Amour, road-trip et bretzels !

By uncafeetjecris

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⚠️ TW : Viol, dépression, suicide.. ⚠️ Betty est une jeune femme de 24 ans, qui va voir sa vie partir en mill... More

📖​ INTRODUCTION 📖​
📖​ 𝙸. 𝙲𝙴 𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙾𝚄̀ 𝚃𝙾𝚄𝚃 𝙰 𝙲𝙷𝙰𝙽𝙶𝙴́. 📖​
📖 𝙸𝙸. 𝙲𝙴 𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙾𝚄̀ 𝚃𝙾𝚄𝚃 𝚅𝙰 𝙲𝙷𝙰𝙽𝙶𝙴𝚁. 📖
📖 𝙸𝙸𝙸. - 𝙲𝙴 𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙾𝚄̀ 𝚁𝙸𝙴𝙽 𝙽𝙴 𝚂𝙴𝚁𝙰 𝙿𝙻𝚄𝚂 𝙿𝙰𝚁𝙴𝙸𝙻. 📖
𝙸𝚅. - 𝙻'𝙷𝙴𝚄𝚁𝙴 𝙳𝚄 𝙳𝙴𝙿𝙰𝚁𝚃.
𝚅. 𝙿𝙻𝚄𝚂 𝚁𝙸𝙴𝙽 𝙽𝙴 𝚂𝙴𝚁𝙰 𝙲𝙾𝙼𝙼𝙴 𝙰𝚅𝙰𝙽𝚃
𝚅𝙸. 𝙱𝙾𝙽𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙻𝙰 𝚅𝙸𝚁𝙶𝙸𝙽𝙸𝙴.
𝚅𝙸𝙸. - 𝚄𝙽 𝙼𝙾𝚃𝙴𝙻 𝙴𝙽 𝚅𝙸𝚁𝙶𝙸𝙽𝙸𝙴.
𝚅𝙸𝙸𝙸. 𝙱𝙾𝙽𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙻𝙴 𝚃𝙴𝙽𝙽𝙴𝚂𝚂𝙴.
𝙸𝚇. 𝙿𝚁𝙴𝙼𝙸𝙴𝚁 𝙲𝙷𝙰𝙻𝙻𝙴𝙽𝙶𝙴.
