Les Ténèbres dans nos Cœurs...

By ombrenoire

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Loki est en prison. Il a encore perdu. Alors que tout semblait se mettre parfaitement en place pour lui, une... More

Infos et introduction
Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Remerciements
Pray For Paris
Cadeau de 15k ♡
Un souci de couverture...
Ranking

Chapitre 14

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By ombrenoire



Elsa ouvrit difficilement les paupières en sentant le mouvement de balancier exercé sur son corps. Quoique, le terme de balancier n'était sans doute pas tout-à-fait approprié. Elle avait juste l'impression que la terre tournait, que son estomac se trouvait quelque part à mi-chemin entre sa place habituelle et sa gorge, qu'on l'avait passée sous un rouleau compresseur, et que le monde était à l'envers.

Ah. En fait, il était bien à l'envers. Ce n'était pas juste une impression. Elle était dans les bras de quelqu'un – Rogers, d'après les chaussures – qui la portait comme une mariée. Si le monde était sens dessus-dessous, c'était à cause du fait que sa tête pende vers le sol. Elle ferma les yeux, incapable d'obliger ses paupières à rester ne serait-ce qu'entrouvertes. Elle luta un moment pour ne pas rendre ce qu'elle avait avalé le matin même, avant que le goût amer de la bile ne se dissipe dans sa bouche. À ce moment seulement, elle put rouvrir les yeux. La vision brouillée par ses cils, elle distingua néanmoins Loki, qui avançait péniblement derrière elle, fermement soutenu par Stark et Barton. Elle essaya, sans résultat, de se souvenir de ce qui s'était passé. Mais elle était trop fatiguée pour se battre avec sa mémoire visiblement défaillante. Elle se contenta donc de fixer le paysage dévasté derrière le trio d'hommes.

La terre était brûlée en plusieurs endroits. Des éclats de glace, de pierre et de bois jonchaient les gravillons, et beaucoup d'arbres ne formaient plus que des souches noircies et carbonisées. Des fragments de souvenirs commencèrent à s'assembler. Elsa n'essaya pas de les attraper, et préféra leur laisser le temps de se remettre en place d'eux-mêmes.

Le léger éclat dans ses yeux attira le regard de Loki. Ils s'observèrent pendant un bref instant, puis il soupira, comme s'il était soulagé. Elle voulut froncer les sourcils, et renonça. Elle était vraiment épuisée. Un léger murmure lui parvint alors qu'elle sombrait dans l'inconscience :

– Captain ? Elle est vivante.

§.§.§.§.§.§

Elsa resta alitée de longues semaines, branchée sur le matériel de secours de la navette terrienne. De longues semaines pendant lesquelles elle ne fit presque rien d'autre à part manger et dormir. Quand elle avait la force d'avaler quelque chose, bien sûr. Ce qui arrivait un jour sur quatre. Les médecins venus des quatre coins du pays, voire des royaumes voisins, tournaient en rond dans le palais. Ils se concertaient, se disputaient, se mettaient d'accord, testaient des des tisanes, des infusions, des plantes parmi les plus introuvables, qui paraissaient tous aussi efficaces que de l'eau fraîche. Elle était dans un état stable, certes, mais on ne constatait aucune progression qui aurait permis de déterminer la cause de son mal.

Et un jour, le détecteur cardiaque que lui avait fixé Natasha cessa de biper. La servante, dûment formée par l'agente du SHIELD, se leva presque immédiatement pour aller avertir la personne qui était en faction derrière la porte de la chambre.

Loki aussi récupérait. Il reprenait doucement ses forces, vidé par le combat qui avait sapé toute son énergie. Toutefois, lorsqu'il entendit parler de l'arrêt cardiaque d'Elsa, il fut sur pied à l'instant, même si c'était au beau milieu de la nuit. Il fila vers la chambre aussi vite que son long repos forcé le lui permettait. À son arrivée, il trouva la totalité des Avengers – hormis Banner – dans la chambre, ainsi que la princesse Anna. Ils étaient tous debout autour du lit. Il se fraya difficilement un passage pour toucher la peau de la reine. Elle était aussi glaciale qu'une bise d'hiver de Jötunheim.

La pensée le fit tiquer. Au même moment, la couleur blanche de l'épiderme commença à s'effacer pour laisser place à un bleu profond. En voyant ce phénomène, Anna lui attrapa le bras.

