• Chapitre 65 •

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Naomi

Arrivés sains et saufs en ville, je m'éjecte du moto neige et retire le casque, prenant une grand inspiration d'air frais. La dernière fois que j'ai eu peur comme ça était lors de mon premier vol en jet privé, auprès d'Adan.
Je décolle les quelques mèches de cheveux de mes joues et pousse un soupir soulagé.
— Alors ? Comment c'était ?
Je regarde Adan, cherchant à voir s'il se moque de moi et dis sous le ton du sarcasme :
— C'était génial, j'ai vraiment hâte de recommencer !
Ses lèvres s'ourlent et il éclate de rire en rangeant les casques dans les boxes faits sur mesure. Je contemple les alentours avec curiosité et esquisse un sourire en apercevant les mêmes vieilles boutiques qu'il y avait près de chez-moi. Ce lieu est complètement à l'opposé de Manhattan. Ici, il n'y a que les habitués du coin et leurs sachets de courses trop remplis. Adan se poste à côté de moi et demande, la voix étrangement enjouée :
— Alors, où veux-tu aller ?
— J'en ai aucune idée, il nous faut de la viande pour commencer.
— De la viande ? Tu comptes faire quelque chose en particulier ? me questionne-t-il, intrigué.
— Un bœuf bourguignon, une spécialité française.
— Oh, je vois.
Il sourit d'un air innocent et j'écarquille les yeux de surprise.
— Tu en as jamais mangé ?
— Pas vraiment, du moins j'en sais rien.
— Seigneur Adan, comment as-tu fait pour ne jamais goûter un bœuf bourguignon ?
— Disons qu'Aiko a d'autres préférences niveau cuisine.
J'avais presque oublié qu'il avait passé la plus part de son temps au Japon. Mince...
— Je vais te préparer un bœuf bourguignon qu'aucun ne saura surpasser, crois-moi !
Il sourit comme un gamin et hoche le menton, rieur.

Main dans la main, nous rasons les trottoirs à la recherche d'ingrédients lorsque mon regard s'accroche à un hochet en argent, niché dans un coussin en velours rouge. Une boutique pour bébé ? Dans un lieu aussi reculé ? C'est un miracle.
— Tu veux y aller ? me demande Adan, avec une moue amoureuse.
— J'aimerais juste jeter un coup d'œil.
— D'accord, allons-y.
Nous traversons les quelques mètres qui nous séparent de la boutique et Adan tire galamment la porte, me permettant ainsi de rentrer. Une grande et mince dame me sourit avec douceur et s'avance prestement vers nous.
— Bonjour, puis-je vous aider ?
— Bonjour, je souhaiterais regarder le hochet en argent qui est présenté à la vitre, s'il vous plaît.
Je demande, un peu intimidée de me retrouver dans un endroit bourré de jouets pour enfants.
— Bien sûr, il vous a tapé dans l'œil n'est-ce pas ?
— Oui, c'est ça. ris-je, attendant patiemment qu'elle revienne me présenter la raison de ma présence ici.
— Je comprends qu'il vous ait tapé dans l'œil, moi-même je l'aurais acheté pour mes fils s'ils étaient encore bébés.
Elle s'avance vers moi et me tend royalement l'objet. Un sourire presque immédiat naît sur mes lèvres et j'effleure de la pulpe des doigts, les trois clochettes argentées ainsi que le pied qui semble être un sifflet. Cet objet est magnifique, on dirait une pièce rare que l'on offre à un prince héritier.
— À combien est-il ?
— Quatre vingt-dix dollars. Cependant, nous en avons d'autres si le prix est un problème.
— Non, non ne vous en faites pas...je vais l'acheter.
— Très bon choix. fait-elle avec un sourire bienveillant. Je vais vous l'emballer !
Munit d'un sourire courtois, elle disparaît derrière une porte et je sens la main d'Adan se glisser dans mon dos.
— Tu es heureuse ?
— C'est une question sérieuse ?
— Oui, évidement.
— Bien sûr que je le suis. Il serait peut-être temps d'acheter quelques petites choses, non ?
— Je suis d'accord mais il serait surtout préférable de savoir le sexe avant ?
J'esquisse un sourire et me tourne vers lui.
— En fait, dis-je doucement, j'aimerais que ce soit une surprise...
— Une surprise ? s'étonne-t-il, les sourcils relevés. Tu ne souhaites pas connaître le sexe ?
— Si, si bien sûr mais pas avant la naissance.
Il ouvre la bouche, interdit et la femme revient, une petite boîte noire entre les mains. Elle enroule un ruban pourpre autour et le fourre dans un petit sac plastifié.
— Et voilà pour vous !
Mes lèvres s'étirent et j'avance vers le comptoir, délaissant Adan et sa mine abasourdie.

Haut Niveau - Tome 2 -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant