Partie 2 - Chapitre 3

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César avait démarré en grande trombe le véhicule noir qu'il ne sortait que pour les grandes occasions. Même si une partie de moi n'appréciait pas la vitesse avec laquelle nous nous élancions à travers la savane, je ne pouvais m'empêcher de savourer cette délicieuse odeur du danger. J'avais l'impression que mon esprit était en train de s'échapper vers des endroits inconnus où il serait présent dans tous les tableaux.

Sa main se posa sur ma cuisse et la serra avec possessivité. Je ne retiens pas un léger grognement lorsque ses doigts commencèrent à effectuer de léger cercles se rapprochant de plus en plus mon entrejambe. Je lui jetai un regard. Il avait un air satisfait qui contrastait totalement avec sa fureur précédente.

Au bout de quelques instants, la vallée familière de la colonie fut visible sous le parebriseJe. Les lieux étaient déserts, ce qui était logique car c'était vers cette heure-ci que mes sœurs et mois dînions. Le véhicule contourna la plus grande habitation pour se garer devant celle de César.

Je défis ma ceinture de sécurité et posai la main sur la poignée pour l'ouvrir. Voyant qu'elle ne réagissait pas, je fronçai les sourcils et jetai un regard au tableau de bord. Il n'avait pas désactivé la fermeture des portes, et de ce fait, m'empêchait de sortir.

Je lui jetai un regard interrogateur. César avait perdu toute mine de sympathie et ses yeux noirs me fixaient vers sévérité.

« Tu vas sortir de la voiture et entrer chez moi. Le temps que j'aille la garer, je veux que tu sois prête sur le lit. » dit-il froidement.

Je hochai la tête, sentant une piqûre d'excitation dans mon bas-ventre. Son attitude glaciale ne me faisait pas peur dans ce contexte-là, car je le savais tout aussi excité que moi. Peut-être plus vu son ton exigeant.

« Bien. » murmura-t-il l'air pensif.

Il se pencha et appuya sur un bouton qui actionna la poignée. Je poussai la porte et, après lui avoir jeté un dernier regard fiévreux, je m'élançai vers son habitation. Je marchai à pas rapide, préférant éviter toute rencontre inopportune avec un membre de la colonie.

Une fois devant chez lui, je gravis les quelques marches en bois tropical et ouvrit la porte. Je savais que celle-ci n'était jamais fermée. Personne n'était suicidaire ici au point de tenter une effraction chez César.

Je fis quelques pas dans le salon aux meubles vieillis et me dirigea automatiquement vers la chambre rose dans laquelle j'avais dormi quelques fois. César n'avait pas précisé dans quelle chambre allait-il me retrouver, mais il m'avait fallu peu pour comprendre que, dans cette situation, il ne pouvait que mentionner la rose.

Avant d'y entrer, je me stoppai brusquement. Je savais que la porte suivante était celle des vidéos-surveillance. Je sentais cette curiosité difficilement contrôlable croître en moi. Le garage des véhicules de la colonie se situait à environ une dizaine de minutes à pied d'ici. César mettrai du temps avant de venir. C'était pour cette raison qu'il m'avait intimé de l'attendre ici sagement.

Mais je crevai d'envie d'y retourner. La seule fois où j'avais pu y pénétrer, il m'avait stoppé et les conséquences en avaient été plus que mauvaises. Le dilemme qui m'habitait était compliqué. Est-ce que je tentai une nouvelle fois d'observer cette pièce, sous le risque qu'il tente de se débarrasser de moi en me confiant à un autre homme de la colonie, ou devais-je plutôt lui obéir, pour gagner sa confiance ?

Je levai la tête et observai les recoins du plafond du couloir. La peinture crépie se détachait à quelques endroits mais il n'y avait aucun signe de caméra. Pourtant, j'étais quasiment certaine que César était assez fou pour placer des caméras dans sa propre maison.

Je secouai la tête. Je ne pouvais pas prendre le risque. Je préférai éviter de nouvelles explications avec lui pour justifier que je voulais en savoir plus sur sa stratégie d'espionnage de ses compères. Surtout que, je ne pouvais pas nier que depuis qu'il m'avait menacé avec son pistolet, j'avais la certitude qu'il n'hésiterait pas à recommencer. Et que peut-être la prochaine, il irait plus loin.

Je fermai les yeux et pris une grande inspiration. Ce n'était qu'un choix de détails. Suivre ses consignes ne faisait pas de moi une vendue.

Je ne m'offrais pas à lui.

J'actionnai la poignée qui me séparait de la chambre rose et j'entrai. Je fis quelques pas et donna un coup de pied dans le tas de vêtement qui bloquait ma route.

Le soleil de la mi-journée baignait dans la pièce et donnait presque une illusion champêtre. Je pris quelques secondes pour l'admirer. Puis, j'ôtai mon haut et fis glisser mon short le long de mes jambes.

Une fois mes vêtements à terre, je sautai sur le lit et m'allongeai. J'ignorais combien de temps me restait-il avant qu'il n'arrive. Je fermai les yeux et somnolai un peu. Plus les minutes s'écoulaient, plus la possibilité de se rendre dans la salle de vidéo-surveillance s'éloignait. Pourtant, l'idée ne quittait pas mon esprit.

Pour me dissuader, je tentai de m'imaginer prise sur le fait par César. Mais, imaginant sa colère et sa punition, je n'avais en tête qu'un scénario érotique où il déchaînerai sa colère sur moi.

Mes muscles intimes se serrèrent et je tentai de dissiper cette idée de mon esprit. Il m'avait détraquée, moi et l'ensemble de mes désirs. Peut-être que, dans une autre vie, j'aurais aimé aussi le sexe violent. Mais avec lui, cela avait revêtu une saveur particulière que je peinai à expliquer.

C'était un peu comme lui céder. A lui et à l'aura de cette secte.

Les yeux toujours fermés, j'entendis César ouvrir la porte de son habitation. Ses pas légers se dirigeaient vers la chambre. Il avait l'air si tranquille. Je me demandais comment il réussissait à contrôler ses désirs. L'habitude sans doute.

Les bruits se firent de plus en plus proche jusqu'au moment où la poignée de la chambre s'entrechoqua. Je me retournai vers l'entrée et lança un sourire mauvais à César.

Il s'était stoppé sur le pas de la porte et avait croisé les bras, prenant le temps de contempler la scène qui lui faisait face. Ses yeux ne me lâchaient pas d'un centimètre, comme s'il sondait mon corps. Pour le faire réagir, je me redressai et restai sur les genoux.

Lui lançant un regard aguicheur, je retirai mon soutien-gorge pour me retrouver quasiment nue face à lui.

Son sourire s'agrandit et il finit par se décider pour avancer de quelques pas. Il caressa mon visage tout en faisant calmement le tour du lit. Une fois derrière moi, je senti son corps se pressa contre le mien.

Sa bouche vint rencontrer le bas de mon oreille et il embrassa mon lobe avec appétit.

« Tu es prête ? » murmura-t-il la voix rauque.

Ma respiration devenait de plus en plus difficile depuis que sa bouche était entrée en contact avec ma peau mais je réussissais à bredouiller un oui. Je le sentis sourire contre moi.

« Bien. »

ColoniaWhere stories live. Discover now