Partie 1 - Chapitre 12

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« Tu n'es plus obligée de cacher ton attirance pour moi Ila » me susurra César à l'oreille.

Il était à peine huit heures et j'étais assise devant son bureau. César se tenait derrière moi. Il m'avait appelé en premier, exigeant que je le rejoigne dans son bureau sur le champ, ce qui m'avait valu quelques regards mauvais.

J'étais restée seule dans son bureau le temps qu'il finisse d'énoncer les tâches de la journée. Lorsqu'il était entré, il m'avait jeté un regard brûlant, comme si ma vision lui rappelait aussitôt les souvenirs de la veille.

Il avait croisé les bras l'air supérieur et depuis, faisait le tour de ma chaise, marchant avec une lenteur extrême et réclamant des explications sur ma fuite de la veille.

« Je ne m'attendais pas à ce que tu me laisses t'embrasser mais merde... Jamais je ne t'aurais cru capable de me toucher de la façon dont tu l'as faite. »

Son souffle venait de se poser délicieusement sur mon oreille. Malgré les frissons et ma chaire de poule, j'affichais une mine insensible.

Même si j'avais laissé échapper mes désirs la veille, ce n'était pas une raison pour me laisser manipuler par César et accepter cette secte comme prison dorée.

Maintenant qu'il avait eu ce qu'il voulait, je disposais de quelques jours de quiétude avant qu'il ne se rende compte que je m'apprête à tirer la situation à mon avantage.

Je tournais la tête vers lui et je fis tomber mon masque. Un désir brûlant s'empara de mon visage et je penchai la tête innocemment vers lui.

« Ne crois pas que je suis acquise César » soufflai-je en fixant ses lèvres.

César ne résista pas et approcha son visage du mien. Je posai ma main sur sa poitrine pour l'empêcher d'avancer pour lui et continua :

« Outre le fait que tu utilises le sexe comme moyen d'asservissement, je ne veux pas coucher avec toi parce que... »

Je fis mine d'hésiter. Une nervosité factice passa sur mon visage.

« Je suis vierge » déclarai-je.

César me jeta un air intrigué et resta silencieux quelques instants. J'attribuais cela au choc mais très vite, il retrouva une attitude calme.

« Oh arrête. Je suppose que je ne suis pas la première de tes fugitives à n'avoir jamais couché avec un homme. » ajoutai-je, agacée par son manque de réaction.

Il hocha la tête puis ricana comme s'il avait compris.

« Bien sûr que j'en ai eu. Mais je ne crois pas que cela soit ton cas Ila. » lâcha-t-il froidement.

Une voix dans ma tête criait d'énormes grossièretés à son encontre.

Ma stratégie qui était censée m'allouer plus de temps sous prétexte que je ne voulais pas aller trop vite allait tomber à l'eau parce que César était bien trop doué pour décrypter les comportements humains.

« Je ne mens pas César » tentai-je faiblement.

Il secoua la tête négativement. Il avait déjà cerné la supercherie.

« J'ai vu beaucoup de femmes n'ayant jamais eu de relations avec un homme et jamais aucune n'a eu ton comportement et ta manière de me regarder. Hier, tu assumais bien trop tes désirs pour que cela soit la première fois que tu les montres à quelqu'un. Et quand bien même si les femmes vierges ne sont pas toutes intimidées, ton initiative témoignait d'une certaine expérience... »

Son regard devint plus brûlant.

« Oh... Ila, la façon dont tu m'as touché était bien trop délicieuse pour que soit ta première fois » souffla-t-il en se rapprochant de moi.

Je m'éloignais de son visage. Je préférais m'enfoncer dans mon mensonge, il allait bien finir par me croire.

« Arrêtes d'essayer de penser à ma place » rétorquai-je.

Mais le sourire de César s'agrandit.

« Me caresser, c'était même un choix typique venant de toi. »

Il appuya ses bras des deux côtés de ma chaise et s'avança de sorte qu'il me dominait de toute sa hauteur.

« Me donner du plaisir, c'est te permettre de contrôler les choses » souffla-t-il.

Il avança son visage et me souffla à l'oreille:

« Tu ne m'as pas encore montré ton vrai visage Ila. Je veux te voir lorsque tu lâches prise. »

Je levai les yeux au ciel. Il était fort. Très fort. Mais pour l'instant, dans ce petit jeu, je n'étais pas encore la captive.

Il pouvait mentir mais avoir brisé la barrière physique le réjouissait. Cela lui laissait entrevoir la possibilité que je m'offre à lui. Et même si c'était faux, c'était un jeu délectable.

« Je me serais cassée de ce trou à rat avant même que tu me voies nue César » lançai-je avec un fin sourire.

Son visage perdit toute once de sympathie. Il m'observait froidement. Pourtant, je voyais qu'il adorait cette provocation. Une lueur de menace mêlée au plaisir était passée brusquement sur ses yeux. Le défier, c'était le séduire.

« J'ignore ce que tu as en tête, ce que tu essayes de planifier... »

Il parlait très calmement. Sûrement pour me terroriser, ce qui fonctionnait en partie.

« Mais sache que lorsque quelqu'une personne essaie de s'enfuir de la colonie, elle est forcément retrouvée par mes hommes... »

Il se rapprocha un peu plus et murmura:

« Et tu ne mesures même pas à quel point je prendrais plaisir de te punir si jamais tu tentes de me quitter.»

Sa main s'aventura le long du bas de mon visage. Du bout des doigts, il se promena sur mes lèvres distraitement. Je fermais les yeux, appréciant son contact. Mais brusquement, sa main bifurqua vers mon cou qu'il emprisonna de sa main.

« J'espère que c'est compris. »

Je poussai un cri de surprise. Sa main venait de serrer violemment mon cou, coupant ma respiration pendant une fraction de seconde. César ne m'avait pas lâché des yeux. Il m'avait observé froidement, se délectant de ma douleur. Puis, il m'avait annoncé qu'il en avait fini avec moi et j'étais sortie de son bureau désorientée, avec la mission de rejoindre Luisa à la laverie pour le reste de la journée.

ColoniaWhere stories live. Discover now