• Chapitre 55 •

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Naomi

Le soleil frappe mes yeux et je grimace, blottissant mon nez dans les coussins. Un ricanement me réveille doucement de mon sommeil et Adan apparaît, transperçant le faisceau lumineux de la plus belle des manières.
— Bonjour, jolie fiancée.
— Bonjour...
Je m'étire comme un chat et scrute son visage à la recherche d'une quelconque émotion de colère ou d'inquiétude. Chesters ne lui a pas dit ce qu'il s'est passé, c'est une très bonne chose. Ca me laisse le temps de trouver les bons mots.
Je n'ai pas l'impression qu'il m'en veuille pour Jeff, il avait manifestement besoin de temps pour digérer l'information.
— Comment s'est passé la soirée d'hier ?
— Ça a été...tu viens te coucher ?
Je change vite de sujet, de peur de paraître suspecte.
— Je vais prendre une douche pour commencer et après je te rejoins.
Il sourit amoureusement et caresse ma joue du bout des doigts. Je savoure sa caresse, ourlant les lèvres et soupire de bien être. Adan gagne la salle de bain et la douche s'allume, je me renverse sur le dos et passe une main dans mes cheveux. Mon mal de crâne est toujours présent, je réfléchis trop ! Comment lui annoncer que j'ai failli finir en bouillie la veille ? Mince, les aveux sortis de nulle part sont véritablement anxiogènes !

Après une dizaine de minutes, Adan sort enfin de la douche et se glisse dans les couvertures, la peau encore fraîche et odorante. Mhh, l'odeur du savon lui va à merveille.
Je me niche contre lui et il me presse en retour, embrassant mes cheveux comme il l'a toujours fait, avec tendresse. Je devrais lui dire maintenant ?
— Adan...
— Je t'aime, Naomi. Oh. Je t'aime comme un fou et ça me fout la rage de savoir qu'un autre homme t'adore comme moi je t'adore. Je bouillonne même à l'idée que ses lèvres ont touché les tiennes alors, qu'elles sont à moi. grogne-t-il, contre mon cuir chevelu. Tes lèvres m'appartiennent, comme les miennes t'appartiennent. Je pensais que te marier à moi suffirait pour tous les éloigner mais, visiblement même en sachant que mon bébé est dans ton ventre, ils ont l'audace de t'approcher.
Sa crise de mari possessif me cloue sur place, ivre d'amour.
— Je refuse que ce Jeffrey t'approche à nouveau, j'ai bien cru être capable de lui arracher les yeux en sortant de ton bureau. Je t'aime tellement Naomi que mes émotions me contrôlent, je ne suis qu'une marionnette en ta présence...
— Oh, Adan...
Je chope ses joues dans mes paumes et l'embrasse avec un amour indéfini.
— Mon cœur bat pour toi depuis le début, depuis notre rencontre je suis amoureuse alors ne soit pas effrayé de tout cela, je suis incapable de te quitter plus d'une seconde...
Ses lèvres charnues et rosées se retroussent et je frissonne de la tête aux pieds. Mon corps approuve mes dires...

