas de Gardien pour me protéger du Revochiac ?

Haziel s'approche de la rambarde sur laquelle je suis accoudée en se frottant le menton une fraction de seconde, songeur. Mon pouls s'accélère et je m'efforce de rester concentrée, alors qu'un vague de frustration m'éclabousse le visage.

L'injuste de cette situation m'est difficile à supporter.

- Je comprends ta colère. Malheureusement, je ne peux pas te répondre avec exactitude... Mon hypothèse est que pendant toute ton adolescence, tu étais constamment en mode défensif. Tu ne laissais aucune ouverture pour que le Ritus Fusionem se produise... À cause de toutes ces sollicitations de la part d'Expectantes animarum et de Tenebrae attirées par toi, tes réactions étaient multipliées par dix, tout le temps, ce qui ne te donnait pas beaucoup de répit. C'était comme si tu aspirais l'essence de l'Anima qui se trouvait près de toi, sans Fusionner.

N'est-ce pas ce que j'ai déjà tenté d'expliquer à Jane ? Que je me sentais comme si j'attrapais l'humeur des gens en fendant une foule ? Que cette cyclothymie me rendait folle et surtout, me semblait presque toujours déconnectée des évènements que je vivais ?

- Quand tu jouais, c'était encore plus intense, parce que souvent, ton esprit traversait. Les Expectantes animarum étaient plus fortes de leur côté, donc leurs émotions plus violentes.

Cette impression de transe lorsque j'étais au piano...

Toutes ces heures, tout cet argent gaspillés dans le bureau du psychologue, à essayer de comprendre pourquoi j'étais différente des autres, alors que les réponses se trouvaient tout autour de moi, invisibles aux yeux de M. Cloutier...

- Je n'étais pas auprès de toi lorsque le Revochiac t'a approchée. Mais il a su profiter du fait que tu étais affaiblie par l'effort que tu mettais à repousser sans cesse les Âmes. Et les Angeli dans ton entourage n'avaient aucune chance de le vaincre.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Les Custos des membres de ta famille et ceux de tes amis essayaient d'étendre leur protection sur toi. Ceux de Jane et de Franz, en particulier. Ils influençaient leur Mortel pour que celui-ci te convainque de faire certaines choses, mais cela n'a jamais vraiment fonctionné.

Je me mets à rire.

- Voilà pourquoi Jane a toujours été si étouffante et Franz aussi hystérique avec moi !

- Oui ! Tes proches te laissent respirer maintenant que je suis là, non ? rigole-t-il en m'adressant un clin d'œil de gamin.

Hormis le soir où j'ai découvert de quoi il retournait avec les Anges sur Skype, on m'a lâché les baskets. Seulement, je ne le remarque qu'aujourd'hui. Quand Franz appelle maintenant, c'est pour me parler de mon chaton qui me manque tant !

Haze se tait et je prends conscience de la proximité de son corps. De la chaleur qui s'en dégage et que j'absorbe à travers mes vêtements. De nos souffles suspendus. Il tourne son magnifique visage vers moi. Ses doigts effleurent mon poignet par inadvertance mais nous restons tous les deux immobiles.

Je m'humecte les lèvres ̶p̶o̶u̶r̶ ̶r̶é̶f̶r̶é̶n̶e̶r̶ ̶c̶e̶ ̶d̶é̶s̶i̶r̶ ̶i̶n̶d̶é̶c̶e̶n̶t̶ ̶d̶e̶ ̶l̶'̶e̶m̶b̶r̶a̶s̶s̶e̶r̶ ̶et baisse les yeux sur l'endroit où nos peaux se touchent. Haze retire aussitôt sa main et je retiens un soupir de déception.

- Et où était ce groupe d'Angeli censé prendre soin des enfants avant leur Fusion?

- Leur statut ne leur permettait ni plus ni moins que les autres Êtres immatériels de t'approcher.

La gorge serrée, je médite ces paroles. L'humidité a envahi mes vêtements et plante ses dents dans ma chair. Un bras s'enroule autour de mes épaules.

- Rentrons, tu vas prendre froid...

Je ne réponds rien. Dans le trou au fond duquel je me trouve, les mots sont hors de ma portée.

Haziel m'ouvre la porte et d'un accord tacite, nous nous dirigeons vers le salon où les causeuses écrues me font envie en raison de mon état de fatigue avancé. Je retiens un bâillement et constate sur l'horloge au design épuré posée sur la tablette qu'il est presque trois heures du matin.

