Tu es mon nouveau monde

Av AnanasPower01

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« Je ne boirai plus jamais d'alcool » s'était dit Anna quand elle se réveilla devant la porte de Cul-de-Sac a... Mer

Prologue : Le passage
1 : Gueule de bois et nains surprises
2 : Finalement je vais peut-être rester... Non, non, y'a aucune raison à ça !
3 : Une longue soirée
4 : A l'aventure, compagnons !
5 : Première leçon
6 : Nuit agitée
7 : Une dispute et de la sauge
8 : Ils courent, ils courent, les p'tits nains...
9 : Convalescence
10 : La danse
11 : La surprise
12 : Le bal
13 : Frayeur
14 : Être une grande gueule en trois leçons
15 : Sensations fortes
17 : Réveil, Beorn, Illusions et Tensions
18 : Accrobranche, Araignées et Arrestation
19 : Fuite en tonneaux
20 : Blessés
21 : Flammes
22 : Folies
23 : Les Cinq Armées
24 : Dernière danse, la marche de l'espoir
25 : Stratégies militaires non-conventionnelles
26 : Elle est mon Amrâlimê, mon Unique, mon Étoile
27 : Après tout ce temps...
28 : Les fantômes du passé
29 : La force de l'amour
30 : De retour
31 : Coucou c'est moi que v'là !
32 : Le retour des guerriers
33 : Le dîner de fiançailles
34 : Ordre de mission
35 : La délégation diplomatique
36 : Craquage des nerfs
37 : Déception et dangereuse mission
38 : Une blessure profonde
39 : Un nouveau départ
40 : Une bonne nouvelle
41 : Une excellente idée
42 : Le plus beau jour de leur vie

16 : La petite maison dans la prairie

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Av AnanasPower01

Ils avaient passé près d'une semaine en haut du promontoire. Le repos était plus que bienvenu après toutes leurs péripéties, et Thorin et Anna devaient rester au calme pour la bonne guérison de leurs blessures. Oïn n'était pas inquiet pour la jeune fille, c'était une vilaine cicatrice, mais elle avait l'air de très bien s'en remettre. Elle soupçonnait son bracelet d'y être pour quelque chose.

Elle n'avait presque jamais quitté Fili pendant ces quelques jours. On n'avait pas l'un d'eux quelque part sans que l'autre y soit aussi. S'ils rompaient le contact physique rien qu'un instant, leurs sourires se fanaient légèrement, ou ils devenaient nerveux sans raison. Ils passèrent beaucoup de temps, assis l'un contre l'autre, adossés à un rocher, à discuter en regardant l'horizon. Kili se joignait de temps en temps à eux, mais la plupart du temps, les nains s'étaient accordés pour leur laisser un peu d'intimité. Après tout ce qu'ils venaient de traverser, un peu de réconfort et de bonheur ne pouvait pas faire de mal ! Même si un certain nain que nous ne citerons pas [c'est Thorin, Môssieur Grincheux en personne !] ne voyait pas d'un bon œil cette relation.

Fili n'en revenait toujours pas. Après toutes les erreurs qu'il avait commises, après tout ce qu'ils avaient vécu... Elle l'aimait. Elle ne lui avait pas dit en toutes lettres, mais il le savait. Lui non plus ne l'avait pas dit d'ailleurs, mais ils n'avaient pas besoin de se le dire pour le savoir. Elle l'aimait. Il n'arrivait toujours pas à intégrer cette information. Mais il était heureux. Incroyablement heureux.

Anna ne s'était pas posé de questions quand elle l'avait embrassé impulsivement. Elle avait des sentiments pour lui c'était certain. Elle se sentait bien avec lui, depuis le début. Et elle l'adorait toujours malgré tous leurs différents et leurs anciennes disputes. Il faut dire qu'il s'était bien rattrapé depuis. Et Mahal, qu'est-ce qu'il embrassait bien ! Elle avait déjà embrassé des garçons, mais aucun ne lui arrivait à la cheville.

