La première fois que j'avais vu Isaac, c'était dans un couloir. Il était plongé dans un livre, avec un air très concentré. Il n'avait pas l'air de faire attention à ce qui ce passait autour de lui, il avait l'air d'être dans son monde.
Moi, j'étais paumée, triste, une bonne élève qui décrochait à l'école. J'avais perdu les amies que je m'étais faite à la rentrée, car je n'arrivais pas à être joyeuse et que j'étais " trop ennuyeuse ", et Sallie me faisait déjà la vie dure.
J'étais fragile, mon frère me manquait, j'avais de nouvelle blessures tous les jours mais rien n'égalait les blessures mentale que je trainais derrière moi chaque jours ...
Isaac avait été la seul personne à vouloir se mettre avec moi dans notre cour de français , et j'en étais heureuse . A part moi , il était le seul à prendre la littérature au sérieux , et j'avais terriblement besoin d'une bonne note.
- Tu veux qu'on travaille sur quoi ? avait été la première chose qu'il m'avait dis.
- Je sais pas ... J'ai déjà lus Mme Bovary, mais j'avoue que ce n'est pas mon préféré . Je choisirais les Misérables , même si c'est peut-être plus long .
C'était la plus longue phrase que j'avais faite depuis longtemps au lycée. Il me regardait avec intensité, comme s'il m'examinait. Puis il me sourit.
- Je suis d'accord .
Et on c'était mis au travail. J'étais allée chez lui, j'avais rencontrée sa mère parfaite avec sa famille parfaite. J'avoue avoir été un peut jalouse au début, mais j'ai vite compris que lui non-plus, ne se sentait pas bien dans sa famille.
On à commencé à créer des liens, j'ai appris des choses sur lui, comme il en a appris sur moi. Je savais qu'il savait que quelque chose n'allait pas lorsque je rentrais chez moi, mais il ne m'avais jamais mis la pression pour que je lui raconte quoi que ce soit et je lui en étais déjà reconnaissante à l'époque.
Mais un jour, je fut obligée de tout lui avouer.
C'était un soir , vers 22h. Mon père rentrait d'un bar et était bourré, ce qui veux dire violent. Extremement violent . Il m'avais giflé , deux fois et m'avais frappée au niveau de l'abdomen . A cette époque, j'étais encore toute fragile, je ne faisais pas vraiment de sport. J'avais 15 ans, encore en croissance, je ne mangeais plus à cause de la peine et du deuil, j'étais une victime facile et faible.
A cette époque j'étais naïve, et je restais pour attendre mon frère, encore sûre et certaine qu'il allait revenir d'un jour à l'autre. Pour moi.
Mais j'avais craquée et je m'étais échappée. Je pleurais, j'avais mal, j'étais à bout. J'étais dans une fatigue émotionnelle et physique, en plus de la douleur. Alors j'avais appellé. Dès qu'il m'avais entendue au téléphone, il m'avais demandée de le rejoindre au coin de ma rue , qu'il viendrait vite et que je devais faire attention.
Même lorsque nous n'étions que de simple amis, et encore, il prennait déjà soin de moi.
Ce soir là, il avait piqué la voiture de sa mère, et avait conduit jusque chez moi, alors qu'il n'avait pas encore le permis.
Il m'avais emmenée chez lui, en douce, et m'avais soignée. Il m'avais laissée dormir dans son lit, en prenant le canapé pour lui, et m'avais rapporté à manger le lendemain. J'avais craquée, je lui avais tout raconté. Andy , ma mère , mon père , l'alcool ... Bien-sûr, je ne lui avai pas tout raconté, à cette époque je ne lui faisais pas encore assez confiance pour vraiment me dévoiler entièrement. Mais assez pour lui dire ce que je n'avais encore jamais dis à personne.
Il avait été compréhensif, ne m'avais pas intérompu, et contrairement à ce que je craignais, il ne m'avais pas regardée avec beaucoup de pitié. Il était triste pour moi, il avait même les larmes au yeux, mais il ne m'avais pas semblée voir de la pitié.
Au fil des semaines , Isaac prenait une place de plus en plus importante dans ma vie. Des rumeurs avaient couru sur nous, comme quoi nous étions ensemble , nous couchions ensemble, et pleins de choses plus dingues les unes que les autres.
Mais c'était bien plus fort que de l'amour ou de la simple amitier. J'avais l'impression d'avoir trouvé ma moitier, à l'époque j'avais du mal à comprendre ce que je ressentais réellement . Mais je n'étais pas amoureuse de lui, je ne le suis toujours pas d'ailleurs.
Il est comme un frère pour moi. Le deuxième frère que j'aurais aimée avoir ...