• Chapitre 61 •

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Adan

Retournant l'oeuf à l'aide d'une spatule en plastique, je le saupoudre de grains de sel et de persil avant de le coucher dans une assiette propre. C'est un comble que cette assiette soit présentable, habituellement cela ne ressemble à rien. Je termine le plateau par un verre de jus d'orange et file dans la chambre à coucher. Naomi remue et me jette un coup d'œil fatigué derrière une mèche de ses cheveux. Elle porte encore la marque du coussin sur la joue, c'est adorable.
— Bien dormi ? La questionné-je, aussi tendre que la guimauve.
— Mmh...trop, sûrement.
Je ricane en déposant le plateau sur la commode près de la porte puis, j'enfonce mon genou dans le matelas afin d'embrasser le haut de son crâne. 
— Tu as préparé le petit-déjeuner ?
— Oui, rien que pour toi.
Un sourire magnifique embrase ses lèvres et elle se relève, pressant le drap contre son corps encore dénudé. Je lutte pour ne pas zieuter ses courbes et vais prendre le plateau. Naomi dévore des yeux la nourriture et se lèche les babines. 
— Tu as déjà mangé ?
— Oui, ne t'en fais pas.
Elle enfourne dans sa bouche une tranche de brioche et gémit de satisfaction.
— Ch'est délichieux...
Je glousse, moqueur et m'empare une seconde de ses lèvres, tartinées de confiture. 
— Effectivement, délicieux.
Ses joues empruntent une couleur rosée et je me retiens de me jeter sur elle une seconde fois. Elle est bien trop belle, ce matin...
Une vibration me surprend brusquement et je devine qu'il s'agit de mon téléphone, niché dans le tiroir de la table de nuit. C'est infernal, ce truc ne me lâchera jamais la grappe !
Prenant l'appareil avec férocité, je suis surpris  de lire le nom de Gale. Pourquoi est-ce qu'il m'appelle maintenant, si tôt ? Je décroche.
— Oui ?
— Bonjour, Adan. Fait-il de son ton sérieux et professionnel. Je suis passé à ton bureau ce matin, tu n'y es pas ?
— Non, j'ai décidé de prendre le large quelques temps.
— Le large ? Répète-t-il comme cela était une horreur. Mais voyons, tu ne peux pas quitter ton poste comme ça ! Hausse-t-il le ton.
— Je ne vois pas en quoi ça te concerne, je travaille très bien à distance. Il commence déjà à me taper sur les nerfs.
— Tu es sérieusement irresponsable.
— Es-tu en train de te foutre de moi ? Dis-je, désormais en colère. Je n'ai plus quinze ans alors ne me traite pas comme un putain de gamin. C'est mon entreprise maintenant alors je te conseille de te mêler de tes affaires.
— Comment tu me parles, Adan !
— Oh, parce que maintenant tu es préoccupé par le ton que j'emploie ? Tant qu'on y est, tu avais l'intention de me le dire à quel moment pour ma mère ?
Un silence s'infiltre entre nous et je pourrais presque dessiner l'expression ahurie de son visage. 
— De quoi tu parles ?
Son ton innocent me donne envie de gerber.
— Elle a été assassinée. lâché-je d'un coup.
Naomi qui m'écoutait d'un air peiné, place une main sur ma cuisse et murmure du bout des lèvres, ça va aller.
— Comment tu l'as appris ? croasse-t-il, hargneux.
Je serre les poings et réponds sur le même ton :
— Qu'est-ce que ça change ? C'est la vérité n'est-ce pas ? Pourquoi tu n'as rien dit, putain ! Pourquoi tu nous as menti, pourquoi ?
— Je n'ai pas envie de parler de ça avec toi, Adan.
— Parce que je ne suis pas disposé à comprendre c'est ça ? Écoute, je finirai par tout apprendre alors soit ça sort de ta bouche et je verrai si tu en vaux encore le coup ou bien, je l'apprends par quelqu'un d'autre et je ne te considérai plus jamais comme un père.
Mes mots sont durs, je le sais. Cependant c'est ce que je pense, je suis trop furieux pour contenir cette vérité épineuse qui parasite mon esprit. Il le mérite de toute façon.
Je l'entends prendre deux amples inspirations avant de balancer :
— C'est vrai, ta mère a bien été assassinée...
— Pourquoi tu l'as caché ?
— Parce que je ne voulais pas créer plus de problèmes.
— Créer plus de problèmes ? À qui ?
Un silence s'installe puis il souffle entre ses dents :
— Tom, un vieil ami...
— Je veux tout savoir, dans les moindres détails.
La vérité va être dure à entendre mais je suis prêt, il le faut.
— Nous étions ensembles au lycée, je l'ai connu avant ta mère. Quand nous sommes allés à l'université, j'ai rencontré Lily et je suis immédiatement tombé amoureux. Malheureusement Tom a aussi été épris d'elle, mais ta mère et moi nous aimions déjà. Je ne pensais pas qu'il était aussi jaloux...
— Que s'est-il passé ?