– Qu'est-ce que vous lui avez fait ? cria-t-elle.

Il ne répondit pas, plongé dans ses pensées. Il essayait de retrouver un paragraphe dans un volume consacré aux différents peuples des neuf mondes, que sa mère lui avait fait lire des siècles plus tôt.

Les habitants des terres de glace et de brume se ressemblent presque en tous points. Ils ont une taille supérieure à celle des peuples communs comme les elfes et les Ases, des yeux rouges et des traits de visage presque humain. Leur force, soulignée par une musculature prononcée ainsi qu'un corps adapté aux grands froids, est sans nul doute leur plus grand atout, si l'on fait abstraction des quelques rares mages de cette espèce qui pratiquent la métamorphose comme aucune autre créature vivante ne le peut.

Toutefois, leur différence fondamentale n'a été découverte qu'après des décennies de combat. Les participants aux guerres sans merci qui ont opposé Ases et Jötuns ont remarqué, après maintes rencontres, que le nombre d'ennemis ne diminuait presque jamais chez ce peuple des grands froids. Ils semblaient renaître après chaque victoire. Odin, le Père-de-tout, découvrit finalement que ces êtres possédaient des capacités de régénération phénoménales.

Ainsi, un Jötun, même blessé à mort, s'il trouve l'environnement adéquat, peut se plonger dans un état « d'hibernation » qui lui permettra de se reconstruire de l'intérieur. Dans cette situation, sa fréquence cardiaque et son rythme respiratoire diminuent sensiblement, et il paraît mort aux yeux de toute créature qui le croiserait. Cet état se prolonge généralement pendant quelques jours, le temps que les organes principaux se reforment. Une absence de conditions adéquates peut cependant retarder la mise en place de ce métabolisme et mener le Jötun à la mort.

Loki, fiévreux, se tourna vers la servante sans un regard pour Anna, qui lui secouait le bras comme si elle voulait le lui arracher.

– Qu'avez vous fait différemment des autres fois ? l'interrogea-t-il à brûle-pourpoint.

Elle fit passer son poids d'un pied à l'autre, hésitante. Il essaya de rester patient.

– Je n'ai pas mis la perfusion que m'avait confié Miss Romanoff, lâcha-t-elle finalement. Et j'ai baissé la température de la pièce, vu qu'il me semblait faire chaud. Mais maintenant que vous le dites...

Elle se dirigea vers l'âtre, avec l'intention évidente de ranimer les braises.

– Non, l'arrêta-t-il.

Il prit un verre d'eau, et éteignit totalement le feu, avant d'ouvrir la fenêtre en grand. L'air froid de la nuit d'Heyannir s'infiltra dans la pièce en faisant frissonner toutes les personnes présentes.

– Ne lui remettez plus ces compléments alimentaires, commanda-t-il à la femme. Et prenez une bonne couverture si vous voulez continuer à assurer votre garde. Il va faire froid.

– Mais vous êtes fou ! protesta Barton.

Loki les entraîna au dehors.

– Écoutez, lança-t-il une fois qu'il eut refermé la porte. Je ne sais pas comment, ni pourquoi, mais cette femme a du sang de Jötun dans les veines.

Au vu de leurs regard d'incompréhension, il se sentit obligé d'expliquer :

– Un peuple venant de l'un des mondes les plus froids de l'Yggdrasil. Et accessoirement, ce sont les ennemis jurés d'Asgard et de mon frère.

Ils le fixaient toujours d'un air incrédule.

– Si vous voulez vraiment l'aider, laissez-moi faire, les pria-t-il, en désespoir de cause.

Il revint dans la chambre en leur claquant la porte au nez. La servante était partie chercher des vêtements chauds. Le froid ne le dérangeait pas. Il s'assit sur l'un des fauteuils drapés, et observa la jeune reine. Sans qu'il sache pourquoi, depuis le dernier combat, il ne supportait pas l'idée qu'elle meure. Lui-même ne se comprenait pas, il n'arrivait pas à déterminer d'où venait cette soudaine attirance qu'il éprouvait. Ç'avait été tellement brutal qu'il avait douté pendant un moment que c'était naturel. Il aurait bien voulu aller voir ce troll, Pabbie, pour lui poser des questions, mais il était hors de question de quitter le chevet d'Elsa. Surtout maintenant.