Ils discutaient de leurs enfances respectives, de l'incroyable nombre de bêtises qu'ils avaient faites – y'en a pas un pour rattraper l'autre ! – de leurs rêves... Mais dès que Fili amenait leur couple ou un possible futur ensemble dans la conversation, Anna se débrouillait pour changer de sujet plus ou moins subtilement. Il ne s'en formalisait pas, après tout ils ne se connaissaient que depuis deux mois, et n'étaient ensemble que depuis quelques jours ! Mais le sujet restait dans un coin de son esprit. De son côté Anna ne savait pas. A la fois l'idée de passer sa vie avec un nain aussi parfait à ses yeux l'enchantait, mais s'engager si jeune... A seize ans, les mots « mariage » « enfants » « famille » ne sont que de lointaines possibilités, pas des réalités ou de véritables projets. Sauf que Fili, en âge humain, avait environ vingt-et-un ans. Donc pour lui ça faisait partie de ses projets de vie. Quand elle y pensait, elle finissait par secouer la tête de frustration parce qu'elle ne savait pas quoi faire.


Finalement Thorin les fit reprendre la route. Anna descendit du promontoire, portée par Dwalin parce qu'elle boitillait légèrement et que c'était trop dangereux, si sa jambe flanchait ou alors qu'elle glissait. Fili s'était approché en pensant le faire, mais un seul regard du guerrier le fit reculer.

Dwalin surveillait étroitement le jeune prince. Il avait toléré leur proximité toute neuve pendant quelques jours, mais maintenant il attendait du blond un comportement irréprochable vis-à-vis de la jeune fille.


Ils étaient repartis depuis quelques jours, Thorin s'était parfaitement remis, la jambe d'Anna ne flanchait plus. Ils étaient plus soudés que jamais après leur aventures gobelines, et le moral de la troupe était au beau fixe. Toutefois la réalité les rattrapa bien vite, en l'occurrence un éclaireur warg solitaire qu'Anna et Kili abattirent de deux flèches dans le cœur, tuant instantanément et plutôt discrètement la bête. Thorin les avait récompensés d'un hochement de tête appréciateur, les faisant rosir de fierté. Ils continuaient à progresser, mais l'ambiance était plus tendue, et ils restaient silencieux. Thorin avait ordonné une halte et ils se reposèrent à l'abri d'un rocher pendant que Bilbo partait en éclaireur.

A peine fut-elle assise qu'Anna perdit connaissance. Fili la tint contre elle en la berçant. Gandalf s'approcha.

-Depuis quand a-t-elle ce genre de crises ?

-Depuis le premier soir, répondit Fili. Elle a des moments d'absence fréquents.

Gandalf passa sa main au-dessus du corps d'Anna en fronçant ses épais sourcils.

-Est-ce grave ? demanda Kili.

Gandalf ne répondit pas.

-Et quand elle se réveille ?

-Elle nous raconte ses rêves, répondit Fili. Des paysages en général. Elle nous a parlé de grandes étendues herbeuses, de forêts... Rien de particulier.

-Si, intervint Kili. Elle a parlé une fois d'une elfe rousse.

Gandalf marmonnait dans sa barbe en réfléchissant. Les deux princes le fixaient, légèrement inquiétés par son comportement. C'est à ce moment qu'Anna se réveilla, prenant une grande inspiration comme si elle sortait d'une longue apnée.

-Qu'avez-vous vu ? demanda immédiatement Gandalf.

-Des prisons... Nous étions tous dans des cellules séparées... Je ne sais pas où c'était, et je n'ai vu personne d'autre...

Gandalf fronça d'avantage ses sourcils.

-Gandalf, ce ne sont que des rêves hein ? interrogea Kili.

Le magicien ne répondit pas, ce qui inquiéta le trio. Ils n'allaient quand même pas finir dans des prisons ? Le retour de Bilbo les arracha à leurs réflexions.

-La horde est proche ? demanda Thorin.

-Trop proche, répondit Bilbo. A deux lieues, pas plus. Mais ce n'est pas le pire.

-Les wargs ont flairé notre odeur ? questionna Dwalin.

-Pas encore, mais ça viendra. Nous avons un autre problème.

-Ils vous ont vu ? intervint Gandalf.

-Hein ?

-Ils vous ont vus.

-Non, ce n'est pas ça.

-Ha ! fit Gandalf, triomphant. Que vous avais-je dit ? Discret comme une souris, l'étoffe d'un cambrioleur.

Les nains approuvèrent, mais Bilbo ne se calmait pas.

-Écoutez-moi. Je vous en prie, écoutez-moi ! J'essaie de vous dire qu'il y a autre chose là-haut !

-Pire que des orcs sur des wargs ? marmonna Anna. Je demande à voir...

-Quelle forme cela avait-il ? demanda alors Gandalf. Comme un ours ?

-O-oui... Mais plus gros, beaucoup plus gros, admit Bilbo.

-Finalement je ne demande pas à voir...

