• Chapitre 1 •

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Naomi

Un toucher, délicat et amoureux m'extirpe de mon sommeil avec plénitude. Je papillonne des yeux, légèrement aveuglée par la brillance du soleil à travers les grandes baies vitrées.
— Debout, ma belle...
Adan est penché au dessus de moi, la main tendue vers mon visage. J'adore ce genre de réveil...
— Mhm...
Je grommelle et souris, attendrie par lui et ses gestes affectueux.
— Je ne voulais pas te réveiller si tôt mais, je vais bientôt partir.
Je me redresse sur les coudes et l'observe traverser la chambre, ses muscles dorsaux s'animent lorsqu'il enfile une de ses chemises blanches Brooks Brothers.
— Tu dois vraiment partir maintenant ? Je demande, déçue de ne pas l'avoir près de moi, sous la couette et au chaud.
— Comme tu le sais, très chère assistante. Un entretien d'embauche avec Isaac Peters m'attend alors, il vaudrait mieux que je sois à l'heure. Dit-il en redressant sa cravate à travers le grand miroir mural.
Je me laisse mollement tomber dans les coussins avec un soupir d'enfant boudeur.
— Hé, ne fais pas cette tête.
Il s'approche du lit et étire ses lèvres en un sourire craquant. Oh, j'aimerais tant l'attraper sous les couvertures et ne plus le lâcher de la journée. Foutu entretien...Je me place sur les genoux et prends sa nuque entre mes doigts avant de déposer mes lèvres sur les siennes pour un profond et langoureux baiser. Il sent tellement bon, le savon, l'après-rasage et son odeur...
— Lève-toi et va prendre ton petit déjeuner...susurre-t-il, frôlant mes lèvres des siennes.
— Sinon mon grand et vilain patron tyrannique va m'étouffer sous les réprimandes ?
Je me moque et me laisse tomber à la renverse. Le draps qui était censé cacher ma poitrine nue, s'est fait la malle et Adan est le premier à le remarquer. Son regard métallique sombre dans le mien, les fourmis s'affolent dans mon estomac et je pousse un soupir fiévreux.
— Naomi. M'avertit-il, le regard dur.
Il s'écarte du lit et me laisse, là, baignant dans les draps, frustrée. Salopard ! Chouine ma conscience.
Je m'extrais des couvertures à contre cœur et enfile ma nuisette qui jonchait tranquillement sur le sol. Lorsque j'arrive dans la cuisine, un véritable festin m'attend. Des pancakes, de la confiture, des croissants et pleins d'autres gourmandises à m'en faire saliver d'avance.
— C'est pour qui tout ça ? Je m'étonne, la mine rieuse. Adan se retourne face à moi.
— Pour toi voyons, pas pour Gribouille.
Je jette un coup d'œil à mon chat qui est niché dans l'angle du canapé. Je crois qu'il est déjà assez enrobé comme ça. C'est ça de ne pas résister à ses yeux doux !
— Je ne pense pas être capable de tout manger.
— Ne t'en fais pas pour ça, mange ce qu'il te plaît.
Il embrasse mon front.
— Tu ne peux pas rester avec moi juste quelques minutes ?
Je lui fais mon plus beau regard de chien battu. Adan observe sa montre et soupire. Allez, reste...
— D'accord, le temps que tu avales quelque chose alors.
Je souris et m'installe sur le tabouret, face à lui. Monsieur Brown ne peut plus me résister, gloussé-je intérieurement. Je tends le bras et attrape une tartine de pain grillée avant de la fourrer dans ma bouche. Mhm...
— Quand est-ce que tu accepteras de vendre ton appartement ?
Quoi ? Mon appartement ?
Je le considère un moment avant de finir ce que j'ai dans la bouche.
— Je ne sais pas...je suis encore trop attachée à cet appartement. Je n'arrive pas à me faire à l'idée qu'une autre personne puisse aller vivre dedans, à ma place.
J'y ai vécu pendant plusieurs années. Gribouille n'était qu'un chaton lorsque je l'ai eu et à vrai dire, ça me fait mal de le vendre.
— On pourrait peut-être le faire louer ? Il sera toujours à toi et je m'occuperai du bail.
— Le faire louer...Je répète, mitigée.
— Je comprends que tu ne sois pas prête à le vendre. Et, le louer me semble être la meilleure solution.
Adan me prend la main et sourit avec douceur. Je hoche la tête.
— Oui, tu as raison.
— Vraiment ? S'enquiert-il.
— Vraiment.
Je souris amoureusement et observe sa montre. Oh bon sang, il est déjà cette heure-là !
— Adan, tu devrais peut-être y aller !
En un éclair, il se lève, lâche un juron et enfile son manteau noir à boutons. À Manhattan, lorsque l'hiver est proche, il fait un véritable froid de canard !
— Attends une petite seconde ! M'écrié-je en courant vers la chambre à toute vitesse.
Je fouille dans les tiroirs, attrape une échappe coquelicot et reviens tout droit vers Adan qui s'impatiente.
— Je n'ai pas envie de m'inquiéter comme la dernière fois alors, couvre-toi.
Je dis et enroule l'échappe autour de son cou. Ses mains baladeuses se calent contre ma taille tandis qu'il me dévore du regard. Ne me regarde pas comme ça ou bien je te kidnappe.
— Allez, fiche le camp...
Adan ricane et s'empare de mes lèvres avec fougue, j'attrape les pans de sa veste et me laisse aller contre lui. Profiter de lui ne serait-ce qu'une seconde me fait un bien fou. Une agréable chaleur s'installe dans ma poitrine et me donne une intense bouffée d'amour.
— J'y vais, à tout à l'heure, je t'aime.
Il m'embrasse une dernière fois et s'échappe dans l'ascenseur. Je le regarde s'effaçer derrière les portes en acier avant d'aller dans la chambre pour enfiler quelque chose. Il a beau être le Bigboss, ça n'empêche qu'il peut être en retard de temps à autre. C'est de ta faute, andouille ! Pensé-je.
Manhattan est maintenant couvert d'eau. L'hiver approche très vite et bientôt, nous serons ensevelis sous une couche de neige blanche et cotonneuse.