𝚇. 𝙷𝙴𝙻𝙻𝙾 𝙶𝚁𝙰𝙲𝙴𝙻𝙰𝙽𝙳.
𝚇𝙸. 𝙷𝙴𝙻𝙻𝙾 𝙹𝙰𝙲𝙺𝚂𝙾𝙽𝚅𝙸𝙻𝙻𝙴.
𝚇𝙸𝙸. 𝙹𝙴 𝚂𝚄𝙸𝚂 𝙵𝙾𝚄𝚃𝚄𝙴.
𝚇𝙸𝙸𝙸. 𝙻𝙰 𝚁𝙸𝚅𝙸𝙴𝚁𝙴 𝙳𝙴𝚂 𝙿𝙴𝚁𝙻𝙴𝚂.
𝚇𝙸𝚅. 𝚄𝙽𝙴 𝙵𝙴𝚃𝙴 𝙵𝙾𝚁𝙰𝙸𝙽𝙴 𝚀𝚄𝙸 𝚁𝙰𝙿𝙿𝚁𝙾𝙲𝙷𝙴.
𝚇𝚅. 𝚄𝙽 𝙸𝙽𝙲𝙾𝙽𝙽𝚄 𝙳𝙰𝙽𝚂 𝙻𝙴 𝚅𝙰𝙽.
𝚇𝚅𝙸. 𝚄𝙽 𝚃𝙰𝚃𝙾𝚄𝙰𝙶𝙴 𝚂𝚈𝙼𝙱𝙾𝙻𝙸𝚀𝚄𝙴.
𝚇𝚅𝙸𝙸. 𝙳𝙴𝚂 𝚂𝙴𝙽𝚃𝙸𝙼𝙴𝙽𝚃𝚂 𝚀𝚄𝙸 𝙽𝙴 𝙳𝙾𝙸𝚅𝙴𝙽𝚃 𝙿𝙰𝚂 𝙽𝙰Î𝚃𝚁𝙴.
𝚇𝚅𝙸𝙸𝙸. 𝚄𝙽 𝙹𝙴𝚄 𝙳𝙰𝙽𝙶𝙴𝚁𝙴𝚄𝚇.
𝚇𝙸𝚇. 𝚄𝙽𝙴 𝚂𝙾𝙸𝚁𝙴𝙴 𝚀𝚄𝙸 𝚃𝙾𝚄𝚁𝙽𝙴 𝙼𝙰𝙻.
𝚇𝚇. 𝙻𝙸𝙱𝚁𝙴 𝙲𝙾𝙼𝙼𝙴 𝚄𝙽 𝙾𝙸𝚂𝙴𝙰𝚄.
𝚇𝚇𝙸. 𝚄𝙽 𝙱𝙾𝙽𝙷𝙾𝙼𝙼𝙴 𝚂𝙾𝚄𝚁𝙸𝚁𝙴.
𝚇𝚇𝙸𝙸. 𝚄𝙽𝙴 𝚁𝙴𝙽𝙲𝙾𝙽𝚃𝚁𝙴 𝙱𝙾𝚄𝙻𝙴𝚅𝙴𝚁𝚂𝙰𝙽𝚃𝙴.
𝚇𝚇𝙸𝙸𝙸. 𝚄𝙽 𝙲𝙰𝙵É 𝚂𝚃𝚈𝙻𝙴 𝙻𝙾𝙽𝙳𝙾𝙽𝙸𝙴𝙽.
𝚇𝚇𝙸𝚅. 𝚂𝙾𝙸𝚁𝙴𝙴 𝙰𝚄 𝙲𝙾𝙸𝙽 𝙳𝚄 𝙵𝙴𝚄.
𝚇𝚇𝚅. 𝚄𝙽 𝙳- 𝙴𝙽 𝚃𝚁𝙰𝙳𝚄𝙲𝚃𝙸𝙾𝙽 𝙸𝚂𝙰𝙰𝙲.
𝚇𝚇𝚅𝙸. 𝙻𝙰 𝚅𝙸𝙴 𝙴𝚂𝚃 𝚄𝙽𝙴 𝙿𝚄𝚃𝙰𝙸𝙽 𝙳𝙴 𝙱𝙻𝙰𝙶𝚄𝙴.
𝚇𝚇𝚅𝙸𝙸. 𝙱𝙾𝚄𝙼 𝙹'𝙴𝚇𝙿𝙻𝙾𝚂𝙴.
𝚇𝚇𝚅𝙸𝙸𝙸. 𝚃𝚄 𝙴𝚂 𝙻𝙰 𝚂𝙾𝙴𝚄𝚁 𝙳𝙴 𝙼𝙾𝙽 𝙼𝙴𝙸𝙻𝙻𝙴𝚄𝚁 𝙿𝙾𝚃𝙴.
𝚇𝚇𝙸𝚇. 𝙼𝙰 𝙽𝙾𝚄𝚅𝙴𝙻𝙻𝙴 𝙼𝙴𝙸𝙻𝙻𝙴𝚄𝚁𝙴 𝙰𝙼𝙸𝙴.
𝚇𝚇𝚇. 𝙸𝙻 𝙼𝙴 𝙳𝙾𝙽𝙽𝙴 𝙴𝚂𝙿𝙾𝙸𝚁 𝙴𝙽 𝙻𝙰 𝚅𝙸𝙴.
𝚇𝚇𝚇𝙸. 𝙴𝙻𝙻𝙴 𝙴𝙽 𝚅𝙰𝚄𝚃 𝙻𝙰 𝙿𝙴𝙸𝙽𝙴.
𝚇𝚇𝚇𝙸𝙸𝙸. 𝚄𝙽𝙴 𝙳𝙰𝙽𝚂𝙴 𝙳𝙰𝙽𝚂 𝙻𝙴 𝚅𝙰𝙽.
𝚇𝚇𝚇𝙸𝚅. 𝚄𝙽𝙴 𝙲𝙾𝚄𝚁𝚂𝙴 𝙸𝙻𝙻𝙴𝙶𝙰𝙻𝙴.
𝚇𝚇𝚇𝚅. 𝙻𝙰 𝙳𝙴𝙲𝙾𝚄𝚅𝙴𝚁𝚃𝙴 𝙳𝙴𝚂 𝙼𝙰𝙸𝙻𝚂.

𝚇𝚇𝚇𝙸𝙸. 𝚄𝙽 𝙰𝙼𝙸 𝙰𝚅𝙴𝙲 𝙴𝚇𝚃𝚁𝙰.