-Vous saviez pour cette bête ? lâcha Bofur. Il faut rebrousser chemin !

-Et tomber aux mains des orcs ? répliqua Dwalin.

Anna frissonna à cette pensée. Fili lui serra la main.

-Il y a une maison, intervint Gandalf. Pas très loin d'ici, où nous pourrions trouver refuge.

-La maison de qui ? grogna Thorin. D'un ami ou d'un ennemi ?

-Ni l'un ni l'autre, répondit Gandalf. Il nous aidera ou... il nous tuera.

« Suuuuupeeeer ! Cette personne me plaît déjà » pensa Anna.

-Quel choix avons-nous ? demanda Balin.

Un impressionnant grondement animal retentit alors.

-Aucun, répondit Gandalf.

Ils se mirent à courir – une fois encore. Anna tenait les deux frères par la main pour être sûre de tenir le rythme. Ils traversèrent d'immenses champs de fleurs, des forêts majestueuses... Ils sautaient au-dessus des souches, slalomaient entre les troncs, et sans cesse les grondements se rapprochaient. Lorsqu'ils sortirent du bois, ils aperçurent une maison.

-Dans la maison, vite ! les houspilla le magicien.

Anna courait avec toute la vitesse que ses petites jambes pouvaient lui donner. Aussi fut-elle plus que surprise quand Bombur réussit à tous les dépasser à la course ! Les premiers s'écrasèrent lamentablement contre la porte de bois. Ils se mirent à taper dedans comme des forcenés quand Thorin et Dwalin, les derniers arrivés, pensèrent à enlever le madrier. Anna regardait avec terreur l'énorme ours brun qui arrivait dans leur direction. La porte s'ouvrit et ils se précipitèrent à l'intérieur. Ils refermèrent l'immense panneau de bois sur le museau de la bête, et durent pousser de toutes leurs forces pour que le monstre ne rentre pas.

-C'est quoi ça ? osa demander Ori.

-Ça, c'est notre hôte, répondit tranquillement Gandalf. Il s'appelle Beorn et c'est un changeur de peau. Parfois c'est un énorme ours brun, parfois c'est un homme grand et fort. L'ours est imprévisible, mais l'homme peut entendre raison. Cependant, c'est quelqu'un qui n'aime pas beaucoup les nains.

Anna secoua la tête en levant les yeux au ciel. Typiquement Gandalf ça ! Les emmener dans la demeure d'un redoutable prédateur qui allait probablement tous les tuer ! Elle partit avec les deux frères dans l'exploration de la maison, et fut ravie de trouver une salle de bain avec un immense baquet de bois. « Un bain chaud... ». Rien que l'idée la faisait frissonner de plaisir !

-Les gars, aidez-moi à faire chauffer de l'eau ! ordonna-t-elle.

Les deux frères s'exécutèrent et firent chauffer de l'eau en l'amenant au fur et à mesure dans le baquet avec des seaux. Kili s'éclipsa rapidement, ses bâillements avaient fini par l'emporter et il était parti se coucher avec les autres dans la grange. Anna déposa ses affaires dans un coin, sortit de son sac des vêtements propres, étendit un drap de bain par terre comme tapis de bain et en récupéra un autre pour elle dans une commode. Elle retira sa veste, ses bottes et lâcha ses cheveux. Elle allait enlever sa chemise quand un raclement de gorge l'interrompit. Elle se retourna, toute rouge.

-Fili... Je comptais prendre un bain... Tu n'as qu'à aller t'installer, je te rejoins quand j'ai fini...

Elle était un peu nerveuse. « Mais pourquoi je suis nerveuse ? ». Fili se gratta l'arrière du crâne, légèrement mal-à-l'aise.

-Je ne suis pas rassuré à l'idée de te laisser seule... je veux dire, l'ours rôde dans les parages, et il y a les orcs, les wargs... La grange est à l'autre bout de la maison, et s'il t'arrivait malheur je...

Elle le fit taire en l'embrassant avec fougue. Fili sentit quelque chose se réveiller en lui... Il approfondit le baiser, laissant ses mains courir sur la taille de sa bien-aimée.

-Je t'aime, lui souffla-t-il avant de l'embrasser dans le cou.

-Moi aussi, murmura-t-elle en fermant les yeux.

« Je perds le contrôle là... Foutues hormones ! ». Elle se dégagea finalement de son étreinte.

-Il ne m'arrivera rien, ne t'inquiète pas, lui dit-elle.