Je me laisse tomber sur la première causeuse du bord en me disant que mon compagnon fantasmagorique prendra l'autre mais il n'en est rien. Il s'assoit à ma gauche en conservant une distance prudente entre nous.

- Dans un contexte différent, tu vois maintenant ce que tes Dons auraient pu te rapporter ? s'informe-t-il d'un ton léger.

Je fais un effort terrible pour me hisser hors de cette fosse de noirceur dans laquelle je me suis engluée.

Je me tourne vers Haziel, rassemble toute ma concentration et plonge mes pupilles dans les siennes pour que les étoiles dans nos yeux dansent des uns aux autres et qu'il puisse lire cet encart agrafé à un poteau de téléphone, annonçant mes services de voyance, disponible pour conversation avec les morts, recherche de numéro de loterie gagnant et aide aux relations amoureuses...

Je suis récompensée par son rire cristallin qui trace sur ma peau de délicieuses arabesques brûlantes.

Le bruit que fait mon estomac à cet instant précis rompt la légèreté du moment et la gêne se faufile par la cassure.

- Tu m'excuses quelques instants ? Je dois répondre à un besoin très terre à terre.

- Je t'en prie.

Je me rends à la cuisine en quelques enjambées et ouvre la porte du réfrigérateur pour me préparer un plateau de fromages et de craquelins. J'y ajoute des dattes, des raisins et des figues et reviens déposer mon assiette ainsi qu'un verre d'eau sur le vieux coffre qui fait office de table basse.

- Je sais finalement comment tu es entré dans ma vie, et ce qui t'a amené à devenir mon Custos... mais que se passera-t-il maintenant?

- ...

Cette fois, je suis allée trop loin.

- J'ai mis du temps à essayer de comprendre tous les phénomènes inexplicables qui t'entouraient. Des jours, des mois, des années... Et je réalise aujourd'hui qu'il me reste encore beaucoup de mystères à élucider.

- Lesquels ? je murmure.

Il ne va pas me répondre.

- Toi... Moi...

Sa voix rauque est une ligne dont l'hameçon se fiche dans mon âme, ne me laissant d'autre choix que de rendre les armes en attendant d'être draguée vers lui.

- Ce qui se passe entre nous...

Chaque atome de mon corps est polarisé pour attirer les siens de sorte que nous nous retrouvons face à face sans que je n'aie vraiment eu conscience de comment cela s'est produit.

- Ce qui se passe entre nous... répète-t-il en levant sa paume à la hauteur de mon visage sans me toucher.

J'y appuie la mienne en réfrénant la fièvre qui me consume.

- Qu'est-ce qui se passe entre nous Haziel ? je souffle.

J'ignore lequel de nous deux annihile l'infime distance entre nos lèvres.

- Je ne sais pas... murmure-t-il contre ma bouche.

Nos doigts s'entrelacent.

- Depuis que je te connais, des émotions inconcevables se sont mises à interférer avec ma logique, émet-il sourdement.

J'intime à chacune des fibres de mon corps de se figer, dans la crainte de faire un geste prématuré.

Lorsqu'un vide froid remplace la chaleur que dégageait son visage, je comprends que mes efforts étaient inutiles.

- Je suis désolé Carissima... Je ne peux pas.


En média : Someday You Will Be Loved par Death Cab For Cutie


Coucou mes Lovelies chéries !  

Je suis désolée du délai de livraison de ce chapitre - et de sa fin décevante et brutale !  J'ai été sadique, je le sais !  Est-ce que cela vous a plu quand même ? Oh allez, ne soyez pas fâchées, vous deviens bien vous douter qu'avec un titre semblable, je n'allais pas lâcher le premier baiser aussi facilement ?  Vous devriez commencer à me connaître depuis le temps ! 

Finalement m'imposer un délai ne m'a pas trop réussi.  D'abord à cause d'un paquet d'imprévus dans ma vie personnelle, et ensuite, un paquet d'imprévus reliés à la direction à donner à ce chapitre qui est sans contredit celui qui a été le plus difficile à écrire depuis le début de ma réécriture.  

Le prochain marquera la reprise de l'action.  J'espère que ma lenteur de publication ne vous découragera pas de poursuivre votre lecture.  Sachez que si vos encouragements ne me soutenaient pas autant, je serais peut-être tentée de mettre ma publication en pause parce que j'ai un horaire ultra-chargé mais la bonne nouvelle est que mine de rien, dans 107 jours - si si, j'ai commencé un décompte ! - je serai en vacances pour deux mois !!!

À bientôt les filles !


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