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By uncafeetjecris

Betty

- Vous n'êtes pas encore au lit vous deux ? Demande Gaby à peine pénétrer dans le van.

Mon esprit me torture pour que je lui pose la question comment ça c'est passé avec ce fameux barman.. mais ma sagesse me dit de me taire. J'obéis, je fixe malgré tout Isaac d'un air « tais toi ».

- Alors il a lâché l'affaire le barman ? Il lui balance.

Ouais, il aurait pu faire mieux. Il n'a pas pu s'empêcher de revenir sur le sujet, je souris intérieurement, laissant mon frère s'exprimer je descends de ma table pour rejoindre mon lit, mon repère.

- Oui enfin il m'a laissé son numéro, il dit d'un air mal à l'aise.

- Et tu vas le rappeler ? Le questionne Isaac.

J'ai envie de lui en coller une, il a compris quoi dans ce qu'on a dit tout à l'heure, ne pas lui poser de questions. Mon frère ne porte pas son attention sur moi, ce qui m'arrange, car je peux sermonner du regard Isaac, qui s'en fout complètement.

- Non bien sûr que non, je ne suis pas de ce bord là, il rigole jaune.

Bip bip, mon frère ment. J'ai toujours su quand il mentait, et j'ai toujours couvert son cul devant les parents quand il faisait des conneries. Il ne sait pas mentir, son regard le trompe. Il est intéressé par cet homme, cependant si j'en parle à Isaac, lui ne va pas rester discret. Je vais donc garder ça pour moi jusqu'à ce que Gab' se décide à le dire. Je pense qu'il n'en n'a même pas conscience lui-même. Barny vient réclamer ses câlins, je ne me fais pas prier c'est hyper thérapeutique de caresser un animal. Il est si gentil comme petit chien, on essaye de lui rendre la vie meilleure, du mieux qu'on peut en tout cas.

- Tu as passé une bonne soirée, c'est tout ce qui compte.

Je décide de couper court à ce moment de gêne, je sens Gabriel un peu fébrile ce soir, et douteux. Je l'invite à aller sur le toit tous les deux ça fait longtemps qu'on n'a pas eu un moment intime lui et moi. On regarde le ciel étoilé, ce qui indique un temps magnifique demain, ce qui ne m'étonne pas vraiment à Veracruz.

- Tu sais que tu ne peux pas me mentir Gab', il te plaît ce garçon.. je lui affirme.

Gabriel me regarde comme si je lui avais planté un coup de couteau dans la poitrine, comme si je ne devais pas prononcer ça à voix haute.

- Je ne vois pas de quoi tu parles Bet'.. dit-il en massant sa nuque.

Il ment, je le sais, quand il touche son cou c'est qu'il est en plein mensonge. Mauvais signe. Je pose ma main sur son dos, lui montrant à quel point je le soutiens, peu importe ce qu'il est et qui il aime.

- Tu peux me le dire, tu sais que tu n'as jamais pu me mentir.

Gab' regarde droit devant lui et se relève en frottant son pantalon.

- Je vais redescendre, je suis fatigué ce soir..

C'est rare de voir de la tristesse, des doutes sur le visage de mon frère, je culpabilise de le mettre mal à l'aise. Je maintiens sa main, en souriant.

- Je suis là, tu peux tout me dire, et je ne te jugerai jamais.

- Tu veux que je te dise quoi Bet' alors que moi même je ne sais pas où j'en suis hein ?

Il s'énerve, c'est le signe que j'ai touché un point sensible.

- Assieds toi et calme toi s'il te plaît.. Je ne suis pas contre toi Gabriel.

Il reprend place à mes côtés, sans décrocher un mot ni un regard. Il rabat ses jambes contre lui, comme un enfant posant son menton sur ses genoux.

- Ce garçon a déclenché quelque chose en moi, oui.. avoue t-il.

- Et tu n'as pas à avoir honte, tu as le droit de ressentir ça tu le sais ?

- Je pense oui.. J'en sais rien. C'est la première fois que je ressens ça, pour un homme.

Parfois la vie peut être pleine de surprises, heureusement elles peuvent aussi être positives.

- Tu as le droit de ressentir ça pour cet homme, et s'il te plaît vraiment ne laisse pas passer ta chance.

- Je ne pense pas qu'il veut du sérieux, moi non plus d'ailleurs.

