• Chapitre 56 •

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Adan

La porte se ferme dans mon dos et je retire sans attendre ma veste. Une journée entière sans desserrer ma cravate, je n'en peux plus. Après notre querelle du matin, je n'ai pas revu Naomi. Elle s'est enfermée dans son bureau et m'a envoyé tous les dossiers dans un court laps de temps. Mais d'après ce que j'ai entendu auprès de Victoria, elle est sur les nerfs. Ma petite femme va m'en faire voir de toutes les couleurs ce soir.
J'ai brièvement excusé son manque d'attention. Il est vrai qu'elle n'a pas grandi dans cette angoisse permanente d'être attaqué. Je n'aurais pas dû lui reprocher cela, ce n'est pas de sa faute. Cependant, elle s'est quand même mise en danger en sortant au beau milieu de la nuit sur les trottoirs new-yorkais ! Qui plus est sans Chesters ni Victoria.
Je quitte le vestibule et pars à sa recherche dans le salon. Elle n'est pas là.
— Naomi ? je l'appelle, préférant suivre le son de sa voix que fouiner dans chaque pièce.
— Je suis dans la cuisine.
Sa petite voix me répond et je m'élance vers notre immense cuisine. Je la trouve enfin, vêtue d'un large pantalon de jogging et d'un pull à moi. Ses bras s'animent avec véhémence dans le saladier, l'odeur est alléchante.
— Que prépares-tu ?
— Des muffins au chocolat.
— Mh, je vois, une envie soudaine de chocolat ?
— Le chocolat, ça me détend. Son regard frappe le mien à coup de massue et je pousse un soupire à la fois exaspéré et moqueur.
— Tu es encore fâchée ?
— Pourquoi le serais-je ? C'est vrai que tu n'es pas venu dans mon bureau pour m'hurler dessus comme un putois.
— Comme un putois ? répète-je, amusé.
— Oui comme un putois !
Elle me tourne le dos afin de récupérer un minuscule pot à la vanille et l'ouvre, déversant le liquide jaunâtre dans la pâte.
— Je ne voulais pas te crier dessus comme ça, j'étais furieux de savoir qu'il aurait pu t'arriver quelque chose sans que je ne sois là.
— Chesters était là et il m'a protégée, Adan. Ne sois plus en colère contre ça, je vais bien et notre bébé aussi.
— Okay, j'ai compris...tu n'es plus fâchée contre moi ? demandé-je avec une bouille de chien battu.
— Ne me fais pas ces yeux là ! Je ne suis plus en colère, néanmoins je compte bien terminer mes muffins alors du balais !
— Oui m'dame. répliqué-je d'un ton professionnel, presque militaire.
Naomi roule des yeux avant d'interrompre ma fuite.
— Ma gynécologue a appelé, le rendez-vous pour la première échographie arrivera la semaine prochaine, tu pourras te libérer ?
— Bien sûr, je serai là.
Elle sourit tendrement et murmure un merci à peine audible. Je quitte la cuisine et file dans la chambre afin de prendre une bonne douche fraîche. L'eau s'écoule sur mon visage et je gémis de bonheur, la journée a été longue, très longue.
Je me demande si Conrad a des nouvelles à m'apporter ? J'ai cherché à le joindre plus d'une fois aujourd'hui mais aucune réponse. Pourquoi tout le monde est sous silence radio ? Le type que j'ai envoyé à Mexico ne m'apporte aucune nouvelle de Connor et ce qu'il fout pour ne pas me répondre ! Ce connard va m'entendre une fois que l'on se verra face à face. Je masse mes muscles endoloris et grogne lorsque mon biceps se tend tout du long.
Je ferais mieux de me remettre aux entraînements, je vais finir par rouiller si ça continue.