Elle l'embrassa à nouveau, avec beaucoup plus de douceur, mais pas moins de passion. Fili ne voulait pas la lâcher. Finalement elle recula son visage.

-Si tu m'embrasses comme ça, comment veux-tu que je te laisse ?

Elle sourit timidement.

-Alors tourne-toi et ne regarde pas s'il-te-plaît.

Et sans vérifier s'il s'était effectivement retourné, elle retira tous ses vêtements et entra rapidement dans la baignoire avec un soupir d'extase. Près de deux mois sans se laver correctement ! C'était inhumain... Fili s'était retourné, rouge comme une tomate. « Suis-je vraiment planté là alors que la femme de ma vie est dans son bain, à quelques mètres à peine de moi ? » se dit-il.

-C'est bon, lui dit-elle. Je suis dans le bain.

Il se retourna lentement. Il ne voyait que sa tête qui reposait contre le rebord du baquet – heureusement pour ses hormones déjà en ébullition. Il décida de s'asseoir contre la baignoire, ainsi il n'était pas tenté de la regarder. Ils restèrent silencieux. Ce n'était pas un silence oppressant ou gênant, ils ne ressentaient juste pas le besoin de parler. Après de longues minutes, Anna l'appela.

-Blondinet ?

-Arrête de m'appeler comme ça, protesta le nain malgré son sourire.

-Mon blondinet d'amour ? tenta-t-elle.

-Quoi ?

-Tu veux bien me passer mon drap de bain s'il-te-plaît ?

Il sauta sur ses pieds, et lui tendit le tissu en se couvrant les yeux de l'autre main. Anna s'enroula dedans et se tint debout sur son tapis de bain improvisé. Fili s'était décidé à ouvrir les yeux. Il ne pouvait les détacher de la jeune fille. Le tissu mouillé ne laissait aucune place à l'imagination. Il dessinait sa fine silhouette et ses courbes voluptueuses dans les moindres détails. Fili commençait à avoir chaud. « Merci Mahal pour cette vision de rêve... » pensa-t-il.

Anna de son côté était tiraillé entre deux solutions : soit elle se rhabillait en vitesse et allait dormir, soit elle cédait à ses hormones et sautait sur le blond. « Je suis vraiment en train de penser à ça ? Ce n'est même pas légal ! D'un autre côté en ce moment on risque de mourir n'importe quand, alors autant en profiter... Non, ce n'est pas une bonne raison. Il ne faut pas que je fasse ça pour cette mauvaise raison. Mais en même temps j'en ai envie... Et puis zut ! ». Elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un léger baiser sur les lèvres de Fili.

Il allait la prendre dans ses bras quand elle eut un léger mouvement de recul.

-Quelque chose ne va pas ? s'inquiéta le blond. Tu ne veux pas ?

Il devint soudainement très conscient de leur différence d'âge, du fait qu'elle était mineure et vraiment très jeune. Il s'empêcha d'y penser plus longtemps.

-Si ! répondit-elle avec une vivacité qui la fit rougir. Non, je... enfin c'est... je veux dire... ce n'est pas... enfin j'ai jamais... balbutia-t-elle en fuyant son regard.

-Première fois ? demanda simplement Fili.

Elle hocha lentement la tête, trop nerveuse pour le regarder dans les yeux. Il prit doucement son menton d'une main et releva son visage vers lui.

-Alors on va y aller doucement, d'accord ? Si quelque chose ne va pas dis-le moi immédiatement.

Elle hocha la tête.

-Anna, c'est important, insista-t-il. Il faut vraiment que tu me le dises si quelque chose ne va pas. Je ne voudrais pas te faire du mal...

Elle lui fit signe qu'elle avait compris. Elle triturait nerveusement quelques mèches de ses cheveux.

-Commençons par ça, lui dit gentiment Fili en l'embrassant délicatement.

Le baiser avait commencé tout en douceur et en tendresse, mais changea rapidement en un baiser fougueux et plus passionné. Étonnement ce fut Anna qui fit le premier mouvement. Elle défit rapidement la ceinture du blond qui tinta lorsqu'elle la balança plus loin dans la pièce. Elle entreprit ensuite de pousser son manteau de ses épaules, et il le laissa glisser le long de ses bras avant de l'envoyer rejoindre sa ceinture. Il la laissa lui enlever sa veste de cuir, et retira lui-même sa chemise d'un seul mouvement, stoppant leur baiser juste un instant.