- Alors, n'attend plus.

Je me fais la même réflexion, qu'est ce que j'attends avec Isaac ? Pour sauter le fameux pas ? La limite que je m'inflige.

- Oui mais il habite ici, moi à New York, tu sais ce que j'en pense des relations à distance.

- Je le sais, mais parfois il faut sortir de sa zone de confort pour vivre pleinement, c'est toi qui me l'a appris. Avec ce voyage. Et jusque-là, tu ne t'ai pas trompé.

Je vois dans ses yeux qu'il a l'air soulagée de mes paroles, du fait qu'il ne m'est pas ramené dans ce voyage pour rien. Certes, il y a eu la case Elvis, qui me torture encore le ventre. Mais le reste m'a apporté beaucoup, Isaac, des prises de consciences sur moi-même. J'écris de moins en moins à Orlane, c'est peut être bon signe non ? Je ne m'en étais même pas rendu compte bordel.

- Tu as raison, ma petite sœur chérie, il me prend contre lui en déposant un baiser sur mon crâne.

- J'ai toujours raison.

- Souvent, pas toujours.

On sourit tous les deux, restant dans le creux de ses bras qui me rassure, je fixe les étoiles, imaginant deux d'entre elles portant le nom Orlane et Elvis. Elvis aura été une rencontre de courte durée, mais c'est cette rencontre qui marque toute ta vie. Qui remet pleins de choses en question, notamment l'humanité et qu'à tout moment tu peux être un Elvis. Alors soit compatissant avec ton prochain.

« Hier soir, j'ai parlé avec Gaby, et il est en train de craquer sur un homme d'ici. Un barman. Je suis tellement contente pour lui, je lui ai dis que je l'aimerai tel qu'il est, il n'a pas à avoir honte, et tu aurais tenu le même discours, je le sais. Je regardais les étoiles hier soir, je t'imaginais briller. Tu brillais déjà de ton vivant, alors durant ta mort tu dois faire briller le ciel entier.. Tu me manques ma sœur, celle qui est née avec moi mais morte avant moi. C'est difficile d'imaginer le reste de ma vie sans ton sourire, tes blagues, ton énergie de feu. Mais je crois que j'apprends doucement à me dire que je peux continuer de vivre malgré tout. Avec ce poids sur mes épaules, je peux l'alléger. Je crois.. Et cette prise de conscience, je l'ai eu grâce à Elvis.. Sa mort a déclenché quelque chose en moi. Pour une fois, je ne suis pas resté enfermé dans ma coquille comme j'avais l'habitude de le faire quand j'étais triste. Isaac a péter cette coquille. Avec Isaac on a décidé de se laisser porter par notre relation, de ne pas se poser de questions, même si je t'avoue que j'ai peur de le prendre en pansement.. mais toi tu me dirai de foncer, et de profiter à fond de ce beau garçon qui a envie de moi, et qui veut quelque chose avec moi, peu importe ce que c'est. Je t'ai assez embêté, je n'attends pas une réponse de ta part, mais sache que je t'aime. Et les Bretzels n'ont plus la même saveur sans toi que j'ai arrêté d'en manger. Love. »