Adan

En ce moment c'est silence radio, les attaques ne se manifestent plus. Conrad reste muet concernant cet homme au chapeau et je tourne en rond, appréhendant la prochaine attaque. Que se passera-t-il ? Que vont-ils faire ? Sur qui vont-ils frapper ?
Je m'enfonce dans mon siège de boulot et renverse la tête en arrière. Je me sens épuisé, pourtant je n'ai pas besoin de dormir longtemps pour tenir debout mais, toutes ces choses m'éreintent peu à peu. Je repense aux mots et ce qu'ils peuvent vouloir dire, à cet homme en noir supposé être un putain de tueur à gage. La vie de directeur est-elle aussi mouvementée ? Je suis gâté.
Et puis il y a Naomi et cet enfoiré de Jeffrey Williams. La colère bouillonne encore dans mon ventre, je ne supporte pas l'idée qu'il puisse être amoureux de ma femme !
J'aurais dû faire attention à lui dès le début...Lors de notre rencontre, je m'étais douté que quelque chose clochait dans son regard. Et bordel, il dévorait ma femme des yeux !
Si cet enflure n'avait pas demandé sa démission, je me serais fait un plaisir de le dégager. Non Brown, Naomi t'en aurait voulu.
— Merde...
Trois toc massacrent la porte de mon bureau et Chesters entre, visiblement en pétard.
— Pourquoi avez-vous demandé qu'un seul garde du corps en allant à Portland ? gronde-t-il comme un ours des cavernes.
— Parce qu'il était compétent.
Je n'ai pas du tout envie de me disputer avec Chesters aujourd'hui. Cette journée est déjà bien assez merdique.
— Avez-vous oublié la situation nom de Dieu ! S'il se serait passé quelque chose, Scott n'aurait pas été capable de vous protéger correctement !
— Il ne s'est rien passé, Chesters.
— Ce n'est pas la question, ne sous-estimez pas ces gens, ils sont rusés et savent toucher là où ça fait mal ! Si vous n'êtes pas assez protégé, il risquerait de vous blesser bien plus gravement que la dernière fois.
Je n'aime pas son ton, pas du tout.
— Cesse de me prendre pour un gamin, Chesters. Je sais ce que je fais...
— Non, vous ne savez pas justement ! Hausse-t-il le ton, claquant la feuille pratiquement vierge sur mon bureau.
— Tu commences à dépasser les bornes, Chesters. Il ne s'est rien passé à Portland alors ne me fait pas la morale ! Conrad a sûrement trouvé quelque chose sur eux pour qu'ils prennent peur.
— Dans ce cas, quand est-il d'hier soir ! Crie-t-il, essoufflé par sa propre fureur.
Hier soir ?
— Que s'est-il passé hier soir ? Je demande, le timbre froid et sérieux.
Chesters, surpris d'avoir sorti ces mots, recule d'un pas et reprend une position droite et rigide, tel un militaire. Il refuse de me le dire ?
— Chesters, ne me fait pas répéter.
— Mademoiselle Anderson s'est faite agresser, une voiture a tenté de la renverser alors qu'elle était sur le trottoir, face à l'immeuble.
Mes muscles se contractent brusquement et je serre les mâchoires.
— Et pourquoi ne pas m'avoir prévenu ?
Je tente de maîtriser ma colère avec le plus de volonté possible mais lorsque Chesters lâche presque honteusement :
— Mademoiselle m'a demandé de me taire, elle souhaitait vous l'annoncer à votre retour.
Naomi a fait ça ?
Je me lève de mon siège, aussi tendu qu'une corde de funambule et contourne Chesters afin de rejoindre le bureau de Naomi. Mes pas sont lourds, la frénésie déborde de mon corps sous forme d'infimes gouttelettes.
Je ne prends même pas la peine de toquer à la porte que j'entre en fracas, n'omettant pas de la claquer dans mon dos. Naomi bondit comme un animal effrayé et me scrute de ses grands yeux de biche.
— Adan ? Qu'est-ce que...
— Pourquoi tu ne me l'as pas dit ? N'est-ce pas toi qui parlait de communication ? Merde, Naomi ! Tu te rends compte de la gravité des faits ?
Comme si les pièces de puzzles s'assemblaient dans son esprit, elle passe une main sur son front et lance d'une petite voix :
— Voilà pourquoi je ne voulais pas te le dire tout de suite, ton impulsivité révolte tout sur son passage. Y compris ta raison !
— Et où est passé ta raison, hein ? Tu comptais me cacher ça combien de temps encore ?
Je crie, au comble de la fureur.
— Ne me hurle pas dessus, Adan !
Son ton réprobateur soulève mon estomac avec rage et je frappe du poing le bureau. Elle tressaille, sourcils froncés et me fixe du regard.
— Tu t'es mise en danger et tu me l'as caché, comment veux-tu que je garde mon calme ?
— J'allais te le dire, bon sang ! Je voulais simplement que tu ne reviennes pas en étant inquiet.
— Putain mais, je suis inquiet malgré tout Naomi ! Tu t'es non seulement mise en danger mais le bébé aussi !
— Comment pouvais-je savoir qu'un fou furieux allait me foncer dessus avec sa bagnole ! hurle-t-elle, rouge de colère.
— Seigneur Naomi, nous ne cessons pas de te rabâcher d'être vigilante ! Quand vas-tu comprendre que tu n'es pas à l'abri ?
— Tu vas me reprocher de ne pas comprendre ça ? Je n'ai pas grandi comme toi, Adan ! J'étais qu'une gosse normale qui allait dans l'école de son village et non pas à Harvard. Je n'ai pas l'habitude de me faire suivre, de me marier avec un homme aussi riche et important que toi et surtout de gérer la vie compliquée que tu mènes !
Des larmes perlent aux coins de ses yeux et roulent sur ses joues framboises. Elle pleure.
— Naomi.
— Non, tais-toi. Défoule ta colère sur quelqu'un d'autre ! s'époumone-t-elle avant de grimacer en tenant ses lombaires.
Je m'approche, craignant un malaise.
— Que se passe-t-il, Naomi ?
— Rien, notre bébé s'amuse à me détruire le dos et joue du piano avec mes émotions !
Elle s'énerve et se laisse tomber sur son siège, remontée comme une cocotte minute. Je me retiens de sourire, soudainement moqueur et la dévisage lorsqu'elle affronte mon regard.
— Tu as fini, ça y est ? Je peux continuer mon travail ? finit-elle par demander.
— La grossesse te rend encore plus grognonne, Anderson.
Elle me lance un regard meurtrier et je pince les lèvres, amusé.
— Je te laisse, on reparlera de ça ce soir.
— Pas besoin, je crois que j'ai clairement compris le problème.
Elle se concentre à nouveau sur son ordinateur et je quitte le bureau, étonnement plus calme qu'en arrivant. Suzie me jette un regard curieux, cependant je l'ignore et rejoins mon bureau. Quelle femme ! Son caractère devient de plus en plus difficile et séduisant.

•••


Excusez-moi pour le retard, le chapitre sera pleinement corrigé dans la soirée.
Voilà, bisous et à demain !

Haut Niveau - Tome 2 -Hikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin