Chapitre 1

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« La vie est un mystère qu'il faut vivre, et non un problème à résoudre. » Gandhi

Thnks fr th Mmrs - Fall out boy

Mon ventre cries famine lorsque nous poussons la porte du restaurant. Comme à chaque fois, Sofiane nous accueille le sourire aux lèvres. Son style vestimentaire, un pantalon camel surmonté d'une chemise blanche parfaitement cintrée, est en parfaite adéquation avec la décoration du restaurant. Nous le suivons jusqu'au fond de la salle où une petite table nous attend. Il nous laisse nous installer, le temps pour lui de ramener les boissons que nous choisissons à chaque fois : un verre de vin blanc sec, un coca, ainsi qu'une bouteille d'eau gazeuse.

- Merci Sofiane, lance Julien avant que le serveur ne regagne les cuisines.

- C'est officiel, je crois que nous venons trop souvent, dis-je avec un petit sourire en coin.

- Oh, si peu ! me répond-il en levant son verre afin que nous trinquions ensemble.

« Aux senteurs d'ailleurs » est sans aucun doute notre restaurant préféré depuis plusieurs années maintenant. Épicurien dans l'âme, c'est Julien qui a déniché cette petite merveille pour notre premier anniversaire. Une cuisine originale, où s'entremêlent France et Liban, que je n'ai jamais trouvée ailleurs.

- Bon, tu as assez fait durer le suspense. Allez, dismoi !

- Tu ne veux pas au moins attendre que nous passions commande ? me répond Julien.

Tout en ajustant sa cravate, il se redresse sur sa chaise et ouvre la carte des menus que nous connaissons par cœur. Le visage fermé, il parcourt les plats proposés et je commence à bien trop m'impatienter. Cela fait des jours que ce repas est organisé. Apparemment, il a une grande nouvelle à m'annoncer et il tenait à être ici pour le faire. Mon cerveau est donc en ébullition depuis un trop long moment.

Julien lève un doigt en direction d'un serveur et c'est un jeune homme que nous n'avions encore jamais vue qui rejoint notre table.

- Nous allons prendre tous les deux du Warak Enabje * vous prie. Et oh, j'allais oublier : nous devons être partis dans une heure. Je vous remercie.

- Dans une heure ? je demande, surprise.

- Oui. J'ai un rendez-vous d'affaires important.

- Oh...

De prime abord, Julien peut paraître distant et hautain. Son look ne l'aide en rien : toujours - ou presque - une chemise sur le dos accompagnée d'une veste de costume, des cheveux si bien coiffés que même notre bon vieux mistral n'arrive pas à les défaire et un air toujours sérieux plaqué sur le visage. La plupart du temps, les gens s'arrêtent à cette image sans essayer de connaître plus sa personnalité qui, pourtant, mérite qu'on s'y intéresse de plus près. Cependant, son travail lui permet de côtoyer des personnes plutôt aisées et j'ai de plus en plus l'impression que l'attitude de certains de ses clients déteint sur lui. Bien plus qu'il ne le faudrait.

- Te souviens-tu que mon patron va bientôt ouvrir une nouvelle agence à Paris ? me demande-t-il en buvant une gorgée de vin.

- Oui. Si je me rappelle bien, c'est uniquement une agence pour des propriétés d'exception destinées à la vente ?

- C'est ça. Figure-toi que celui qui devait en prendre la direction vient de lui faire faux bon. Et devine quoi ? poursuit-il avec un grand sourire vissé aux lèvres. Il me propose de le remplacer !

- Tu es sérieux ? Attends, tu es en train de me dire que l'on doit déménager à Paris si tu acceptes le poste ?

- C'est ça ! Ce serait incroyable, non ?!

Incroyable, oui...

Julien meurt d'envie d'accepter cette proposition et cela ne m'étonne même pas. Depuis que je le connais, il ne cesse de répéter qu'il rêverait un jour de partir vivre à la capitale. Mais je ne partage pas ce rêve, et il le sait pertinemment. Certes, on ne peut nier la beauté de Paris ainsi que le nombre incalculable de lieux à explorer. Le monde entier se précipite chaque année pour se faire les jambes en grimpant les millions de marches de la fameuse Tour Eiffel, sortir sa perche à selfie devant la Joconde, ou bien fouler le sol de la galerie des glaces du château de Versailles. C'est vrai qu'en énumérant tous ces magnifiques endroits et en pensant à tous les autres, cela peut donner envie. Mais pourquoi vouloir y vivre ? Des vacances suffiraient.

- Tu sais, je ne suis pas sûre d'être faite pour la vie parisienne...

- Julie, c'est une opportunité qui ne se représentera peut-être pas, me répond-il en levant les bras. On parle de diriger une agence immobilière dans la plus belle ville du monde !

- Tu n'exagères pas un peu là ?

- S'il te plaît. Réfléchis-y. Je sais que ça te fait peur, mais je serai là, me rassure-t-il en me prenant la main. Tu te rends compte de la chance qui s'ouvre à moi ?

C'est vrai, c'est une sacrée opportunité pour lui. Mais, et moi dans tout ça ? Je suis nettement plus à l'aise sur un chemin de terre en pleine nature que sur un trottoir goudronné, en particulier si celui-ci se trouve dans une métropole de plus de deux millions d'habitants.

- Je dois lui donner une réponse au plus tard à la fin de la semaine prochaine. Je ne te cache pas que j'espère lui répondre favorablement, conclut-il.

****

Pendant plusieurs jours, mes pensées furent accaparées par cette proposition et tout ce qui en découle. Julien a raison, c'est une opportunité qui ne se représentera peut-être pas et ce travail pourrait clairement faire avancer sa carrière. La mienne, pour l'instant, est en berne. Malgré les entretiens d'embauche, je peine à en dégotter un. Rien ne me retient vraiment dans le Sud, hormis ma mère et ma meilleure amie Agathe.

Depuis des années, nous avons pris l'habitude d'aller déjeuner quasiment chaque dimanche chez ma mère et Christophe, son nouveau mari. Ils se sont unis il y a deux ans, et je dois dire que la journée fut grandiose. Bien que ce soit une deuxième fois pour ma mère, elle a insisté pour avoir une somptueuse cérémonie et celle-ci fut largement à la hauteur de ses espérances. Je dois avouer que ne plus la voir chaque semaine me manquerait cruellement.

Quant à Agathe, on peut dire qu'elle est un peu comme une sœur pour moi. Nous sommes amies depuis la maternelle et nous nous connaissons par cœur. À tous les coups, l'annonce de mon départ sera dure à encaisser pour elle.

Commene cesse de me le répéter Julien, Paris n'est finalement qu'à trois heures deTGV. Revenir quelques week-ends pour les retrouver n'est donc pasinenvisageable. En réalité, plus je réfléchis à ce changement et plus je prendsconscience que ce pourrait être finalement un nouveau départ pour tous lesdeux. Cela fait des mois que notre couple bat de l'aile. La routine, sansdoute. Alors peut-être que Paris pourrait être la réponse à nos problèmes. Entout cas, ça se tente. Après tout, l'amour n'est-il pas fait decompromis ?

* Spécialité libanaise à base de feuilles de vigne farcies à la viande, au citron et au riz.

VinceWhere stories live. Discover now