• Chapitre 29 •

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Naomi

À huit heures quarante-cinq, nous franchissons les portes du bâtiment enjolivé de roses et de froufrous en tulle, main dans la main. Je ne pensais pas que le rendez-vous donné par notre wedding planner serait aussi rapide. Je n'ai à peine eu le temps de me préparer pour affronter la réalité. Mince, je vais vraiment me marier ! Il serait peut-être temps de s'en rendre compte.
— Tu trembles, est-ce que ça va ? s'enquiert Adan, inquiet.
— Oui, ça va. Je suis juste un peu nerveuse...
— Ne le sois pas, je suis avec toi.
— Je sais.
J'esquisse un sourire et Adan soulève ma paume afin d'embrasser la pierre opale, nouée à mon annulaire. Victoria et Chesters s'arrêtent aux portes et je comprends qu'ils ne comptent pas entrer dans la pièce avec nous, sûrement pour nous laisser de l'intimité. Après qu'Adan se soit rendu au commissariat la veille, il est rentré plus calme. Ses traits étaient moins tendus et j'ai cru sauter de joie en poussant des cris de contentement lorsqu'il m'a annoncé la bonne nouvelle. Alors, c'est fini ? Le responsable est arrêté, hors d'état de nuire ? Une partie de moi n'y croit pas entièrement pourtant, j'ai besoin d'y croire. J'ai besoin de me persuader que c'est terminé et qu'enfin, je vais pouvoir respirer sans que mon coeur ne décide de piler à chaque coin de rue.
Adan serre mes doigts et frappe un coup contre la double porte en bois blanc. La poignée s'affaisse et un homme dans la trentaine apparaît, un grand sourire aux lèvres. Il est assez séduisant, si on a une attirance particulière pour les mauvais garçons. Ses cheveux bruns ondulés chatouillent ses yeux, d'un brun presque noir corbeau et il glisse une brève main dans ses boucles hirsutes.
— Bonjour. Vous êtes Adan et Naomi ?
— Bonjour, c'est ça.
Adan lâche ma main pour s'emparer de ma hanche. Ce léger élan de possessivité me fait complètement craquer.
— Allez-y, entrez.
Contrairement à ce que j'aurais cru, il ne s'agit pas d'un bureau mais d'un salon, lumineux et fleuri. Nous posons nos fesses sur le sofa rose pâle et je croise les jambes, anxieuse. Adan tire les pans de sa veste, déboutonne l'un des boutons et glisse une main sur mon genou. L'homme se place devant nous et commence à étaler sur la table basse en verre, des tas de papiers, de photographies et de modèles. Mon coeur loupe un battement et je grignote ma lèvre inférieure, ne sachant plus quoi faire pour me détendre.
— Lors de notre premier appel, vous avez mentionné un style plutôt dans le classique tout en étant dans la sophistication. J'ai travaillé sur quelques petits plans afin d'avancer le plus rapidement possible, étant donné le peu de temps qu'il nous reste.
Je me penche vers l'avant, zieutant les plans et repère un endroit tout bonnement superbe. Il s'agit d'une serre, ornée de végétation et assez grande pour contenir tous les fans de Lady Gaga et Britney Spears réunis.
— Tu aimes ? demande Adan, proche de mon oreille.
— Je trouve l'endroit vraiment beau, qu'est-ce que tu en penses ?
Adan attrape les feuilles et pince les lèvres, examinant l'espace.
— Ça me plaît, ça te ressemble.
— Il faut que ça te ressemble aussi, tu sais. Je ris et lui chipe les papiers des mains.
— Je trouve que c'est un très bon choix, cette serre est magnifique et je suis sûr qu'elle vous ira à ravir.
Le regard perçant de l'homme me force à détourner le regard, intimidée. Est-ce qu'il vient tout juste de me draguer, face à Adan ? Nom de Dieu, ce n'est pas le moment !
— Nous comptons être en petit comité, la serre conviendra-t-elle ?
Le jeune homme arrache son regard de moi, comme s'il venait tout juste de se rendre compte qu'Adan était présent et je prends une inspiration, embarrassée.
— Bien sûr, confirme-t-il, rehaussant les commissures de ses lèvres. L'extérieur est aussi très vaste, vous n'aurez aucun problème à inviter du monde.
— Comme je vous l'ai dit, nous serons en petit comité. rétorque Adan, aussi tranchant qu'un couteau de boucher.