Je me fourre dans un pull en laine beige et commence à préparer mes affaires lorsque mon téléphone se met à sonner. Qui peut bien m'appeler si tôt ? Peut-être qu'Adan a oublié quelque chose ?
L'écran m'indique deux appels manqués de Jenna. Mince.
— Allô, Jenna ?
— Hey, tu as oublié notre café du matin ?
Zut ! Le café...
— Oh, je suis désolée Jenna. J'ai complètement zappé...
— Ce n'est pas si grave mais, je me suis inquiétée. Dit-elle, d'un ton plus amusé qu'accusateur.
Je coince le téléphone entre mon oreille et mon épaule et referme les boutons de mon pantalon.
— Encore désolée, j'ai pioncé comme une marmotte ce matin.
Elle rit à travers le haut parleur.
— Pas de problème, toi au moins tu y arrives.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Insomnie ? Je m'inquiète.
— Rien de grave, mon appart' tombe de plus en plus en vrac et ça commence à être pesant pour le moral.
— Tu n'as pas essayé d'appeler quelqu'un pour ça ?
J'attrape mes talons à la va-vite et les balance sur le lit.
— Bien sûr que si mais, j'ai l'impression qu'ils profitent juste de mon argent sans rien arranger en retour. Je pense que Lucas et moi, allons prendre un appartement plus grand en ville.
— Ce n'est pas une mauvaise idée.
Une ampoule se met à clignoter dans mon esprit. Mais oui !
— Je vais bientôt faire louer mon appartement, peut-être que vous pourriez vous y installer le temps d'en trouver un autre ? Je n'ai pas encore mis la main sur un locataire alors...
— C'est super gentil de proposer Naomi mais je doute que ton appartement fasse l'affaire pour deux personnes. Il est plutôt étriqué.
— Étriqué ? Ce n'est pas aussi grave que ça, c'est sûr qu'il n'est pas le plus grand appartement de Manhattan mais il a fait son job pendant de longues années en ma présence !
— En ta présence de célibataire. Déclare-t-elle, moqueuse.
— C'est un coup bas. Je constate, le ton offusqué. Je dois me préparer, Jenna. On déjeune ensemble ce midi ?
— Bien sûr, j'ai hâte de te raconter tous les mésaventures de notre coureur de jupons préféré.
Je glousse et met fin à l'appel. Une fois préparée, j'enfile mon Duffle coat et passe mon sac à main sous le bras. Avant de quitter l'appartement, je donne un baiser à Gribouille qui se contorsionne sur le côté du canapé. Dehors, sur les trottoirs new-yorkais, je fais attention aux passants qui se baladent avec de grands cafés bouillants et trottine d'un trottoir à l'autre. Il fait tellement froid, mes pieds sont gelés dans leurs escarpins ! Finalement j'aurais dû accepter la proposition de Chesters, j'aurais été plus au chaud dans la voiture.
Lorsque la Brown'sEntreprise se trouve à quelques mètres de moi, je deviens livide. Des voitures de police sont garées juste devant les portes automatiques tandis que des hommes en costume bleu marine font sortir les employés. Qu'est-ce qu'il se passe ?
Je traverse la route à grandes enjambées et sors mon téléphone afin d'appeler Adan. Les sonneries défilent mais aucune réponse de sa part...Une crainte prend forme dans mes entrailles.
— Excusez-moi ? Pouvez-vous me dire ce qu'il se passe ?
Ma voix tremble. J'ai peur...
— Je n'en sais rien, une alerte fusillade il me semble.
Une...Quoi ?

•••

Et voilà la fin du premier chapitre !
Je m'en veux (un peu) de vous laisser avec une fin de...de merde, clairement mais l'attente fait partie du plaisir hehe (Cette phrase sort tout droit d'un film de boule ou je rêve ?)

Ce qu'il y a dans le titre n'est pas une erreur de ma part. « PC » pour « Pas corrigé » 😉

Bisoubi et à la semaine prochaine !


Haut Niveau - Tome 2 -Where stories live. Discover now