Amour, road-trip et bretzels !

Από uncafeetjecris

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⚠️ TW : Viol, dépression, suicide.. ⚠️ Betty est une jeune femme de 24 ans, qui va voir sa vie partir en mill... Περισσότερα

📖​ INTRODUCTION 📖​
📖​ 𝙸. 𝙲𝙴 𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙾𝚄̀ 𝚃𝙾𝚄𝚃 𝙰 𝙲𝙷𝙰𝙽𝙶𝙴́. 📖​
📖 𝙸𝙸. 𝙲𝙴 𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙾𝚄̀ 𝚃𝙾𝚄𝚃 𝚅𝙰 𝙲𝙷𝙰𝙽𝙶𝙴𝚁. 📖
📖 𝙸𝙸𝙸. - 𝙲𝙴 𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙾𝚄̀ 𝚁𝙸𝙴𝙽 𝙽𝙴 𝚂𝙴𝚁𝙰 𝙿𝙻𝚄𝚂 𝙿𝙰𝚁𝙴𝙸𝙻. 📖
𝙸𝚅. - 𝙻'𝙷𝙴𝚄𝚁𝙴 𝙳𝚄 𝙳𝙴𝙿𝙰𝚁𝚃.
𝚅. 𝙿𝙻𝚄𝚂 𝚁𝙸𝙴𝙽 𝙽𝙴 𝚂𝙴𝚁𝙰 𝙲𝙾𝙼𝙼𝙴 𝙰𝚅𝙰𝙽𝚃
𝚅𝙸. 𝙱𝙾𝙽𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙻𝙰 𝚅𝙸𝚁𝙶𝙸𝙽𝙸𝙴.
𝚅𝙸𝙸. - 𝚄𝙽 𝙼𝙾𝚃𝙴𝙻 𝙴𝙽 𝚅𝙸𝚁𝙶𝙸𝙽𝙸𝙴.
𝚅𝙸𝙸𝙸. 𝙱𝙾𝙽𝙹𝙾𝚄𝚁 𝙻𝙴 𝚃𝙴𝙽𝙽𝙴𝚂𝚂𝙴.
𝙸𝚇. 𝙿𝚁𝙴𝙼𝙸𝙴𝚁 𝙲𝙷𝙰𝙻𝙻𝙴𝙽𝙶𝙴.
𝚇. 𝙷𝙴𝙻𝙻𝙾 𝙶𝚁𝙰𝙲𝙴𝙻𝙰𝙽𝙳.