Il est vrai que j'y écris de moins en moins, quand je me suis fais cette réflexion hier soir, j'ai culpabilisé et ce matin j'avais un grand besoin de lui parler. Est-ce que c'est mal ou bien que je lui écris moins ? Une psy me dirait que c'est une bonne chose, car j'avance. Mais d'un sens j'ai si peur d'avancer sans elle, d'oublier des détails de sa personne. Je crois qu'on passe par tout ça dans le processus de deuil. Les garçons dorment encore, je reste dans mon lit, la musique dans les oreilles « Helena – My chemical romance » en boucle, afin de rester un bout connecté à ma sœur. J'aime ces moments de silence, tout le monde dort, moi je suis réveillé sauf Barny qui me lèche les pieds. Je repense à ma conversation avec Gab' hier soir, je suis si heureuse pour lui, même si je ne le sens pas à l'aise avec ce qu'il ressent pour l'instant. Il doit se demander comment les parents le prendraient, après tout ils n'ont pas leur mot à dire, c'est leur fils et ils doivent l'accepter tel qu'il est. En pensant à eux, je viens de recevoir un message Whatsapp de la mère Wilson « Coucou ma chérie, comment allez vous toi et ton frère ? Je viens auprès de toi car si j'attends une réponse de ton frère, j'ai le temps d'avertir le FBI. Merci pour les photos de la plage hier, elles sont magnifiques. Et toi dis moi comment tu te porte ? Tes angoisses ? Je t'aime mon cœur, papa t'embrasse. » En réalité, je sais très bien que mon père ne lui a pas dit de m'embrasser, elle le fait par devoir. J'aime beaucoup mon papa, cependant il n'a jamais été démonstratif, mais il a été élevé comme ça on ne peut pas lui en vouloir. Restant dans mon lit, la musique dans les oreilles, je décide de répondre pour qu'elle ne se fasse pas de souci, ma mère est du genre très protectrice, davantage depuis la mort d'Orlane. « Coucou maman, on se porte bien tu n'as donc pas besoin d'embêter le FBI. Gabriel est fidèle à lui-même, il s'amuse, Isaac avec. Moi je vais bien, je me surprends à aimer ce voyage. Même si ce n'est pas toujours facile. D'ailleurs, à Houston j'ai rencontré un SDF, avec son petit chien. Il s'appelait Elvis, il est décédé. J'ai adopté le chien Barny, et j'ai encore un peu de mal à m'y faire à sa mort. C'est la vie, toi-même tu le sais. Bref, pour finir sur une note joyeuse, je pense que ce voyage m'aura apporté ce que je recherchais. Je t'aime, bisous à papa. » Je regarde Isaac bouger dans son lit, signe qu'il sort de son sommeil. On commence à connaître les habitudes de l'un et l'autre, c'est l'avantage de voyager avec de base, un inconnu. Les sentiments, les liens se créent beaucoup plus rapidement. La musique se coupe, retirant mon casque pour le ranger.

- Tu as bien dormi ? me dit-il en se tournant face à moi.

Nos lits sont face à face, je me tourne aussi de son côté, afin de voir son sourire.. Celui qui réchauffe mon réveil.

- Peu et toi ? Je murmure pour ne pas perturber Gaby même si il en faut plus que ça.

- Peu aussi.. Il a fait chaud.

Il s'étire, je me force à ne pas regarder son torse, contre lequel j'ai envie de me blottir. Ça fait drôle de ressentir tout ça, alors que j'en étais incapable auparavant. Il se lève et vient doucement poser ses lèvres sur mon front, avant de disparaître dans les toilettes. Je fixe le plafond, me demandant ce qui peut bien l'attirer chez moi. Manque de confiance en soi bonjour ! Barny vient me lécher le visage, pour m'avertir qu'il a besoin de sortir. Je me lève avec entrain, pour une fois je me réveille sans avoir la boule au ventre ni l'envie de pleurer. Muni de sa balle en mousse, je sors du van pour le laisser faire ses besoins avant de s'adonner à une séance de jeu tous les deux ! Isaac nous rejoint, deux tasses dans la main. Il me tend celle avec du café, gardant le thé.

- Tu étais anglais dans une autre vie non ? Je lui souris en récupérant la tasse.

Barny continue de jouer avec sa balle, il se la lance même tout seul, autonome ce chien !

- Pourquoi tu dis ça ? A cause du thé ? Il me montre sa tasse.

- Ouais. Je peux pas comprendre les gens qui préfère le thé au café, je t'assure, j'essaye mais je me dis.. c'est pas possible !

- Bah tu vois, ça l'est. Et ça se voit beaucoup plus que tu ne le crois.

Après quelques gorgées de café qui mettent en route mon corps, je fixe Isaac qui est perdu dans la vide. Sûrement dans ses pensées, je connais ce regard, j'ai le même la plupart du temps.

- Tu pense à moi j'espère ?

- Non à Barny, toujours. Barny passe toujours avant toi, faut t'y faire, il dit en buvant une gorgée de son thé.

Je rigole, il m'a fait rire dès le début. Je pense que c'est ça qui m'a également accrocher à lui, le fait qu'il puisse mettre du rire dans mes blessures bien trop profondes.

- C'est noté, je suis jalouse de Barny alors.

- Je comprends, je le serai aussi à ta place.