Oh merde. Il ne va tout de même pas faire un concours de testostérone, ici, maintenant ! Je caresse le dos de sa main et demande, doucement.
— Est-ce qu'il serait possible de décorer la salle avec d'autres fleurs, comme des roses ou autre chose ?
— Évidemment, selon ce que vous m'aviez dit, les roses sont une très bonne idée.
Il sourit chaleureusement et je l'imite, contente. La discussion se poursuit et nous avançons dans les préparatifs. L'organisation d'un mariage est bien plus complexe que je ne l'aurais imaginé.
— Le prochain rendez-vous sera dans un mois, environ, souhaitez-vous fixer la date ?
— Non, ça va aller, je vous appellerai.
— Très bien, parfait ! Passez une très bonne journée.
Sean serre la main d'Adan et durant plusieurs secondes, je crains de voir une grimace sur le visage de l'homme . Ils se lâchent et Sean pivote vers moi, un grand sourire aux lèvres.
— Au revoir, Naomi.
Sa main trouve la mienne et j'esquisse un sourire poli.
— Au revoir, à bientôt.
Il retient une minute mes doigts et s'écarte. Adan attrape ma taille et me pousse délicatement vers la sortie. Une fois à l'extérieur, un silence pesant surgit entre nous.
— Est-ce que ça va ? Ça s'est plutôt bien passé, tu ne trouves pas ? Sean m'a l'air d'être compétent.
— Oui, très compétent. dit-il, amer.
— Qu'est-ce qu'il se passe ? Tu ne l'as pas trouvé correct ?
Ne pose pas la question Nomi, tu sais pourquoi.
— Je ne sais pas, tu en penses quoi, toi ? Faire de l'œil à une jeune femme sur le point de se marier, avec son fiancé juste à côté. N'est-ce donc pas correct ?
— Il ne me faisait pas de l'œil, Adan ! m'agacé-je, exaspérée.
— Je suis un homme, je sais distinguer ce genre de regard, voyons !
Grognon, il ouvre la porte passager et me fait signe d'entrer. Je roule des yeux et m'enfonce dans le siège en cuir, les bras croisés. Du coin de l'oeil, je remarque Chesters et Victoria qui partent s'installer dans la berline noire. Adan vient s'installer à mes côtés, aussi silencieux qu'un cow-boy dans un western.
— Où allons-nous ?
— Visiter un penthouse. lâche-t-il d'une nonchalance aberrante.
— Un penthouse ? Vraiment ?
— Oui, il m'a l'air correct.
Je n'aime pas la façon dont il a insisté sur le mot « correct ».
— Tu réagis comme un enfant, Adan.
— Peut-être mais ça m'est égal.
— Pas pour moi ! m'énervé-je.
— Si je me souviens bien, tu as réagis de la même façon lorsque Joyce était présente.
— Ce n'est pas du tout pareil, Joyce Sliger te faisait du rentre-dedans, c'était vraiment flagrant ! Comment voulais-tu que je réagisse ?
Il fallait qu'Adan me parle de cette garce pour me mettre en rogne. Je me tords le cou vers la vitre et bougonne dans ma barbe, mécontente.
— Je voulais juste qu'il sache que tu es...
— À toi, oui, je crois que j'ai compris ! tranché-je.
— Oui, c'est vrai, tu l'es. De la même façon que je suis à toi...
Le ton bas, presque vulnérable qu'il emploie me pousse à pivoter la tête.
— Sean est juste là pour organiser notre mariage, rien de plus Adan.
— Oui mais, j'aurais préféré une femme.
— Pour que ce soit à moi d'être jalouse ? ironisé-je, moqueuse.
— Je n'étais pas jaloux, je n'ai aucune raison d'être jaloux. Possessif, peut-être.
Je ricane et pose une main sur la sienne.
— Tu commences à t'ouvrir de plus en plus à moi, tu sais. Ça me fait plaisir.
— Ah bon ? demande-t-il, inquiet d'en avoir trop dit.
— Bon, tu n'as pas encore le niveau de Jeffrey mais, tu parles ! Et Dieu sait comme Jeffrey est une vraie pipelette...
Adan se gare près d'un grand bâtiment et coupe le moteur. C'est ici ?
— Nous sommes arrivés ?
— Oui.
— À quel étage est l'appartement ?
— Au sommet, c'est un penthouse je te rappelle, Anderson. fait-il avec un clin d'œil séducteur. Au sommet de cette tour-ci ?

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Naomi quand Adan nie être jaloux :

Naomi quand Adan nie être jaloux :

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Haut Niveau - Tome 2 -Where stories live. Discover now