𝚇𝙸. 𝙷𝙴𝙻𝙻𝙾 𝙹𝙰𝙲𝙺𝚂𝙾𝙽𝚅𝙸𝙻𝙻𝙴.
𝚇𝙸𝙸. 𝙹𝙴 𝚂𝚄𝙸𝚂 𝙵𝙾𝚄𝚃𝚄𝙴.
𝚇𝙸𝙸𝙸. 𝙻𝙰 𝚁𝙸𝚅𝙸𝙴𝚁𝙴 𝙳𝙴𝚂 𝙿𝙴𝚁𝙻𝙴𝚂.
𝚇𝙸𝚅. 𝚄𝙽𝙴 𝙵𝙴𝚃𝙴 𝙵𝙾𝚁𝙰𝙸𝙽𝙴 𝚀𝚄𝙸 𝚁𝙰𝙿𝙿𝚁𝙾𝙲𝙷𝙴.
𝚇𝚅. 𝚄𝙽 𝙸𝙽𝙲𝙾𝙽𝙽𝚄 𝙳𝙰𝙽𝚂 𝙻𝙴 𝚅𝙰𝙽.
𝚇𝚅𝙸𝙸. 𝙳𝙴𝚂 𝚂𝙴𝙽𝚃𝙸𝙼𝙴𝙽𝚃𝚂 𝚀𝚄𝙸 𝙽𝙴 𝙳𝙾𝙸𝚅𝙴𝙽𝚃 𝙿𝙰𝚂 𝙽𝙰Î𝚃𝚁𝙴.
𝚇𝚅𝙸𝙸𝙸. 𝚄𝙽 𝙹𝙴𝚄 𝙳𝙰𝙽𝙶𝙴𝚁𝙴𝚄𝚇.
𝚇𝙸𝚇. 𝚄𝙽𝙴 𝚂𝙾𝙸𝚁𝙴𝙴 𝚀𝚄𝙸 𝚃𝙾𝚄𝚁𝙽𝙴 𝙼𝙰𝙻.
𝚇𝚇. 𝙻𝙸𝙱𝚁𝙴 𝙲𝙾𝙼𝙼𝙴 𝚄𝙽 𝙾𝙸𝚂𝙴𝙰𝚄.
𝚇𝚇𝙸. 𝚄𝙽 𝙱𝙾𝙽𝙷𝙾𝙼𝙼𝙴 𝚂𝙾𝚄𝚁𝙸𝚁𝙴.
𝚇𝚇𝙸𝙸. 𝚄𝙽𝙴 𝚁𝙴𝙽𝙲𝙾𝙽𝚃𝚁𝙴 𝙱𝙾𝚄𝙻𝙴𝚅𝙴𝚁𝚂𝙰𝙽𝚃𝙴.
𝚇𝚇𝙸𝙸𝙸. 𝚄𝙽 𝙲𝙰𝙵É 𝚂𝚃𝚈𝙻𝙴 𝙻𝙾𝙽𝙳𝙾𝙽𝙸𝙴𝙽.
𝚇𝚇𝙸𝚅. 𝚂𝙾𝙸𝚁𝙴𝙴 𝙰𝚄 𝙲𝙾𝙸𝙽 𝙳𝚄 𝙵𝙴𝚄.
𝚇𝚇𝚅. 𝚄𝙽 𝙳- 𝙴𝙽 𝚃𝚁𝙰𝙳𝚄𝙲𝚃𝙸𝙾𝙽 𝙸𝚂𝙰𝙰𝙲.
𝚇𝚇𝚅𝙸. 𝙻𝙰 𝚅𝙸𝙴 𝙴𝚂𝚃 𝚄𝙽𝙴 𝙿𝚄𝚃𝙰𝙸𝙽 𝙳𝙴 𝙱𝙻𝙰𝙶𝚄𝙴.
𝚇𝚇𝚅𝙸𝙸. 𝙱𝙾𝚄𝙼 𝙹'𝙴𝚇𝙿𝙻𝙾𝚂𝙴.
𝚇𝚇𝚅𝙸𝙸𝙸. 𝚃𝚄 𝙴𝚂 𝙻𝙰 𝚂𝙾𝙴𝚄𝚁 𝙳𝙴 𝙼𝙾𝙽 𝙼𝙴𝙸𝙻𝙻𝙴𝚄𝚁 𝙿𝙾𝚃𝙴.
𝚇𝚇𝙸𝚇. 𝙼𝙰 𝙽𝙾𝚄𝚅𝙴𝙻𝙻𝙴 𝙼𝙴𝙸𝙻𝙻𝙴𝚄𝚁𝙴 𝙰𝙼𝙸𝙴.
𝚇𝚇𝚇. 𝙸𝙻 𝙼𝙴 𝙳𝙾𝙽𝙽𝙴 𝙴𝚂𝙿𝙾𝙸𝚁 𝙴𝙽 𝙻𝙰 𝚅𝙸𝙴.
𝚇𝚇𝚇𝙸. 𝙴𝙻𝙻𝙴 𝙴𝙽 𝚅𝙰𝚄𝚃 𝙻𝙰 𝙿𝙴𝙸𝙽𝙴.
𝚇𝚇𝚇𝙸𝙸. 𝚄𝙽 𝙰𝙼𝙸 𝙰𝚅𝙴𝙲 𝙴𝚇𝚃𝚁𝙰.
𝚇𝚇𝚇𝙸𝙸𝙸. 𝚄𝙽𝙴 𝙳𝙰𝙽𝚂𝙴 𝙳𝙰𝙽𝚂 𝙻𝙴 𝚅𝙰𝙽.
𝚇𝚇𝚇𝙸𝚅. 𝚄𝙽𝙴 𝙲𝙾𝚄𝚁𝚂𝙴 𝙸𝙻𝙻𝙴𝙶𝙰𝙻𝙴.
𝚇𝚇𝚇𝚅. 𝙻𝙰 𝙳𝙴𝙲𝙾𝚄𝚅𝙴𝚁𝚃𝙴 𝙳𝙴𝚂 𝙼𝙰𝙸𝙻𝚂.