— Plus tard, Tom s'est marié et je n'ai plus entendu parlé de lui. Cependant, sa femme l'a arnaqué et est partie avec une partie de sa fortune. C'est à cette période que j'ai créé la Brown'sEntreprise, les médias n'arrêtaient pas d'en parler alors je suppose que Tom l'a aperçu. Ensuite...
— Ensuite ?
— Lily est décédée sur la route. J'ai toujours cru qu'il s'agissait d'un accident mais la personne qui a foncé dans la voiture de ta mère avait été engagé par quelqu'un. Ce quelqu'un était Tom...Il était endetté, sa famille l'avait rejeté, sa femme aussi alors, je me suis dit que l'envoyer en prison ne ferait que le détruire encore un peu plus.
— Mais il l'a tuée !
— Oui, je sais ! Crie-t-il, tremblant. Mais je sais aussi que Lily aurait été d'accord avec moi...
— T'en sais rien, tu as préféré sauvé un putain d'assassin !
— C'est toi qui ne sais rien, Adan alors ne vient pas me faire de reproches. Je t'ai dit la vérité, c'est tout. Maintenant, tu...
— Maintenant je quoi ? Ton meilleur ami tente de saccager ma vie, que veux-tu que je fasse ? Rien, c'est ça ?
— Quoi ? Fait-il d'un ton livide.
— Tom m'envoie de doux mots qui te sont destinés, il fait suivre Naomi, il tente de la renverser et il engage un putain de tueur à gage pour me buter, tu veux quoi de plus pour faire enfermer cet enfoiré ?
— Comment sais-tu que c'est lui ?
— J'ai mes sources et crois-moi, elles sont plus que sûres. Maintenant, ami ou pas, Tom Boswell est bon pour la prison.
Je raccroche brusquement, les poils des bras hérissés de fureur. J'en ai assez de lui, de ses mots, de son héritage pourri et de sa voix paternelle de merde ! Remonté comme une cocotte minute, je lance mon téléphone sur le lit et soupire un bon coup. Naomi dépose ses paumes dans mon dos et je me crispe une demi-seconde avant de savourer son toucher. 
— Calme-toi, Adan...je suis là.
— Je n'arrive plus à penser correctement, tous ces problèmes me refilent de foutus maux de crâne et rien n'est assez efficace pour les apaiser.
— Viens là...
Sa douceur atteint mon coeur et je la laisse me prendre dans ses bras. Son corps est chaud, agréable et réconfortant. C'est ici que je me sens le mieux, ici que je veux construire ma vie,  mon foyer...
— Je suis terrifié à l'idée qu'il puisse t'arriver quelque chose et, je hais cette putain de sensation car je crève d'envie de t'enfermer dans une pièce et de refuser que l'on t'approche.
La sensation de son sourire contre moi me fout une dose de bonheur dans la face. 
— Ne te laisse pas envahir par ces pensées là, Adan. Rien ne va m'arriver, je te le promets...
— Non, tu ne peux pas dire ça. C'est tellement imprévisible...et puis, tu n'es plus seule désormais et c'est encore plus douloureux.
Ma paume se dépose sur son ventre arrondi et je serre les mâchoires de souffrance. Non, rien ne t'arrivera, rien n'arrivera à mon enfant, rien du tout. Rien, ni personne n'est capable de vous arracher à moi. 
— Crois-moi, Adan. Rien ne nous arrivera, les choses vont se régler peu à peu et tu verras, nous avancerons ensemble.
— Je serai prêt à tout pour toi, Naomi. Absolument tout, même si ça brise mes principes...
Je plonge mon regard dans le sien et y lis un immense et profond amour. Un amour si grand que j'ai bien peur qu'il me fasse perdre la tête. Je n'ai jamais autant aimé et détesté quelque chose, cela me rend si vulnérable. 
— Comme ça on est deux, dit-elle prenant mes joues dans ses paumes. Je t'aime au point d'en devenir complètement folle. J'ai déjà l'impression d'être folle par ta faute mais, honnêtement je m'en moque complètement parce que je suis la plus heureuse des femmes et que je vais avoir un mari et un enfant fabuleux...
Des larmes s'écoulent de ses yeux et j'ouvre la bouche, me sentent coupable. Je ne voulais pas la faire pleurer...
— Ne pleure pas, s'il te plaît.
— Pardon, c'est juste que je n'arrive pas à gérer mes émotions avec ces foutus hormones !
Je m'esclaffe, amusé de la voir s'effondrer dans mes bras en râlant après ses hormones et la presse contre moi, au risque de l'étouffer. Ma femme, mon bébé...je vais tout faire pour vous protéger.

•••

Je poste tard, c'est idiot mais je poste quand même ahah !
Je vous souhaite une très bonne semaine et je vous informe que le moodboard de Connor et la demoiselle, sont sur mon Instagram !
freedom_y_

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Adan qui contient sa rage contre son père :

Adan qui contient sa rage contre son père :

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Haut Niveau - Tome 2 -Where stories live. Discover now