Bad bad girls
On m'a toujours dit, lorsque j'étais enfant, que j'étais une "gentille fille", lorsque je suis arrivée à l'école, au début du collège, j'étais "la fille sage" et puis est arrivé la période TE-RRIBLE : l'adolescence. Les gens ont commencé à me voir d'une manière différente et grâce ou à cause de mon copain vu comme un "bad boy", je suis devenue : une mauvaise fille.
Les cheveux colorés, les piercings, le look de gothique, puis de rockeuse, les insultes étaient ma ponctuation, les virées nocturnes, ma nouvelle vie, décuver en cours mon quotidien et sortir avec un mec majeur alors que j'étais mineure, tout ça dans le plus grand des secrets, mon adrénaline.
Bref, j'étais passé de la gamine aux nattes qui engueule sa mère parce qu'elle passe au feu rouge, à celle qui brise les règles impudemment. Froide et arrogante, je me fichais de tout, je me sentais au-dessus. J'étais selon mon entourage : la bad girl, celle qui fait trembler le collège ou le lycée.
Et je pense aujourd'hui, que c'est le comportement le plus ridicule que j'ai pu adopter.
Vous l'avez deviné, je vais vous parler aujourd'hui, mes petits pandas roux, des bad girls.
Comme vous le savez, tata Aki va vous donner une définition. Bon, pour ça, ce fut difficile parce qu'entre le urban dictionnary et wiki how, je n'ai trouvé que le oxford pour me donner une définition, la voici en gros : "Une femme qui défie, se rebelle contre les standards, les manières de se conduire [approuvées par la société], particulièrement d'un manière "sauvage", rebelle ou bien provocante sexuellement."
Bon, on va se parler franchement, j'ai lu une ou deux histoires de bad girls sur wattpad et j'ai pleuré du sang. Je pourrais faire ma française et râler à fond, ce que je vais faire, mais je vais aussi vous expliquer pourquoi les bad girls ont créé la société d'aujourd'hui, pourquoi vos grands-mères sont en général des bad girls qui vous ont offert ce monde où vous pouvez vivre avec une putain de pilule.
Revenons donc dans le passé pour mieux comprendre les actuelles mauvaises filles.
Les mauvaises filles, contrairement aux mauvais garçons, sont quand même moins représentés et apparaissent rarement comme des figures valorisées. Vous remarquerez que les histoires les plus populaires restent celle où il y a un bad boy, un vilain garçon qui fait mouiller la culotte des jeunes (ou pas) filles. On voit rarement des figures positives de jeunes rebelles dans la littérature ou le cinéma, on les présente comme... des victimes.
Dans le passé, les filles qui avaient une maternité hâtive (pas de pilule hein, on se rappelle), les prostituées, les chefs de gang, les fugueuses, tout ça, c'est des filles de mauvaise vie, des filles pas éduquées, des filles à ne pas approcher, parce que tout ça, c'est mal. Mais qu'est-ce qui fait que quelque chose est mal ou non ? Ce sont les normes qui l'on créer dans la société. En soi, il n'y a ni mauvaise fille, ni mauvais garçon.
On a toujours demandé beaucoup aux filles [comme aux garçons], d'obéir, de suivre les ordres du père, du frère, de l'oncle ou du cousin, de se tenir sage, de respecter les règles, de ne pas tomber enceinte hors du mariage, de ne pas faire quelque chose qui dévie du comportement "habituel" attribué par la société. Une fille se doit d'être pure, recluse et respectueuse. Puis, comme vous le savez, en 68, on a eu une vague de rébellion, on ne demandait plus aux femmes d'être pure, blanche etc, il fallait maîtriser leur corps, tout savoir et se démerder. Ma grand-mère me racontait ça, soit tes parents te disaient d'aller voir un médecin pour parler de ta sexualité ou bien prendre la pilule lorsque c'était nécessaire, ou bien tes géniteurs t'annoncaient avec gentillesse : DÉGAGE, C'EST TON CORPS, JE VEUX RIEN SAVOIR, TU ES ENCEINTE ? MARIAGE OU AVORTEMENT.
Mais pendant cette rébellion, les "mauvaises filles" du passé en ont profité pour prôner leurs valeurs : les femmes sont libres, autant que les hommes et n'ont pas à avoir un traitement différent. Elles peuvent tomber enceinte si elle le souhaite (en prenant la pilule) et choisir de garder l'enfant avec un père sans en avoir honte parce qu'ils ne sont pas mariés.
Une femme est libre et indépendante, autant qu'un homme.
Alors voilà, la bad girl est importante et a été un symbole, une figure importante dans l'avancé de la société. Les bad girls DOIVENT être représentées et mises en valeur, parce que ce ne sont pas des bad girls mais des femmes et les femmes ne sont pas des victimes, que des filles pures, blanches. Les femmes sont des humains, comme les hommes, elles sont chiantes, gentilles, ignorantes, cultivées, drôles, sarcastiques, folles, une femme a pleins de qualités et de défauts tout comme un homme et ne se résume pas à être victime, je le répète.
Bon, alors, pourquoi je veux râler?
Parce qu'un bon nombre de bad girls que j'ai vu sur wattpad ne sont pas de bad girls.
Pourquoi ? Résister au bad boy ne fait pas de vous une bad girl, avoir des tatouages, des piercings, des cheveux colorés, dire des insultes, vous croire supérieure, être sexy bref, tout ça ne fait pas d'un personnage une bad girl.
Non, une bad girl est une femme.
C'est tout, le simple fait de vous battre pour vos droits, pour le droit des femmes dans le monde fera de vous une bad girl dans un pays. Le simple fait de vous battre pour que les hommes ne soient pas non plus vu comme des objets sexuels à muscles, et les femmes des objets sexuelles aux gros seins fera de vous une bad girl.
Sur wattpad, la bad girl est juste une petite chieuse qui fait sa crise d'ado en disant à ses parents (riches) qu'ils sont chiants, elle résiste deux minutes au bad boy avant de mouiller sa culotte et de redevenir la petite fille sage qui obéit aux règles que pose l'homme.
Vous savez quoi, j'ai assez parlé, vous connaissez les bad girls aussi bien que moi, c'est plutôt un article coup de gueule. Si je peux vous dire un truc, c'est que les mecs qui se comporte comme des "bad boys" [comme ceux qu'on voit sur wattpad] sont des putains d'emmerdeurs toxiques et que les nanas "bad girls" de wattpad sont des putains d'emmerdeuses qui font leur crise d'adolescence.
Après, c'est aussi ce qui fait qu'ils sont humains et qu'en un sens, ils font partis des gens qui se battent pour quelque chose. Ils se battent pour eux mais ils se battent.
Laissons les tranquilles au lieu de leur râler dessus, ça amuse les foules, il faut bien un peu de fun dans ce monde en destruction.
C'est sûr, Trump et Kim ont trop lu de fanfic de bad boys, ils veulent savoir qui a la plus grosse.
Amicalement votre,
#Aki
A ma grand-mère et ma mère qui se sont battues et se battent pour le droit des femmes depuis des années.