𝚇𝚅𝙸. 𝚄𝙽 𝚃𝙰𝚃𝙾𝚄𝙰𝙶𝙴 𝚂𝚈𝙼𝙱𝙾𝙻𝙸𝚀𝚄𝙴.

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Από uncafeetjecris

Betty

Pourquoi je suis blessée des paroles prononcées par un homme que je ne connaissais pas encore il y a un mois.. Peut être que je suis fragile en ce moment, alors je prends les choses beaucoup plus à cœur. Je ne demande pas d'amour, ni de relation, je ne veux rien, n'y connaissant rien dans ce domaine, mais je m'entends bien avec lui, on rigole, il arrive à me sortir de mes torpeurs et de mes idées noires. J'avais besoin de ça, et il me l'enlève. Je ne sais pas pourquoi d'un coup il dresse ce mur entre nous. Sur ce banc, je regarde les branches des arbres danser entre elles, la nuit est très sombre ce soir malgré des lampadaires éclairant toute l'allée du parc. La peur s'empare de moi, étant seule dans cet immense parc, en plein état de Floride, il n'y a rien de rassurant cependant ma fierté est bien plus forte que ma peur à l'instant même. Je n'ai pas pris ma musique, ni mon téléphone ; n'étant pas occupée, je me contente de regarder toujours les mêmes arbres. Et je pense à ma vie, ma vie sans elle. Le tournant que mon existence a pris il y a un an, et comment je fais maintenant pour remonter à la surface. Isaac a raison, ce n'est pas le moment pour qu'on s'embarque dans quelque chose qui pourrait nous amener que des ennuis. Je ne sais pas quoi faire avec les humains, et encore moins quand il s'agit de sentiments. Une envie me vient subitement, et me voilà devant le bar où mon frère est censé se produire. Il va sûrement m'en vouloir d'être venu à son insu, mais vu ma soirée je prends le risque, beaucoup trop de sortie de zone de confort ce soir. Je me faufile entre les gens qui se dandine les uns contre les autres, quelle horreur. Je me trouve une table, afin d'être seule, Gaby n'est pas encore sur la scène ; j'espère ne pas l'avoir loupé. « Betty tu n'as pas de téléphone, rien si tu as besoin d'aide » cette putain de voix qui ne cesse de me faire peur. Ma boule au ventre grossit, les bruits autour de moi s'amplifient tandis que j'essaye de garder la face. J'aperçois une tête familière qui apaise un peu tout ce tourment intérieur. Gabriel commence à chanter « Hallelujah » mais remixé à sa façon. Cette chanson, il la chantait toujours avec elle. Orlane ne savait pas chanter, mais elle adorait ça donc elle se joignait à Gaby à chaque fois qu'elle le pouvait. J'ai un pincement au cœur, je l'imagine poser sa tête contre mon épaule en écoutant fièrement Gabriel. Les larmes me montent aux yeux au rythme de la musique qui est déjà elle-même mélancolique.. Au fur et à mesure des paroles, je sens le trou immense dans ma poitrine grossir, et encore grossir jusqu'à ne plus me sentir à ma place ici. Je me relève, et quand je viens pour prendre la sortie je tombe nez à nez avec Isaac qui sort des toilettes pour hommes. Que fais t-il là ? De la distance, je l'ai compris, alors je sors sans même lui décrocher un mot.

- Je t'ai suivi.