Il ne put s'empêcher de sourire face à l'air stupéfait d'Anna. Elle fixait son torse aux muscles bien dessinés avec admiration. « Mais c'est du photoshopé ou quoi ? Le six-pack, les pectoraux musclés juste comme il faut... C'est un rêve. Un super bon rêve. ». Elle tendit nerveusement ses doigts, les passant sur les abdominaux du nain avant de poser sa main sur son cœur. Fili l'attira à lui pour un nouveau baiser, brûlant de passion.

Il avait fermement enroulé un bras autour de sa taille, et son autre main emmêlait ses cheveux mouillés. Lentement, il glissa sa main du bas de son dos sur sa peau couverte par le drap jusqu'à sa poitrine. Elle eut un hoquet de surprise quand elle sentit sa main sur son sein mais ne bougea pas. Sa main commença à bouger, à un rythme tel que ça en devenait une douce torture pour la jeune fille. Elle pressa son corps contre celui de son bien-aimé, le forçant à enlever sa main. Ce faisant, elle sentit une bosse caractéristique contre sa cuisse. De sentir ainsi sa virilité étant suffisant pour la faire rougir jusqu'à la racine des cheveux, elle n'osa penser comment ce serait plus tard...

Sans cesser de l'embrasser, le blond tira légèrement sur le drap de bain qui enveloppait la jeune fille, le faisant tomber à leurs pieds. Il laissa son regard vagabonder sur le corps parfait à ses yeux de la jeune fille. Elle était si embarrassée qu'elle se couvrit comme elle put avec ses bras. Cela sembla le sortir de sa torpeur et il reporta son regard sur le visage d'Anna.

-Ne te cache pas, murmura-t-il.

Sans comprendre pourquoi, Anna laissa ses bras retomber le long de son corps. Fili prit son visage entre ses mains et l'embrassa. C'était un baiser fugace, presque chaste, qui la rassura un peu. Elle lui sourit timidement. Il enleva ses bottes rapidement et les balança plus loin, ne se souciant guère de l'endroit où elles atterriraient. Il reprit son baiser là où il l'avait laissé, et arracha un petit cri de surprise à la jeune fille quand il la souleva dans ses bras, un bras dans son dos et l'autre derrière ses genoux. Il s'agenouilla, se penchant en avant pour l'allonger sur le drap de bain qu'elle avait étendu au sol plus tôt. Il continuait à l'embrasser, sa main faisant d'incessants aller-retours de sa hanche aux côtés de poitrine, lui procurant de délicieux frissons. Il allait l'embrasser dans le cou quand elle posa ses mains sur son torse et le repoussa légèrement.

-Qu'est-ce qui ne va pas ? s'inquiéta immédiatement son partenaire. Ça ne te plaît pas ?

Anna sentit pour la énième fois une rougeur enflammer ses joues. Elle se releva en position assise face à lui.

-Non, ce n'est pas ça... Tu l'as déjà fait n'est-ce pas ?

Elle connaissait la réponse mais elle avait besoin de l'entendre. Il caressa sa joue du bout des doigts et prit un air plus sérieux.

-Oui, répondit-il honnêtement.

Elle fit la moue et regarda dans le vide. Elle n'aimait pas du tout l'idée de Fili avec une autre, mais pouvait-elle le blâmer ? Il était beau à s'en pâmer, séduisant et séducteur, et son titre de prince devait attirer les naines comme un pot de miel attirait les mouches. « Au moins il est honnête » admit-elle. Fili la força gentiment à le regarder.

-Je sais bien que ça ne te plaît pas, mais... mais ce n'étaient que des filles de passage. Ça n'a jamais eu aucune espèce d'importance à mes yeux. Alors que toi... tu es mon amour, mon étoile, ma raison de vivre.

Elle ne put s'empêcher de sourire. Il lui sourit à son tour, l'entoura de ses bras, et l'allongea délicatement sur le dos. Il l'embrassa, puis descendit le long de sa joue, puis dans son cou, dans le décolleté et jusqu'à la naissance de ses seins. Elle sentit son rythme cardiaque s'emballer quand les lèvres chaudes du blond se posèrent sur sa poitrine. Elle était perdue dans un océan de sensations nouvelles, chaque baiser de Fili semblait embraser sa peau. Il remonta et s'empara de ses lèvres à nouveau.

-Juste une seconde, lui murmura-t-il en se relevant.