La servante revint, et marqua un temps d'arrêt en le voyant dans la pièce. Finalement, elle ne fit pas de commentaire, et se contenta de lui tendre une couverture. Il hésita à lui dire que ce n'était pas nécessaire. En voyant son indécision, la femme fit un léger sourire. Elle s'assit à son tour à même le sol, et lui demanda :

– Vous êtes comme elle ?

Il hésita à répondre. La façon dont elle le disait ne lui plaisait pas. Il n'aimait pas la connotation péjorative du « comme elle ». Encore une fois, alors qu'il allait dire que ce n'étaient pas ses affaires, elle le devança.

– Je ne veux pas dire qu'elle est un monstre, ou quelque chose dans ce genre... Elle est juste différente. La plupart des autres dirigeants ont du mal à l'accepter, confia-t-elle avec un rire moqueur.

En quoi ce genre de chose la concerne ? se demanda-t-il.

– Je m'appelle Laia, au fait.

Il laissa tomber sa tête sur le dossier du fauteuil. La nuit promettait d'être longue. Laia avait l'air bavarde. Au moins, elle le tiendrait éveillé. Il s'obligea à prêter une oreille au discours de la servante, qui racontait la vie quotidienne de chaque habitant du château. Entre les passages inintéressants, il parvint tout-de-même à capter quelques bribes sur l'histoire du royaume, du palais, de la reine et de ses parents. Et lorsque Laia se tut, aux alentours de quatre heures du matin, ce fut lui qui la relança en lui posant de nouvelles questions pour ne pas s'endormir.

Au matin, il ne ferma pas la fenêtre, mais créa un dôme magique au dessus d'Elsa. La barrière glaciale permettait de refroidir l'air autour de son corps, et de lui former un environnement similaire à celui de Jötunheim. Il n'y avait plus qu'à espérer que ça marche.

§.§.§.§.§.§

Une semaine passa ainsi. Loki commençait à désespérer. Avec Laia, ils se relayaient sans cesse. Ils ne quittaient presque jamais le chevet d'Elsa. Le dieu était devenu un véritable animal nocturne. Il dormait la journée, veillait la nuit. Il lisait les nombreux livres qui étaient entreposés dans la pièce, l'un après l'autre. Au début, il avait hésité à en prendre un. Mais, finalement, par manque d'activité, il s'était décidé à en piocher un au hasard. Ainsi, il découvrait la littérature Midgardienne. Il passait ses soirées assis dans le fauteuil, à tourner les pages, en jetant de fréquents coups d'œil à la reine.

De son côté, enfermée dans son cocon de fraîcheur, Elsa s'agitait. Elle n'avait plus mangé depuis plus de cinq jours, et sa peau était toujours bleue. Elle dormait continuellement, d'un sommeil entrecoupé de gémissements et de cauchemars. Parfois, Loki avait l'impression qu'elle allait s'éveiller, tant elle remuait, mais tôt ou tard, elle s'apaisait toujours. Et, presque tous les soirs, elle semblait faire le même cauchemar. Elle se mettait à crier, réveillait souvent la moitié du château en hurlant « Non, Anna ! », puis replongeait dans un rêve plus calme. Et ça se produisait toujours aux alentours de vingt-trois heures, jamais plus tôt, jamais plus tard. C'était comme une chimère chronique, qui revenait continuellement, et contre laquelle personne ne pouvait rien.

Les médecins avaient été renvoyés dans leurs contrées d'origine. Ils étaient impuissants face à une nature qu'ils ne connaissaient pas, et que leurs remèdes ne pouvaient pas traiter. Anna se débrouillait tant bien que mal pour gérer le royaume. Elle avait abandonné les préparatifs du mariage que sa sœur avait entrepris, pour se concentrer uniquement sur les affaires d'économie, de commerce et d'administration. Perpétuellement cloîtrée dans sa chambre ou dans le bureau, elle ressemblait à un zombie, pâle et amaigrie. Plus que les heures de sommeil manquantes, c'était son inquiétude pour Elsa qui la fatiguait et qui lui faisait faire des insomnies. Les fenêtres du palais s'étaient fermées, les portes s'ouvraient rarement. Même en ville, la joie s'était ternie.

Un seul homme exultait, dans l'ombre. L'espion du prince Hans avait d'excellentes nouvelles à rapporter à son maître assoiffé de vengeance.

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