Je me stop net suite à ses mots, pour lui faire face ;

- Pourquoi ? Je croise mes bras sur ma poitrine.

Je ne peux pas faire semblant, et là tout de suite on peut apercevoir la tristesse sur mon visage. Elle porte le nom d'Orlane.

- Parce que tu es toute seule, sans défense et que j'ai pas envie qui t'arrive quelque chose, ton frère ne s'en remettra pas.

Il a sûrement raison, il a déjà perdu quelqu'un de cher à son cœur, je ne vais pas en rajouter. J'ai été inconsciente, mais sous le coup des émotions je suis immature.

- Bah tu vois, je ne suis pas morte. Je rentre, dis-je en reprenant mon chemin.

Je l'écoute me suivre, mais surtout je sens sa présence dans mon dos, c'est frustrant après tout ce qui vient de me balancer il y a quelques heures. J'essaye de ne pas lui rentrer dedans, ce soir j'ai vraiment pas envie de faire péter mes émotions, je suis à vif. Il retient mon bras, mais que veut t-il à la fin ?

- Qu'est-ce que tu me veux ? Tu veux de la distance, mais tu n'en mets pas. C'est quoi ton problème ? Je m'énerve.

- Je.. Je ne sais pas, je suis bien avec toi j'ai..

- Mais on n'est pas amis, tu l'as dit. Tu es l'ami de mon frère, rien d'autre. Alors soit tu sais ce que tu veux et on se met d'accord, mais ne joue pas avec moi. C'est non.

- Je ne joue pas avec toi Bet', je veux pas faire dans le sentiment.. Je sens bien qu'on pourrait pas être juste amis.

Je le fixe longuement, je n'essaye pas de retirer son emprise, je n'ai pas la force, pas ce soir. Je veux qu'elle soit là. C'est ce que ma tête pense, tout le temps, tous les jours. Et Isaac me faisait du bien, maintenant il me fait peur. Peur de me lâcher à la moindre raison.

- Soit on essaye d'être amis, soit tu mets définitivement une distance mais je ne veux pas jouer. Je n'ai pas la force.

- Je sais, et je ne joue pas, dit-il en tenant mes joues.

Mon souffle se fait plus court, il approche son visage du mien. Ma tête se met en défense, je ne peux pas faire ça. On joue à quoi ? Je n'ai jamais ressenti ça de ma vie.

- Tu.. Je ne sais pas ce qui se passe entre nous, j'aime passer du temps avec toi mais j'ai peur qu'il y ai plus.. dit-il doucement près de mes lèvres.

Un peu trop proches de ma bouche, nos respirations se réunissent. Son souffle frappe le bas de mon visage, mes yeux pénètre dans les siens et je suis incapable de bouger. Je suis comme une ado de 14 ans, avec son premier crush.

- Soyons juste amis alors. Je ne te demande rien de plus Isaac, je parle doucement.

C'est vrai, l'amour et moi ça fait cent. Juste je me sens bien avec lui, je n'ai jamais été aussi bien avec une personne depuis cette nuit là. Et je pense que je n'ai pas envie de perdre cette relation amicale.

- Restons amis, rien de plus alors ? Il me nargue du regard.

- Rien de plus, je lui affirme.

Nos lèvres ont envie de se goûter, mon corps réagit comme il n'a jamais fait auparavant. Mais on peut y arriver, de l'amitié, rien d'autre. Je me recule doucement de lui, mettant fin à ce supplice, tandis qu'il me tend la main je la saisis.

- Amitié, rien de plus, répète-t-il.

On reste un moment à se regarder, on décide tous les deux de rentrer au van afin de retrouver un semblant de calme. Je me sens en sécurité dans ce van, jamais j'aurai cru dire ça, j'enfile mon pyjama, Isaac a le dos tourné, il siffle un petit air.

- On dirait un papy, je rigole.

Mon pyjama enfilé, Isaac me regarde de sa hauteur guère plus grande que la mienne, vu mes 1m75.

- J'ai 30 ans, respect quand même, dit-il amusé.