Avachis sur le canapé avec dans les bras, mon adorable femme endormie, je prête une grande attention aux informations du soir. Il n'y a rien qui parle de l'incident avec Naomi, rien du tout. Je ferme les yeux, fatigué lorsque mon portable vibre dans ma poche, chatouillant ma hanche. Je le prends et décroche sans même savoir qui est au bout du fil.
— Oui ?
— C'est Conrad. J'ai des nouvelles.
Putain.
Je me redresse, tenant toujours ma femme dans mes bras et lance d'un sérieux attentif :
— Je t'écoute.
— J'avais raison pour le sicaire, il s'agit d'Adrian Christensen. Cependant il y a un souci, il a un frère Asher Christensen qui vivait à Manhattan sous un faux nom. Un faux nom que tu connais très bien malheureusement...
Un faux nom ? De qui parle-t-il ?
— Dis-moi moi le nom.
— Un certain Jeffrey Williams. Son frère Adrian et lui viennent tous les deux de l'orphelinat dont je t'ai parlé. Ce sont des machines de guerre, ils ont grandi en combattant comme des soldats.
Putain, il est en train de me dire que Jeffrey n'est pas Jeffrey Williams mais Asher Christensen, le frère du type qui cherche à m'envoyer six pieds sous terre ? Et qu'en plus de ça, il est aussi doué que Rambo ?
— Conrad, t'es sûr de ce que tu avances ? Ma femme est en contact avec ce Jeffrey. Et il l'a même embrassée, cette ordure !
— J'en suis certain, Adan. Avec mon équipe on a réussi à pirater le serveur de l'académie et comme je l'avais prédit, les dossiers ont été conservés. C'était pas simple, leur système était blindé mais j'ai réussi à trouver des noms et des informations importantes. Notamment le type derrière tout ça...
— Quoi ? Tu as un nom ? m'empressé-je de dire, inquiet.
— Sûrement, il peut s'agir d'un faux nom et je ne pourrai pas vérifier si c'est belle et bien la vérité. Cependant j'ai un nom, Tom Boswell. Il a engagé un sicaire pour cent mille dollars il y a plusieurs semaines.
Putain de merde. Je serre les poings face à de telles complications et Naomi émerge de son sommeil.
— Adan que se passe-t-il ? Qui est-ce ? s'enquiert-elle, redressée et les yeux grands ouverts.
— C'est Conrad, il a des infos.
— Naomi est à côté de toi ? me questionne-t-il soudainement. Demande lui si elle a remarqué quelque chose d'étrange chez son collègue Jeffrey.
Hormis l'avoir embrassée, je suppose ?
— Naomi, est-ce que tu as vu une scène anormale concernant Jeffrey ces derniers temps ?
Elle écarquille les yeux, surprise de ma question et secoue la tête de droite à gauche. J'ouvre la bouche afin de répondre négativement à Conrad mais, elle glisse sa main sur mon avant bras et murmure.
— Attends, je l'ai vu se disputer avec un homme le jour où l'on devait peindre la boutique.
— Un homme ? Comment était cet homme ?
— Eh bien, il avait un chapeau et un costume il me semble mais, il portait un gros blouson par dessus, comme une veste de motard.
— Est-ce qu'il ressemblait à Jeffrey ? dis-je doucement afin de ne pas l'alarmer.
— Oui, ils se ressemblaient beaucoup mais Jeffrey m'a dit que c'était juste un ami alors je n'ai pas été chercher plus loin.
— Merci, mon amour.
Je dépose un baiser sur le haut de son crâne et demande à Conrad s'il a entendu. Ce dernier me répond que oui et ferme la bouche, réfléchissant à toute allure.
— J'ai fait quelques recherches sur Tom Boswell. Il est à la tête d'une entreprise à Brooklyn mais avant ça il était inscrit à Harvard, dans les années 90.
— Dans les années 90, tu dis ? Mon père était à Harvard à ce moment là, c'est là-bas qu'il a rencontré ma mère !
— C'est bien pour ça que je t'en parle, Adan. Ton père et Tom se connaissent, ils étaient même amis avant.
— Pourquoi veut-il s'en prendre à moi dans ce cas ? Qu'est-ce que je lui ai fait à ce mec ?
— Justement, tu n'es pas le seul à t'appeler « Monsieur Brown ». Et si tous ces mots ne t'étaient pas destinés ? Et si ce type voulait atteindre Gale en s'attaquant à toi ?
— Mais pourquoi aller aussi loin ? Qu'est-ce que Gale a fait pour que son vieil ami lui en veuille à ce point ?
— Ça, je n'en sais rien. Tu devrais demander à ton père s'il a des informations à te donner.
— Putain, quelle merde ! Alors le type qui me suit, c'est Boswell ?
— Ouais, je suppose que le sicaire n'est pas assez rapide pour lui alors il passe à l'action. Sauf qu'il est brouillon, il ne prend pas la peine de se cacher des caméras de surveillance ou de changer de plaque d'immatriculation.
— Je vois, je parlerai à mon père demain.
— Okay, tiens moi au courant, je te dirai si j'ai appris d'autres choses.
— Ouais, merci Conrad, à plus.
Je raccroche, estomaqué par toutes ces nouvelles informations insensées. Naomi dépose sa main sur mon bras et me fixe d'un air nerveux.
— Adan, que se passe-t-il ?
Allez dis-le Brown, c'est pour son bien.
— Jeffrey ne s'appelle pas Jeffrey Williams mais...Asher Christensen.

•••

Tin tin tinnnn
Les nouvelles sont surprenantes n'est-ce pas ?
La suite arrivera demain, ça vous laisse le temps de créer vos théories !
Oh et on a dépassé les 600 abonnés, je vous remercie du fond du coeur ! Ça me fait énormément plaisir de savoir que vous êtes présents pour me lire, merci !
Bisous ♥️

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Haut Niveau - Tome 2 -Where stories live. Discover now