• Chapitre 28 •

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Adan

Un léger chatouillement me grattouille la joue et j'ouvre un œil, encore à moitié endormi. Naomi m'observe, un sourire étincelant sur les lèvres. Ses mèches de cheveux tombent autour de mon visage comme le rideau rouge d'un théâtre. 
— Bonjour.
— Salut, toi. Bien dormi ?
— Ça peut aller, j'ai connu pire. grogné-je, balançant les jambes hors des couvertures.
— J'ai préparé du thé, si tu veux.
— Du thé ? fais-je, le sourcil relevé.
— Je n'ai pas trouvé la machine à café alors...
— Connor n'aime pas le café, il est insupportable pour ça.
Elle hoche la tête, l'air de dire « je comprends mieux, dans ce cas ! » et roule sur le dos, s'écartelant comme une étoile de mer. 
— J'aime bien cet endroit, ce n'est pas immense mais, c'est cocooning.
— Tu n'aimes lorsque c'est grand, je me trompe ?
— Ce n'est pas que je n'aime pas, c'est juste que je me sens plus à l'aise et chez-moi lorsque c'est petit. Je note.
La grandeur ne m'a jamais posé problème. Je dois bien avoué que j'apprécie mon appartement, j'y réside depuis plusieurs années et mes marques sont écrites noir sur blanc là-bas. Mais, la sécurité est primordiale.
— Est-ce que tu as déjeuné ?
— Non, baille-t-elle.
— Bien, je vais te préparer quelque chose !
— Tu es sûr ? demande-t-elle comme si je lui avais dit que j'allais faire du saut en parachute, sans parachute.
— Je me suis amélioré depuis le temps, crois-moi.
Elle s'esclaffe et je ricane, quittant la chambre pieds nus sur le parquet. Je récupère mon téléphone au vol et le déverrouille. Pas de nouvelles de la police. En revanche, j'ai un message de Charlie Amaro. Je jette un coup d'oeil derrière moi et l'ouvre. 
{— Bonjour, Adan ! As-tu réfléchi à ma proposition ?} 
{— Bonjour, oui j'y ai réfléchi. C'est d'accord. }
Sa réponse ne se fait pas tarder, eh bien, quelle rapidité.
{— Génial ! Rendez-vous Samedi à 20h, à bientôt.}
Je pose le portable sur le plan de travail et échappe un soupir. J'ai hâte d'y être. Je ne sais pas comment je vais me débrouiller pour tenir cette semaine ! 
Récitant les étapes dans ma tête, je casse les œufs au dessus de la poêle et les recouvre de quelques grains de sel. J'ajoute les lamelles de bacon et les retourne à l'aide de la spatule. Une paume se pose sur mon biceps et je trésaille, surpris.
— Ça sent bon, comment tu as fait pour t'améliorer aussi vite ?
— Avant que Connor ne quitte l'état, il m'a filé quelques conseils.
Je souris, fier de ne pas brûler le déjeuné et dépose le tout dans une assiette propre. Naomi s'installe sur le plan de travail et je comprends qu'il n'y a pas de tabouret. Super.
J'attrape les rebords du meuble, les fesses appuyées sur l'évier et tente de deviner les réactions de Naomi lorsqu'elle enfourne une grosse bouchée de pain, couverte d'oeuf et de bacon. 
— Alors ? demandé-je, impatient d'avoir son avis.
— Mhm...c'est délicieux. Tu gagnes de très bons points.
— Séduire une femme avec ses talents culinaires, n'est-ce pas la clef de la réussite ?
— Tu n'as pas besoin de me séduire mais, je dois reconnaître que ça fonctionne un peu...
Elle secoue les jambes, jetant des bouts de bacon à Gribouille qui dévore des yeux son repas, les pupilles dilatées.
— Un peu ? répété-je, avide d'elle et non pas de nourriture.
— Beaucoup, ajoute-t-elle, le teint rosé.
Je secoue la tête, amusé et lui tourne le dos afin de continuer à gagner des points en cassant des œufs dans une poêle...

