Partie 1 - Chapitre 25

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Alors tu m'accordes une nouvelle distraction pour t'assurer que je ne pète pas de nouveau les plombs ? » lançai-je avec provocation.

César, qui me tournait le dos depuis que nous avancions vers le plan d'eau, me jeta un coup d'œil supérieur.

« Peut-être bien. »

Une fois arrivés à quelques mètres du rivage, César enleva son t-shirt. Et malgré la distraction que sa peau nue provoquait, je ne pouvais me résigner au fait que la discussion soit finie.

« Et tu penses que cela va vraiment suffire pour que je cautionne ce que tu m'as fait ? »

César me lança un regard noir mais je maintenais mes yeux dans les siens avec défi.

« Prends le comme une leçon pour avoir tenté de me fuir. »

Je ricanai et me rapprocha de quelques pas.

« Ta colère à l'évocation que les gens te fuient n'aura de cesse de m'étonner. Moi aussi j'ai étudié la psychologie, tu sais. Et ta peur de l'abandon est visible à des kilomètres à la ronde, un problème avec ta mère peut-être ? » répondis-je de manière acérée.

Je voulais le provoquer. Et cela fonctionnait à merveille. Le regard noir de César se transforma en colère sourde.

Il combla les derniers centimètres qui nous séparaient et alors que son visage se rapprochait du mien et que j'étais persuadée que nos lèvres allaient s'unir de nouveau, César m'attrapa par la taille et nous précipita ensemble dans le bassin de la cascade.

Je basculais en arrière et lorsque mon dos rencontra violemment en contact avec l'eau, je fus terrorisée de me fracasser le crâne contre le fond de la rivière. Mais César, aussi fou soit-il, avait bien calculé son coup et je nous sentais nous écraser dans les profondeurs du bassin sans toucher à aucun moment le sol.

L'eau fraîche s'abattait contre ma peau et réveillait par la même occasion chacun de mes sens de par le geste brusque. Nous restâmes bien plusieurs secondes sous l'eau. César me maintenait fermement, si bien qu'il était impossible pour moi d'effectuer un moindre geste. Et même lorsque je tentais de me détacher, sentant l'oxygène me manquer, je sentis ses mains sur ma taille appuyer un peu plus fort sur leurs appuis.

Mes poumons commençaient à me brûler quand César nous fit resurgir à la surface sans que je ne puisse en avoir conscience en une fraction de seconde. Au contact de l'air libre, je pris une grande bouffée d'air frais et observa avec fureur César.

« Tu aurais pu nous tuer ! » m'exclamai-je.

Je fis quelques brasses pour m'éloigner de lui mais César ne s'était toujours pas défait de son air noir. Il attrapa mes pieds et me tira vers lui.

« Je connais cet endroit comme ma poche, je n'allais jamais risquer de te faire du mal, me répondit-il, l'air presque déconnecté.

- Il n'y a que toi qui puisses me faire du mal. Je commence à connaître la chanson » murmurai-je plus pour moi-même.

César posa sa main sur mon menton et me força à le regarder dans les yeux.

« Toi aussi tes insécurités sont visibles à des kilomètres. »

Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas où souhaitait-il venir.

« Dans tes yeux, je vois une ancienne relation amoureuse abusive, avec un certain ascendant sur toi je suppose ? »

Son air faussement compréhensif eut raison de moi. Je l'avais cherché et maintenant j'en payais les conséquences, marquées par les manipulations perverses de César.

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