Il se jette dans sa couchette, étalé. Moi je vais sur la mienne, qui sont toutes les deux l'une en face de l'autre. Je suis en tailleur, mon tel dans la main et je me demande si je dois lui poser la question ? Si tu te la poses, alors fais-le.

- Tu as été déçu en amour ? Je suis gênée.

- Pourquoi tu me demandes ça ?

- Bah je vois bien que tu as un gros frein avec l'amour, et l'autre fois tu m'as dis que c'est de la merde, je rigole.

Il a été clair sur le sujet, et vu le mur qu'il met entre nous je crois comprendre que son passif amoureux ne doit pas être papillon et arc-en-ciel.

- Oui je l'ai été. Et je ne le serai plus, affirme t-il en pianotant sur son téléphone.

- Qu'est-ce qu'on t'a fait ?

Je prends beaucoup trop de risques ce soir, je me surprend.

- Elle m'a trompée. Avec un de ses collègues. La garce est venue me le dire, me suppliant de la pardonner.

- J'y crois pas.. Je ne supporte pas la tromperie, le mensonge quand on aime une personne.

- Elle a vite dégagé. Elle essaye encore de prendre contact avec moi, je l'ai bloqué mais elle trouvera un autre moyen. Je vais devoir sévir.

- Tu veux dire quoi par « sévir » ?

Il fixe le plafond, les mains sous son crâne tandis que je trifouille ma peluche dragon.

- Je vais porter plainte, pour qu'elle arrête. C'est du harcèlement, j'ai bien envie de la menacer autrement mais je n'ai pas envie de finir en garde à vue, rigole t-il.

Je m'esclaffe prenant ça pour une blague, je vois bien qu'il est sérieux, je perds petit à petit ma bonne humeur.

- Tu me fais peur des fois, je déglutis

- Je ne suis pas un tueur en série hein, juste dans mon passif j'ai pas toujours été correct correct tu vois ?

- Je préfère pas en savoir plus.. je balaie la conversation d'une main.

Il n'insiste pas, posant son arme sur l'étagère qui est au-dessus de lui, rien que de voir cet objet de malheur je veux vomir. Je détourne le regard, et décide de m'allonger à mon tour, gardant mes chaussettes polaires pour cette nuit.

- Tu es toujours frileuse comme ça ? Après tu dis que c'est moi le papy.

- J'ai toujours froid, je suis trop bien dans mes petites chaussettes, occupe toi de tes affaires, délinquant !

Il rigole, moi je me contente de sourire à la normale je me serai barrée en courant mais là il ne me donne pas envie de fuir. Tout est différent avec lui, c'est mystérieux comme je réagis par rapport à cet homme, cet inconnu il y a encore quelques semaines. Je décide de prendre en photo discrètement son arme sur l'étagère, et je l'envoie à Lya « tu es toujours sûr qui veut pas me buter Irma ? » j'attends sa réponse avant de m'endormir. Je commence à somnoler quand j'entends mon téléphone bipper, je lis sa réponse ce qui me fait sourire « J'en suis certaine, tu peux dormir tranquille, par contre il a envie de toi » je souriais jusqu'à la fin de son message, qui me fait faire un bond dans la poitrine. Lya est vraiment irrécupérable.

Gabriel ne sait pas que je l'ai vu chanter la veille, et vu que je ne suis pas une menteuse à peine au petit déjeuner je lui balance ;

- Je suis venue te voir chanter hier soir, je lui dis rapidement en croquant dans une pomme.

- Tu te fous de moi ? On s'était fait une promesse, traîtresse, il me fixe avec des gros yeux.

- Je sais mais c'était plus fort que moi tu me manquais, je parle la bouche pleine.

- Est-ce que j'étais beau gosse au moins ?

Mon regard se fait amuseur, je prends place en face de lui en continuant de dévorer ma pomme.

- Un vrai canon. Tu n'as pas eu de filles à tes pieds hier soir ?

- Si bien sûr, comme à chaque fois, dit-il sans surprise.

Isaac n'est pas dans le van, sa non-présence se fait ressentir dans le véhicule.