Il est 16 heures lorsque je reçois un appel du commissariat. Les nouvelles sont arrivées, enfin ! Chesters s'est empressé de venir lorsque je l'ai prévenu. Je dois me rendre au commissariat sans attendre. Je n'ai pas réussi à trouver le moindre indice dans la voix du sherrif-adjoint, nouvelles négatives ou positives ? Même si Victoria sera présente aux côtés de Naomi, ça ne me plaît pas de la laisser seule à l'appartement. 
Vêtu de mon costume noir habituel, je m'extirpe de la voiture, escorté par un Chesters à l'affût. Une fois que je passe les portes vitrées, je tombe nez à nez avec un homme, recouvert de bleu marine des pieds à la tête. Ses cheveux bruns tombent devant ses yeux aux prunelles champagne, il est drôlement jeune.
— Bonjour, vous êtes bien Adan Brown ?
— Oui, c'est moi.
— Agent Tyler, ravi de vous rencontrer. Nous avons interrogé l'individu qui a pénétré votre appartement durant des heures entières. Malgré les nombreuses réticences, il a fini par tout avouer, également les crimes au sein de votre entreprise.
— Êtes-vous sûr qu'il s'agit de cet homme ?
— Oui, plusieurs preuves l'incriminent. Notamment les caméras de surveillance du parking souterrain, où on le voit sortir dans une berline noire.
— Il a fait tout cela, seul ? Pourquoi ? m'enquiers-je.
— Rien nous prouve qu'il y avait un complice. Monsieur Brown, étant chef d'entreprise vous devez savoir que certaines personnes ne sont pas toujours d'accord avec vos actions, cet homme faisait sûrement partie de ces personnes. conclut-il, d'un professionnalisme remarquable.
— Puis-je savoir ce qu'il va se passer pour lui ?
— Étant donné les faits et le passif de l'individu, il y aura un procès. Il risque l'emprisonnement. Vous n'avez pas portez plainte, je me trompe ?
— Je vois, non je n'ai pas porté plainte.
— Pourquoi ça ? s'interroge-t-il, stupéfait.
— Il n'y a pas vraiment de raison. Bien sûr qu'il y en a une.
— Très bien, si vous avons des nouvelles, nous vous tiendrons au courant. Au revoir, monsieur Brown.
— Merci, au revoir.
J'incline le menton et fais demi-tour. Chesters s'approche de moi, curieux et lâche :
— Je suis désolé  de vous demander cela mais, pourquoi ne pas porter plainte ? Je crains qu'il y ait belle et bien une raison.
— Cet homme n'avait pas l'attitude d'un concurrent ou d'un fou allié, visant à réduire mon entreprise en poussière.
Je ne cesse de penser qu'il pourrait y avoir quelque chose ou quelqu'un derrière tout ça. Mais, qui ? John ? Non, Conrad le suit à la trace et cet enfoiré dit vrai. Il est réellement à Berlin, le cul enfoncé dans un siège en cuir. Jacob ? Non plus, ce connard est certes con comme un manche, il n'oserait jamais s'en prendre à moi de cette façon. C'est une poule mouillée qui mériterait de payer pour ce qu'il a fait à ma sœur. Merde ! Pourquoi est-ce que je me retiens de le réduire en cendre, déjà ? Peut-être parce que tu as une sœur bien plus dangereuse que n'importe quel tueur à gage. Pas faux. 
Peut-être que c'est fini ? Je veux dire, pour de vrai cette fois ? Une sonnerie retentit dans le véhicule et je sors mon téléphone de la poche intérieure de ma veste.
— Ici, Adan Brown.
— Bonjour monsieur Brown, je suis Sean Fox, votre wedding planer. Un homme ?
— Oh, bonjour, que puis-je faire pour vous ?
— Je vous appelle pour vous donner un rendez-vous, afin d'apprendre à se connaître et débuter les préparatifs pour le mariage, si possible.
Mon coeur bondit au mot « mariage ». Je suis un vrai gamin impatient !
— Oui, bien sûr.
— Est-ce que vous êtes disponible, demain matin ?
Demain ? Déjà, quelle merveilleuse nouvelle !
— Je suis disponible, pas de problème.
— Très bien, dans ce cas demain à 9 heures, est-ce que ça vous va ?
— Oui, c'est parfait, merci.
— Bien, à demain, au revoir monsieur Brown.
L'appel se coupe et je croise le regard amusé de Chesters. Il a probablement remarqué mon sourire, fait chier.
— Ne me regarde pas comme ça, tu as l'air idiot. grommelé-je, boudeur.
— C'est amusant de vous voir comme cela, monsieur. Moi qui vous ai connu enfant, voir que vous allez vous marier me fait sourire.
Oui, je vais me marier. Je tourne la tête vers la vitre et laisse naître un sourire sur mes lèvres. Je vais me marier à une femme superbe, forte et magnifique...

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Comment était le policier dans ma tête :

À la semaine prochaine ! (Oh et MERCIII pour les 219 abonnés ❤️❤️)

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Haut Niveau - Tome 2 -Where stories live. Discover now