Anna se releva à nouveau en position assise. Il délaça le devant de son pantalon et l'enleva. Elle ne put s'empêcher de fixer son corps musclé. Des années d'entraînement, de combats et de travail à la forge avait remarquablement sculpté chaque muscle de son corps puissant. Ses yeux s'arrondirent en voyant sa virilité avant qu'elle ne rougisse violemment et détourne le regard. Tandis qu'elle était un peu familière de l'organisme masculin – stupides cours de sciences en quatrième – voir son envie d'elle la rendit encore plus timide pour la suite. Elle s'était tournée dos à lui, de plus en plus nerveuse.

-Tu n'as pas à te sentir embarrassée, lui dit-il gentiment en enroulant son bras autour de sa taille.

Il commença à l'embrasser sur la nuque et sur les épaules, ses doigts traçant d'invisibles spirales sur son dos.

-Tu es la femme la plus merveilleuse que j'ai jamais rencontrée. Tu es belle, attentionnée, charmante, courageuse, et tu es la seule personne de ce monde et des autres dont j'ai envie, lui chuchota-t-il entre deux baisers.

Anna se tourna pour lui faire face, et ne sachant pas quoi dire, l'embrassa. A nouveau il l'allongea sur le dos et ils s'embrassèrent tendrement pendant de longues minutes jusqu'à ce qu'il caresse de nouveau sa poitrine. Sa main glissa lentement sur son ventre puis le haut de sa cuisse. Instinctivement Anna écarta légèrement les jambes, et les doigts de son amant se posèrent sur sa féminité. Elle faillit crier seulement grâce à ses contacts légers.

Il continua ses mouvements pendant encore plusieurs minutes – ou était-ce des heures ? – jusqu'à ce qu'il se relève à peine pour être au-dessus d'elle. Anna était sûre que son cœur allait exploser à force de battre si fort dans sa poitrine. Fili cessa de bouger et regarda Anna droit dans les yeux. Il avait l'air tellement sûr de lui, alors qu'elle tremblait comme une feuille.

-Tu es sûre que tu es prête pour ça ? Ça risque de te faire mal la première fois... la prévint-il.

Incapable de trouver les mots elle hocha doucement la tête. Il se pencha pour l'embrasser et entra en elle. Ses yeux s'agrandirent soudainement sous la sensation, puis vint la douleur. Elle rejeta la tête en arrière en se mordant la lèvre inférieure, yeux fermés. Elle se retint de toutes ses forces pour ne pas hurler. Ça faisait vraiment mal. Quelques larmes s'échappèrent de ses paupières. Heureusement la douleur disparut assez vite, laissant seulement une sensation de malaise dans son bas-ventre.

Lorsqu'elle rouvrit les yeux, elle se rendit compte que sa respiration s'était accélérée. Fili la regardait, l'air terriblement inquiet.

-Je t'ai fait mal, dit-il.

Ce n'était pas une question. Il avait vu comment elle avait réagi, les quelques larmes qui avaient coulé. La culpabilité l'envahit.

-Non, mentit Anna. Ça va je t'assure. Ça va.

-C'est faux. Tu as eu mal.

-Mais maintenant c'est bon, je te le jure.

Il n'était pas sûr de lui. Il ne voulait pas risquer de lui faire encore plus mal, il ne se le pardonnerait jamais.

-S'il-te-plaît Fili, le supplia-t-elle. J'ai envie de toi.

Il l'embrassa passionnément en commençant à bouger, lentement, attentif au moindre signe de douleur chez la jeune fille. Elle verrouilla ses bras autour de son cou et l'embrassa plus sauvagement que jamais, se plongeant avec envie dans le flot de sensations qu'elle découvrait. Fili répondit sans hésiter à son baiser, et au fur et à mesure ses mouvements devinrent moins contrôlés, sa respiration devint erratique. Dans les gémissements d'Anna se mêlaient douleur et plaisir en un curieux mélange, pour elle le temps semblait s'arrêter et seul Fili était réel.

-Fili, je t'aime, murmura-t-elle entre deux soupirs de plaisir.

-Anna, fut tout ce qu'il répondit d'une voix rauque.

Puis une vague violente de plaisir emporta la jeune fille, son esprit se vida entièrement et son dos arqué retomba sur le sol. Elle sentit vaguement Fili s'étendre à côté d'elle, et la ramener contre lui. Elle posa sa tête sur sa poitrine, rassurée par le battement fort de son cœur dans poitrine. Elle s'endormit bien vite, amoureusement lovée dans les bras de son amant, qui la berçait en souriant tendrement. 


Chapitre relu et corrigé. 

Fortsett å les

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