- Où est passé ton pote ?

- Il a été faire du repérage pour un salon de tatouage.

- Il veut se faire tatouer ?

- Ouais et moi aussi.

Je ne le sens pas cette histoire, certes j'ai un petit tatouage dans la nuque, mais il y avait une raison bien particulière. Je n'en veux pas d'autres, je connais mon frère et ça ne me plaît pas.

- Tu sais que je ne me ferai pas tatouer Gab', je croque dans le fruit.

- Oui oui je sais, ne t'inquiètes pas.

Je le fixe dubitative, il me ment.

- Je sais quand tu mens.

- Je voulais qu'on fasse un tatouage en commun tous les trois, pour marquer le voyage.

Je trouve le geste vraiment trop mignon, ça fait un moment que des aiguilles ne m'ont pas piqué, et déjà pour mon tatouage je me suis sentie mal, et morte de peur. Cependant je me dis que l'idée est bien trop géniale pour que je fasse le rabat-joie.

- C'est ok, mais un seul ! Je balance en me relevant pour aller me doucher.

Je sors de la salle de bain propre mais encore mouillée, couverte d'une serviette. Isaac arrive au même moment, j'ai oublié mes affaires. Isaac rentre au même moment, l'univers se joue de nous. Je le fixe, il me fixe, enfin son regard est intensément long sur mon corps couvert juste d'un tissu éponge.

- Salut, je lui dis timidement.

- Salut, alors cette douche ?

- Ça fait du bien, je puais, je souris en tenant mes affaires de douche.

Il me rend mon sourire, et rentre dans le van, c'est toute une organisation quand on est une fille avec deux hommes. Je retourne dans la salle de bain pour avoir un semblant d'intimité. J'enfile un jean troué, un tee shirt Nirvana que je rentre dans mon pantalon, des converses et je me sens moi-même. Je fais un demi chignon sur ma tête, un coup de mascara. J'ai envie de me faire bien aujourd'hui, ça m'arrive peu. Mon parfum odeur linge frais dans le creux du cou, des poignets, derrière les oreilles, je sors du van.

- Je suis prête à me faire torturer, je souris en fermant la porte.

Tous les deux me regardent, surpris de mon enthousiasme. Je me reconnais de moins en moins durant ce voyage, cependant je crois que j'aime celle que je deviens, même si l'ancienne Betty n'est jamais très loin. On arrive au salon de tatouage qu'Isaac a repéré, la devanture est rose bonbon j'en juge que c'est tenu par une femme. Enfin je dis ça, mais gardons l'esprit ouvert tout de même. Une nana vient nous ouvrir, mon analyse était bonne. Elle nous salue, la tatoueuse a une allure de bonhomme, des piercings de partout mais j'adore son style décalé. Je la salue, et on entre dans son salon qui sent trop bon ; un diffuseur allumé dans la pièce, une note de vanille, mon odeur préférée.

- J'adore la vanille, je me surprends à dire le premier mot.

- Moi aussi, et ce diffuseur je m'en passe plus, elle sourit.

Elle a une bonne vibe, Gabriel parle de son projet pour nous trois, marquant ce road-trip qui n'est pas de tout repos et qui est loin d'être terminé.

- L'idée est trop chouette, elle tape dans son poing.

Isaac me lance un petit regard, je le lui rends. Il porte un tee-shirt qui met bien en valeur sa carrure plutôt fine.

- Je pensais faire un petit van, avec les traits fins tu vois un peu l'idée, parle Gaby.

Il nous demande même pas notre avis, il indique ainsi à la tatoueuse qu'il veut quelques petits détails ; montagnes, lune etc.. Isaac et moi c'est comme si on était obligé d'être ici. On se regarde de nouveau, il me murmure à l'oreille.

- Je me sens comme obligé, toi aussi ?

- Carrément, mais on va pas le contredire il va bouder sinon.