Prenant place devant lui, j'ai beau être plutôt grande je ne le dépasse pas. Nos regards s'entrechoquent, ses iris sont magnifiques ; je m'y perds. Il se penche pour déposer ses lèvres sur les miennes, emmêlant nos langues ensemble. C'est chaud, mon ventre se tord de désir, comme si j'avais du feu à l'intérieur. Je ne suis pas sûr de rester dans mes limites bien longtemps, il doit le sentir. Ma main libre se faufile sous son haut, pour toucher sa fine peau, chaude et douce. Ces genres de contact sont inconnus pour moi, j'apprends. Et j'aime qui soit mon maître.

- Ton frère pourrait nous voir.. souffle t-il proche de ma bouche.

Je pince timidement ma lèvre, Barny s'en fout complètement de nos échanges. Il est préoccupé par sa balle, je me recule d'Isaac malgré que mon corps ni mes lèvres, en ont aucune envie.

- Oui tu as raison..

J'ai failli lui parler de ma discussion avec Gabriel hier soir, mais hors de question que je parle de ce sujet intime à sa place. Je ravale ma langue, car je ne peux pas faire ça à mon frère, Isaac le saura quand Gab' se sentira capable de le lui dire.

- Tu allais me dire quelque chose Mademoiselle ? Il me fixe intensément.

Mais comment il fait ? Je dois trouver une diversion.

- Oui j'allais te demander si tu voulais m'accompagner dans un petit café que j'ai repéré tout près d'ici.

- Un rencard ? Il me regarde en arquant un sourcil.

Ok, de base c'était pour ne pas dévoiler l'intimité de mon frère. Maintenant je me retrouve à avoir proposer un date à Isaac. Chose que je me serai jamais senti capable de faire. J'en suis moi-même surprise.

- Oui, enfin.. Non, on va juste boire un café entre amis.

- Amis avec extra ?

- Oui, avec extra, je lui souris intimidée.

Gabriel nous rejoint dehors, chance à nous on n'était plus ventousé à nos bouches. Je viens dans ses bras lui demandant s'il a bien dormi.

- J'ai pas trop bien dormi, j'ai beaucoup réfléchi.

- C'est chiant quand notre tête veut pas nous foutre la paix, balance Isaac en faisant un jeu de main à son pote.

Je pense savoir son obsession de cette nuit, je lui souris en guise de soutien, tout en lui laissant la fin de mon café.

- Je vais aller me doucher.

Je profite de lancer un regard à Gabriel du genre c'est le moment, parle à Isaac. Je ne suis pas sûr qu'il m'est bien cerné, malgré tout je vais prendre une bonne douche régénératrice, surtout que je viens de donner un rencard à mon ami avec extra.

Ce petit café est vraiment cosy même si l'odeur de cet endroit me rappelle le lieu où on allait avec Elvis à Houston.. Un beau souvenir mais qui a tourné au cauchemar. Isaac prend place en face de moi, il est vrai qu'ici le climat n'est pas le même qu'à Houston. Je commande un café, tandis qu'Isaac préfère un thé ; rien d'étonnant jusque-là.

- Je n'en reviens pas que tu m'as proposé un date, il rigole.

- Tu me charrie.

- Non je le pense vraiment, je suis honoré.

Je roule des yeux, il a vraiment un sourire taquin ce qui me donne envie de sourire à mon tour, mais je garde la face ; je ne veux pas trop en montrer. Il ne faudrait pas qu'il croit que je suis hyper emballée par ce rendez-vous, ce qui est pourtant le cas..

La serveuse nous donne nos boissons, on la remercie en chœurs "c'est beau, vous l'avez dit en même temps", dit-elle avec béatitude.

- On n'est pas..

Je n'ai pas le temps de finir ma phrase qu'elle repart faire son travail, ok elle croit qu'on est ensemble. C'est bien plus compliqué que ça mademoiselle.

- Apparemment, on est mignons.. dit-il avec taquinerie.

- Tu vas être chiant comme ça tout le long ?

Je cache mon sourire derrière ma tasse, j'avale quelques gorgées, quel bonheur de sentir ce chaud envahir ma trachée. Isaac se contente de boire son thé, faisant une grimace.

- Bordel, il est chaud.

- Le but d'un thé, je souris.

Peut-être que ça lui coupera le clapet, et qu'il arrêtera de m'emmerder. Je l'avoue, j'aime ce moment avec lui, même si de base c'était pour aider mon frère, mais je suis heureuse de me retrouver dans cet endroit, avec cet homme qui fait battre mon cœur tellement fort. Si fort que ça devient difficile de le cacher..

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