On se sourit, j'aime le lien qu'on a et je n'ai pas envie que tout se termine. Je préfère mettre de côté tout ce que je ressens, d'ailleurs je ne sais même pas ce que je ressens.. Mais on a décidé de rester amis, rien qu'amis. Et ça me va très bien.

- C'est bon pour moi, je fais des petits croquis et je vous montre.

Elle commence à griffonner, je la regarde faire, elle a vraiment du talent. Elle laisse glisser la mine, en 5 minutes elle fait exactement ce qu'avait Gaby dans la tête.

- T'es un génie ! C'est ça que je veux, il embrasse son front.

Je secoue la tête amusée, je suis blasée de ce frère. Elle rigole, super cool la nana, tout en demandant qui commence, les deux me regardent, je secoue la tête.

- J'ai déjà accepté, je commence pas.

- Allez, comme ça au moins tu te dis c'est fait, rigole Gabriel.

Je les fixe un à un.

- Allez chérie, je m'occupe de toi, balance la tatoueuse.

Bon, je dois prouver mon courage. Je commence à en avoir de plus en plus depuis que je voyage, en même temps je sors de ma zone de confort 36 fois dans la semaine. Ça vous forge tout ça.

- Ok allez, go !

Je prends place sur le siège, elle demande où on veut le faire. Je regarde Gabriel pour voir ce qui veut, il balance « le poignet » je hausse les épaules comme si je ne décidais de rien.

- Le chef a parlé, je souris.

Mais au fond ? Je suis stressée, j'ai peur d'avoir mal. Je sais pas si je vais gérer la douleur, mon tatouage ça fait hyper longtemps que je l'ai fait, j'étais encore qu'une adolescente. J'ai l'appréhension quand j'entends le bruit de la machine qui s'approche de ma peau. Je pose mon avant bras sur les yeux, pour ne rien voir. La tatoueuse commence son travail, ça pique, c'est gérable. Je me détends de plus en plus. Bon ça chauffe quand même, mais franchement j'ai pas trop mal. Mon visage grimace quelques instants, puis se fige un peu quand elle repasse sur les mêmes lignes.

- Je suis sûr elle fait la forte, à l'intérieur elle chiale, rigole Isaac.

- Toi, fais pas trop le malin.

- Il paraît que les femmes sont plus dures au mal que les hommes, tacle la tatoueuse.

- C'est bien dit, je souris.

Elle finit son travail, nettoie un peu le dessin je décide de regarder et je trouve ça super joli.

- Tu travailles vraiment bien j'adore, merci.

Je souris satisfaite, je me relève et Gabriel chope mon bras pour regarder, faire le constat.

- Qui sait qui a eu la meilleure des idées ? Il me taquine.

- Moi non ? C'est moi qui ait eu cette idée, je souris.

- Allez casse-toi, il me pousse par la tête.

Je recule, tout en rigolant et elle me dit de le laisser tranquille mais ce soir je mets la crème qu'elle va me filer. C'est au tour de Gabriel, je reste sur le côté vers Isaac qui feuillette un magazine avec des idées de tatouages.

- Tu crois pas que tu en as assez ? Je prends place à côté de lui sur un siège en cuir noir.

- Tu sais je vais en faire un de plus aujourd'hui, heureusement il me reste la place au poignet.

- On a de la chance.

Gabriel prend place, cependant il est un peu plus blanc qu'il y a quelques minutes.

- Tu stérilise bien ton matos tout ça ouais ? Il lui demande.

- Il est un peu hypocondriaque, je m'adresse à la tatoueuse.

- Bien sûr, je vais le faire devant toi comme ça tu seras rassurée, dit-elle compréhensive.

On ne parle pas assez de cette pathologie, mais c'est un vrai trouble. Mon frère en souffre depuis son adolescence, quand il a fait une crise d'asthme. Depuis, sa santé est sa priorité même s'il picole parfois comme un trou. Il est incompréhensible. Cependant, j'imagine que ça doit être horrible d'avoir peur pour sa santé régulièrement. Le bruit de la machine retentit à nouveau, cette fois pour marquer ce voyage dans la peau de mon frère.

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